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Le gouvernement vénézuélien a annoncé samedi dans le cadre de la reprise de la prison de Tocoron (Centre-nord) avoir "démantelé totalement" le Tren de Aragua, gang tentaculaire, qui a étendu ses activités criminelles au-delà du Venezuela alors que son chef est recherché par les forces de l'ordre.
"Nous avons totalement démantelé l'autoproclamé ex-Tren de Aragua", a lancé le ministre de l'Intérieur et de la Justice, l'amiral Remigio Ceballos, lors d'une déclaration à la presse à l'issue d'une visite de la prison.
Plus de 11.000 membres des forces de sécurité, soutenus par des dizaines de blindés, ont investi mercredi cette prison que le Tren de Aragua contrôlait totalement et avait transformé en une sorte de quartier général.
L'opération a fait un mort (un militaire), selon les autorités qui n'ont pas communiqué de bilan sur le nombre de blessés.
Les autorités, qui ont annoncé 88 arrestations de membres du gang, ont invité la presse à effectuer une visite guidée, très encadrée et sans questions, d'une partie des installations samedi.
Les journalistes ont ainsi pu voir les facettes atypiques de la prison avec sa piscine, son aire de jeux pour enfants ou des petits bars et restaurants, tandis que les autorités détruisaient un petit "quartier" de maisonnettes en briques, bois et tôle, qui jouxtaient l'un des bâtiments principaux.
"Garde nationale bolivarienne: le Tren de Aragua c'est terminé!", pouvait on lire sur une porte.
Vendredi, les autorités avaient exposé un important arsenal comprenant notamment des lance-roquettes, des explosifs et des fusils de guerre.
Toutefois, vendredi, les autorités ont également lancé un avis de recherche contre Hector Rusthenford Guerrero Flores, alias +Niño Guerrero+ (enfant guerrier), le principal dirigeant du Tren de Aragua, reconnaissant de fait la fuite du chef du gang.
L'ONG Observatoire vénézuélien des prisons (OVV) a dénoncé la fuite à l'étranger des principaux chefs, assurant que ceux-ci avaient "déjà négocié (avec les autorités) leur sortie du complexe et avaient quitté le pays il y a une semaine".
Dans son discours à la presse, M. Ceballos a nié samedi "toute négociation".
Le Tren de Aragua, qui compterait quelque 5.000 criminels, est apparu en 2014, opérant dans des activités mafieuses "classiques": enlèvements, braquages, trafic de drogue, prostitution, extorsion.
Il a étendu son emprise à d'autres activités, certaines légales, mais aussi à l'orpaillage et l'exploitation minière illégale. Il est présent dans huit pays d'Amérique latine, notamment la Colombie, le Pérou ou le Chili.
(U.Gruber--BBZ)