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L'Azerbaïdjan réfute toute accusation de "nettoyage ethnique" dans le Nagorny Karabakh et assure aux habitants de l'enclave qu'ils sont libres de partir ou de rester, a indiqué un conseiller du président à l'AFP.
A plusieurs reprises, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé Bakou d'avoir procédé à un "nettoyage ethnique" dans l'enclave, désertée de la quasi-totalité de sa population depuis l'offensive éclair menée par l'Azerbaïdjan.
Dix jours après sa victoire militaire, Bakou assure que son armée n'est "pas entrée" dans Stepanakert, la "capitale" de l'enclave séparatiste toujours inaccessible à la presse.
"Nous nous abstenons délibérément de mettre des drapeaux azerbaïdjanais, nous savons qu'il reste des civils et nous connaissons leurs craintes", a déclaré lors d'un entretien à l'AFP Hikmet Hajiyev, conseiller diplomatique du président Ilham Aliyev.
Des forces de sécurité y sont déployées pour protéger certains sites, notamment religieux, selon Bakou.
Des négociations entre officiels azerbaïdjanais et responsables de l'enclave sur la transition sont prévues lundi à Stepanakert, a appris l'AFP.
Après la victoire éclair de Bakou et la capitulation le 20 septembre, la république séparatiste autoproclamée du Nagorny Karabakh a annoncé sa dissolution au 1er janvier 2024, plus de 30 ans après sa création.
Une période de transition est désormais prévue par l'Azerbaïdjan.
"Les négociations sont productives, avec en priorité la question du désarmement", indique le responsable azerbaïdjanais.
Alors qu'Erevan parle d'une série "d'arrestations illégales" et que les résidents ont fui par peur des représailles, Bakou affirme avoir procédé à l'arrestation de "5 à 6 responsables" qu'il accuse de "crimes de guerre" et n'avoir fait "aucun prisonnier".
'Réintégration'
"Nous savons que les Arméniens et les médias internationaux disent que nous allons arrêter tous les militaires. S'ils rendent les armes, ils sont libres et ont le choix de partir en République d'Arménie", précise le conseiller du président.
Hikmet Hajiyev - voix du pays auprès des interlocuteurs internationaux - martèle que les portes sont ouvertes aussi bien vers l'Arménie que vers l’Azerbaïdjan, avec un programme de "réintégration" mis en place par les autorités pour ceux qui souhaiteraient rester.
"La majorité d'entre eux se dit qu'elle ne peut pas vivre sous le drapeau de l'Azerbaïdjan, je peux respecter cela, même si ce n'est pas justifié", a fait valoir le haut responsable.
Le Nagorny Karabakh, à majorité chrétienne, avait fait sécession de l'Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l'URSS.
Il s'est opposé pendant plus de trois décennies à Bakou avec le soutien d'Erevan, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l'automne 2020.
Interrogé sur la fuite de la quasi-totalité des civils arméniens de l'enclave, M. Hajiyev récuse le terme de "nettoyage ethnique", estimant que ces départs sont libres et qu'il n'y a pas eu "le moindre cas de violence" documenté depuis septembre.
"L'Azerbaïdjan souhaite voir le Nagorny Karabakh devenir une région florissante, prospère et surtout, pacifiée, comme il y a 30 ans", affirme-t-il.
(A.Lehmann--BBZ)