AEX
-4.6500
Un important incendie, qui s'est déclaré lundi après-midi dans un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics contenant quelque 8.000 batteries au lithium et situé à Grand-Couronne, au sud du Rouen, était "circonscrit" à 23h30, a-t-on appris auprès de la préfecture.
L'incendie de ce site qui n'est pas classé Seveso, et qui avait été évacué en fin d'après-midi, n'a pas fait de blessés et n'a pas généré de pollution dangereuse, selon cette source.
"A 23h30, l'incendie était circonscrit sur les deux cellules" touchées par les flammes, dont l'une abritait des batteries au lithium et l'autre des pneus, a indiqué le préfet de Seine-Maritime Pierre-André Durand dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.
"Les opérations vont se poursuivre jusqu'à complète extinction des foyers résiduels", a-t-il encore indiqué.
"Aucune restriction de circulation des personnes n'est mise en place et toutes les activités pourront avoir lieu ce mardi de façon habituelle" a-t-il ajouté.
Il avait précisé plus tôt que "137 pompiers étaient à l'oeuvre" vers 22h, aidés par 60 véhicules et "des remorqueurs qui pompent de l'eau pour éteindre les batteries automobiles et un apport en mousse pour éteindre les pneus".
En milieu de soirée, un épais panache de fumée se dégageait des deux bâtiments de 6.000 m2 chacun qui ont brûlé, selon une photographe de l'AFP sur place.
- Des vents tournants mais sans pollution -
L'incendie, qui s'est déclaré chez Bolloré Logistics vers 16H30 d'après les pompiers, a ensuite gagné un entrepôt voisin du groupe Districash contenant "environ 70.000 pneus".
Les premiers riverains sont à un peu plus de 500 mètres du site incendié, selon le préfet, qui prévient la population de "vents qui pourraient tourner durant la nuit, avec une possibilité que la rive gauche de Rouen soit impactée par une odeur de brûlé mais toujours sans risque, pas d'évacuation, pas de confinement".
Cependant, la commune d'Orival, quelques kilomètres au sud de Grand-Couronne, a demandé sur Facebook à ses habitants de "rester confinés, fermer les fenêtres et ne sortir sous aucun prétexte".
Le préfet a toutefois assuré que le SDIS avait réalisé des mesures de la qualité de l'air qui ne font apparaître "aucun besoin de protection des populations: l’extinction du foyer prendra plusieurs heures mais sous le panache de fumée il n'y a pas de danger, et pas d'inquiétude sur une pollution de la Seine".
Selon Pierre-André Durand, "le seul risque chimique provient de la combustion du lithium qui peut dégager de l'acide fluorhydrique, uniquement dans le coeur du foyer", mais cette substance n'est "pas présente à l'extérieur du site".
Le colonel Remy Weclawiak, directeur départemental adjoint du SDIS76, présent à ses côtés, a expliqué que "les fumées sont parties très haut dans le ciel, il y a une bonne dispersion et les relevés à proximité du site et un peu à l'extérieur n'ont pas permis de trouver de monoxyde de carbone, d'acide chlorhydrique ou cyanhydrique, les taux sont à zéro".
M. Weclawiak n'a pas pu donner de chiffre quant à l'étendue du panache qui s'étend en direction du sud est.
"Aucune victime n’est à déplorer, les employés ont été évacués" de ce site "soumis à autorisation et non Seveso" en bord de Seine, toujours selon la préfecture.
Contacté par l’AFP, le groupe Bolloré a indiqué avoir "mis en place une cellule de crise en lien avec la préfecture", précisant qu’il n’avait "pas d’information sur les causes de l’incendie" à ce stade, ni sur l’ampleur des dégâts.
Selon le prestataire logistique, l'entrepôt "contenait des composants automobiles et des batteries au lithium. Le site est soumis à la réglementation sur stockage de produits combustibles".
Situé sur la commune de Grand-Couronne, ce bâtiment était construit à une quinzaine de kilomètres au sud du centre ville de Rouen sur un site nettement plus dégagé que celui de l'usine Lubrizol où 10.000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée dans un grave incendie en septembre 2019.
(F.Schuster--BBZ)