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Des dizaines de milliers de personnes marchent samedi à Londres pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza, sous haute surveillance de la police pour tenter d'éviter des débordements alors que des contre-manifestants nationalistes sont également présents en nombre dans la capitale.
Cette "Marche nationale pour la Palestine" s'est élancée vers 12H00 GMT, peu après les commémorations de l'armistice de la Première Guerre mondiale tenus également ce week-end dans tout le pays.
Un important dispositif de sécurité a été déployé dans la capitale britannique pour éviter d'éventuels débordements, la police ayant déjà arrêté près de 200 personnes lors de précédentes marches organisées depuis le 7 octobre.
Celle-ci se tient par ailleurs contre l'avis du gouvernement, qui l'a jugée "irrespectueuse" en ce week-end de commémorations.
Vendredi soir, le Premier ministre Rishi Sunak a appelé les manifestants à marcher "pacifiquement et dans le respect".
- Altercations -
Près de 2.000 policiers sont mobilisés et le responsable des opérations au sein de la police de Londres, Laurence Taylor, a souligné que ce week-end serait "particulièrement tendu et difficile".
Il s'attend notamment à ce que des contre-manifestants nationalistes, dont des hooligans, viennent sur place, augmentant les risques de confrontations.
Selon plusieurs médias britanniques, Tommy Robinson, fondateur du groupe d'extrême droite English Defense League, figure parmi ces contre-manifestants.
Des échauffourées ont eu lieu en fin de matinée entre la police et des militants nationalistes qui tentaient d'approcher le quartier de Whitehall où se trouve le mémorial en hommage aux soldats britanniques morts au combat.
Les agents "ont subi la violence et les agressions de contre-manifestants qui leur ont jeté des bouteilles et d'autres projectiles. Nous répondrons fermement à ce désordre et à cette agression inacceptable", a indiqué la Metropolitan Police sur X (ex-Twitter).
Elle a affirmé avoir arrêté deux personnes, soupçonnées de détention d'un couteau et d'un bâton, et détient actuellement "un large groupe" de ces contre-manifestants derrière un cordon de sécurité dans une rue de la capitale.
- Crise politique -
L'organisation de la marche a tourné à la crise politique, le gouvernement ayant mis la pression sur la police pour l'interdire, ce que celle-ci a refusé.
Rishi Sunak a prévenu qu'il tiendrait le chef de la police, Mark Rowley, "responsable" d'éventuels débordements.
La ministre de l'Intérieur Suella Braverman, qui a qualifié les manifestations pro-palestiniennes de "marches de la haine", a suscité un flot de critiques après avoir publiquement accusé la police d'avoir "deux poids, deux mesures" dans sa gestion des manifestations.
Vendredi soir, elle a affirmé qu'elle "soutenait totalement" la police, mais plusieurs responsables politiques l'ont accusée de mettre de l'huile sur le feu avant la tenue du cortège.
Plusieurs élus de l'opposition ont encore demandé samedi son départ du gouvernement, comme le Premier ministre écossais Humza Yousaf.
"L'extrême-droite a été encouragée par la ministre de l'Intérieur (...) Ils attaquent maintenant la police le jour de l'armistice. La position de la ministre de l'Intérieur est intenable. Elle doit démissionner", a-t-il écrit sur X.
La guerre a fait 1.200 morts en Israël, en majorité des civils tués dans l'attaque sans précédent le 7 octobre du Hamas, selon un bilan révisé à la baisse du gouvernement israélien, et 11.078 morts dans les bombardements menés en représailles par Israël dans la bande de Gaza, essentiellement des civils aussi, dont 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Depuis le début du conflit, le Royaume-Uni connait un essor d'actes antisémites et islamophobes.
(Y.Yildiz--BBZ)