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Un tremblement de terre de magnitude 6,3 a fait 15 morts et des dizaines blessés samedi matin dans l'ouest de l'Afghanistan, un premier bilan qui devrait s'aggraver car le séisme a provoqué des glissements de terrain et des victimes sont encore coincées sous les décombres, ont indiqué les autorités.
"Selon nos informations, des personnes sont encore ensevelies sous les gravats", a déclaré à l'AFP le directeur de la santé publique de la province de Hérat, Mohammad Taleb Shahid, en rappelant qu'il n'y a pas encore de "bilan définitif".
L'épicentre du séisme a été localisé à 40 kilomètres au nord-ouest d'Hérat - ville considérée comme la capitale culturelle de l'Afghanistan -, et il a été suivi rapidement par quatre fortes répliques de magnitudes de 5,5, 4,7, 6,3 et 5,9 respectivement, a rapporté l'Institut de géophysique américain (USGS).
Dans une déclaration vidéo, le porte-parole de l'Autorité nationale de gestion des catastrophes, Mullah Jan Sayeq, a déclaré que "environ 40" personnes avaient été blessés dans des secousses ressenties dans trois provinces, en plus de 15 tuées.
"Ce sont les chiffres préliminaires. Il est possible que les chiffres augmentent", a-t-il déclaré. Plus tôt dans la journée, il avait signalé à l’AFP des glissements de terrain dans les zones rurales et montagneuses voisines.
Le directeur de la santé publique de la province de Herat, Mohammad Taleb Shahid, avait chiffré le nombre de morts à 14, avec 78 blessés, tout en convenant que le décompte augmenterait probablement.
A Hérat, qui compte 1,9 million d'habitants selon les données de la Banque mondiale, les habitants et les commerçants de la ville ont fui les bâtiments lorsque le tremblement de terre a eu lieu, vers 11H00 locales (06H30 GMT) a constaté un journaliste de l'AFP, mais pour l'heure aucun bilan de victimes ou de dommages matériels n'avait été rapporté.
Selon un rapport préliminaire de l'USGS, le séisme -d'abord évalué d'une magnitude de 6,2- pourrait faire plusieurs centaines de morts.
"Il est probable qu'il y ait un nombre important de victimes et que la catastrophe soit potentiellement étendue", indique l'institut. "De précédents évènements ayant le même niveau d'alerte ont requis une réponse au niveau régional ou national".
"Dans les zones rurales et montagneuses, des glissements de terrains se sont produits", a affirmé à l'AFP le porte-parole des services de gestion des catastrophes naturelles Mullah Jan Sayeq.
- "C'était terrifiant" -
"Nous étions dans nos bureaux lorsque l'immeuble a soudain commencé à trembler et les revêtements muraux à tomber. Les murs se sont fissurés, et une partie de l'immeuble s'est effondrée," a déclaré à l'AFP Bashir Ahmad, âgé de 45 ans.
"Je n'arrive pas à contacter ma famille, les connexions de réseaux ne fonctionnent plus. Je suis trop anxieux et effrayé, c'était terrifiant," a-t-il ajouté.
Des groupes de femmes et d'enfants se tenaient loin des immeubles élevés, dans les rues de Hérat, après le tremblement de terre et ses répliques, qui se sont produites dans l'heure suivante.
En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9, le plus meurtrier en Afghanistan en près de 25 ans, avait fait plus d'un millier de morts et des dizaines de milliers de sans-abris, dans la province pauvre de Paktika (sud-est).
Et en mars dernier, un séisme de magnitude de 6,5 a tué 13 personnes en Afghanistan et au Pakistan, à proximité de la localité de Jurm, dans le nord-est du pays.
L'Afghanistan subit fréquemment des séismes, en particulier dans la chaîne de montagnes Hindu Kush, proche du point de jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne.
Le pays est déjà en proie à une sévère crise humanitaire, depuis le retour au pouvoir des Talibans en 2021 et le retrait de l'aide internationale qui a suivi.
(K.Lüdke--BBZ)