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Les autorités espagnoles vont passer lundi au peigne fin les décombres de la discothèque de Murcie (sud-est) où treize personnes ont perdu la vie dimanche, pour comprendre ce qui a pu provoquer un incendie d'une telle violence.
Après avoir jugé "peu probable" que d'autres corps soient retrouvés dans les décombres, les autorités ont confirmé finalement que toutes les personnes, qui n'avaient pu être localisées après l'incendie par leurs proches, avaient été retrouvées.
"Il semble qu'il n'y a plus de disparus et que les personnes qui n'avaient pas été localisées, l'ont été", a assuré, sur la télévision publique, le président de la région de Murcie, Fernando López Miras.
Trois des cinq personnes encore portées disparues dimanche soir ont été notamment localisées lundi matin "sur la côte, leurs téléphones étaient éteints et elles ont donné signe de vie ce matin", a expliqué le maire de Murcie, José Ballesta.
"C'est le choc, la désolation. On ne peut rien dire pour consoler les familles et les amis des victimes, il n'y a pas de mot. Elles sont épuisées", a ajouté M. López Miras. "Ce dont elles ont besoin est que leur proche puisse être identifié" pour pouvoir entamer leur deuil.
Une cellule d'accueil a été mise en place.
L'incendie, d'une violence "extrême" selon le maire de Murcie, s'est déclaré dimanche vers six heures du matin (04H00 GMT) dans un quartier comptant plusieurs boîtes de nuit.
C'est dans l'une d'entre elles, la Fonda Milagros, que sont mortes les treize victimes qui, au moment du départ du feu, "étaient rassemblées dans un espace très réduit", a précisé un porte-parole de la police, Diego Seral.
Les flammes se sont propagées à deux autres discothèques, le Teatre et le Golden. Les pompiers, dépêchés sur place à 07H00, sont parvenus à éteindre l'incendie en une heure.
- Trois corps identifiés -
Selon le porte-parole de la police, seuls 3 des 13 morts ont pour le moment pu être identifiés grâce à leurs empreintes digitales. L'identification des autres va nécessiter un "processus plus complexe" avec des tests ADN, a-t-il précisé.
"Les corps sont calcinés et travailler (à leur identification) va être très compliqué", a expliqué le préfet de Murcie, Francisco Jiménez.
Les causes de ce drame, qui a provoqué l'émoi en Espagne, sont encore floues.
L'enquête a été retardée par la chaleur et le risque d'effondrement dans la discothèque, les pompiers ayant demandé dimanche à la police scientifique d'attendre que la température baisse avant de pouvoir rentrer.
Selon le préfet de Murcie, qui pense que la police va pouvoir entamer son investigation sur les lieux lundi, le feu "a démarré à la Fonda (Milagros) et a pu se propager très rapidement à travers les conduits de climatisation".
- "On va mourir" -
Selon la presse, le feu est parti d'un étage de la discothèque où des personnes étaient réunies pour célébrer un anniversaire.
Cet incendie particulièrement meurtrier a provoqué l'émoi en Espagne, le roi Felipe VI ayant notamment exprimé sa "douleur et sa consternation" après "cette journée tragique".
Un homme prénommé Jairo et se présentant comme le père de l'une des victimes a fait écouter à la presse un message vocal envoyé par sa fille de 28 ans à 06H06.
"Maman je t'aime, on va mourir, je t'aime maman", dit la jeune femme, en pleurant, tandis qu'on entend derrière elle des cris.
En 1990, 43 personnes avaient péri dans l'incendie d'une discothèque à Saragosse, dans le nord-est de l'Espagne.
(Y.Berger--BBZ)