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"Faire bloc contre les violences et le racisme": plusieurs milliers de personnes manifestaient samedi dans toute la France "contre les violences policières", à l'appel de nombreuses organisations de gauche, quelques incidents émaillant le cortège parisien.
La préfecture de police évoque elle 9.000 participants pour la manifestation parisienne et une source policière fait état de 13.800 participants dans les 80 rassemblements recensés ailleurs en France.
A Paris, après un départ dans le calme vers 15H00 depuis la gare du Nord (nord-est), un pré-cortège de centaines d'individus vêtus de noir et cagoulés s'est constitué, dégradant les vitrines de plusieurs agences bancaires et caillassant une voiture de police, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette voiture, coincée dans la circulation boulevard de Clichy a été attaquée "à coup de barre de fer", a indiqué la préfecture de police de Paris.
Une "intervention des BRAV", du nom de cette unité controversée de policiers à moto, a ensuite "permis de faire cesser l'action et mettre a l'abri" les policiers présents dans le véhicule, a ajouté la préfecture, qui n'a fait état d'aucune interpellation à ce stade.
"La +manifestation+ parisienne a connu des violences inacceptables contre les forces de l’ordre. On voit où mène la haine anti-police", a réagi sur X (ex-Twitter) le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Au départ de la manifestation, de nombreuses familles rassemblées dans une "coordination nationale contre les violences policières" réclamaient la vérité pour "Othmane", "Alassane", ou "Mahamadou" .
"On vient se battre pour mon frère, l'homme qui l'a tué, un octogénaire ancien militaire, a été remis en liberté", affirme Hawa Cissé, 21 ans, sœur de Mahamadou Cissé, tué d'un coup de fusil en décembre 2022 à Charleville-Mézières (Ardennes).
La foule rassemblée scandait "Police partout, justice nulle part", "Pas de justice, pas de paix" ou encore "Justice pour Nahel".
Le décès il y a trois mois de cet adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, avait déclenché une vague d'émeutes dans tout le pays.
Les manifestants, de tous âges, brandissaient des pancartes proclamant "Stop aux violences d'Etat", "Ni oubli ni pardon", ou encore "La loi tue", avec une statue figurant la justice aux yeux barrés de rouge, critiquant l'article 435-1 du code de sécurité intérieure, qui élargit la possibilité pour les forces de l'ordre de tirer en cas de refus d'obtempérer.
Plusieurs élus de LFI étaient présents, à l'instar de Mathilde Panot. Cette manifestation "n'est certainement pas ce que dit M. Darmanin, c’est-à-dire une marche anti police, mais une marche de défense de la République", a affirmé la députée.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a adressé vendredi une lettre de soutien aux policiers et gendarmes et appelé les préfets à prendre un arrêté d'interdiction si nécessaire et signaler les messages "porteurs de slogans insultants et outrageants à l'endroit des institutions de la République, de la police et de la gendarmerie susceptibles de tomber sous le coup de la loi".
- "En deuil et en colère" -
Vendredi, la préfecture de la Vienne a saisi le procureur de Poitiers pour "injure publique" pour une affiche appelant à manifester qui associait une croix gammée au logo de la police nationale.
A Grenoble, le préfet a interdit un rassemblement en marge de la manifestation prévue dans cette ville, décrit comme une "assemblée antiraciste des personnes racisées".
Le ministère de l'Intérieur a mobilisé samedi 30.000 policiers et gendarmes sur l'ensemble du territoire, qui accueille la visite du pape François à Marseille et des milliers de visiteurs à l'occasion de la Coupe du monde de rugby.
Quelques centaines de supporteurs irlandais rassemblés devant un pub à la hauteur du célèbre Moulin-Rouge, se trouvant sur le parcours de la manifestation parisienne, ont ainsi formé une haie d'honneur au passage du cortège.
Dans d'autres villes, le mot d'ordre des organisateurs "contre le racisme systémique, les violences policières et pour les libertés publiques" a rassemblé quelques dizaines à quelques centaines de personnes, sans incident notable.
Entre Villeurbanne et Lyon, plus d’un millier de personnes (1.700 selon la préfecture) ont défilé derrières banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire "En deuil et en colère", "Touchez pas à nos enfants", dans un cortège globalement calme, émaillé seulement par une poignée de dégradations.
"Pour les libertés publiques", "À bas l'État policier", "Je kiffe la police qui protège et pas du tout celle qui tabasse", pouvait-on lire sur des pancartes à Saint-Etienne, où environ 220 personnes ont manifesté, selon la police.
"Toutes ces injustices, ça détruit des familles", regrette auprès de l'AFP Mohamed Leknoun, 27 ans, dont le frère Amine avait été tué en août 2022 à Tourcoing à la suite d'un refus d'obtempérer. Venu manifester à Lille, où le cortège a rassemblé 400 à 500 personnes, il déplore n'avoir été informé d'aucune avancée de l'enquête depuis la mise en examen du policier auteur du tir.
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(A.Lehmann--BBZ)