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Deux morts et de nombreux dégâts: après avoir balayé le nord-ouest du pays avec des vents qui ont atteint les 200 km/h, la tempête Ciaran a gagné le nord de l'Hexagone jeudi soir, et d'importantes perturbations persistaient sur les réseaux électriques et de transport.
Jeudi soir, huit départements restaient en vigilance orange aux deux extrémités de la France, le Pas-de-Calais pour les crues, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes et la Corse du Sud pour vagues-submersion, l'ensemble de la Corse pour pluie-inondation.
Vendredi matin, le calme devrait revenir en région Paca mais la vigilance restera de mise dans les autres départements maintenus en orange, auxquels doit s'ajouter la Gironde.
A l'origine de deux décès en France, Ciaran en a entraîné au moins cinq autres en Europe, causés par des chutes d'arbres: deux en Belgique, dont un enfant ukrainien de 5 ans, un en Espagne, en plein centre de Madrid, un en Allemagne et un aux Pays-Bas.
Au Havre, un septuagénaire "a fait une chute mortelle après avoir été heurté par les volets de l'habitation suite à des vents violents", selon le ministère de l'Intérieur.
"La dépression et la tempête Ciaran se décalent petit à petit vers le nord et s'éloignent progressivement de notre pays", a expliqué jeudi après-midi le prévisionniste de Météo-France François Gourand, estimant que "le plus gros" était passé.
- "Haché menu" -
A 18H00, 684.000 foyers étaient toujours privés d'électricité en France, selon Enedis.
"Dans certains endroits en Bretagne et en Normandie, le réseau a été haché menu. (...) Nous sommes dans un événement exceptionnel", a décrit la présidente d'Enedis, Marianne Laigneau, lors d'une visite à Saint-Lô.
"Plus d'un million de personnes" ont également été privées de réseau mobile, a indiqué le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot.
Dans le Pas-de-Calais, des communes du Calaisis et du Boulonnais et des routes départementales ont été inondées mais aucune évacuation n'a été nécessaire.
Selon la préfecture de région, 980 ont été "mis à l'abri".
- Catastrophe naturelle -
Concernant les transports, l'aéroport de Brest, qui espérait initialement rouvrir jeudi matin, ne rouvrira finalement que vendredi matin, à 6H00, a annoncé sa direction.
A Coquelles, dans le Pas-de-Calais, le toit du terminal passagers du tunnel sous la Manche a été arraché et la zone évacuée.
Dans les Hauts-de-France, le trafic TER restera "complètement interrompu" vendredi matin et "très perturbé" l'après-midi en raison de "dégâts très importants". Des lignes de TGV, notamment dans l'ouest, resteront aussi à l'arrêt vendredi.
Sur le passage de Ciaran, des vents violents ont mis à terre de nombreux arbres et abimé des toitures.
"Ça a soufflé dur, je n'ai jamais connu ça", a dit à l'AFP Marc Fedini, premier adjoint de Périers, commune de 2.360 habitants dans la Manche, où des ardoises parsèment des rues. "Une toiture s'est complètement envolée", a-t-il témoigné.
Des habitants ont sorti les tronçonneuses pour couper des arbres tombés, tandis que de nombreuses équipes sont à pied d'oeuvre un peu partout pour dégager les voies de circulation.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a fait savoir sur France Inter que la tempête "répond aux critères" de catastrophe naturelle et que la décision concernant son déclenchement devrait être prise dans les prochaines heures.
Plusieurs records absolus de vent ont été battus dans le Finistère, avec 193 km/h à Plougonvelin ou encore 155 km/h à Brest.
Le préfet de ce département, Alain Espinasse, a évoqué des rafales "à 207 km/h à la pointe du Raz, du jamais vu" sur une station météo installée sur un sémaphore, qui ne fait pas référence pour Météo-France.
A Brest, les dégâts matériels sont considérables avec des dizaines d'arbres déracinés, des centaines de branches tombées au sol, rendant certaines rues impraticables.
La toiture d'un lycée et celle du stade Francis Leblé ont été endommagées. Une grue s'est cassée en deux dans le centre-ville, le bras pendant dans le vide.
Toujours dans le Finistère, où l'interdiction générale de circuler a été levée en fin de journée, des difficultés persistent sur le réseau routier secondaire. Dans les Côtes-d'Armor et la Manche, les poids lourds peuvent de nouveau circuler.
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(U.Gruber--BBZ)