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Après 48 heures d'accalmie, les pluies devraient faire leur retour dimanche soir dans le Pas-de-Calais toujours inondé, risquant de mettre à mal l'amorce de décrue observée samedi.
"D'abord de faible intensité (5 à 10 mm attendus dimanche après-midi)", les précipitations "s'intensifieront progressivement (15 à 20 mm attendus lundi) et deviendront plus importantes dans la journée de mardi (30 mm attendus localement sur les bassins de la Liane, l'Aa et la Canche)", a prévenu la préfecture du Pas-de-Calais dans un bilan samedi soir.
Le retour des intempéries est appréhendé avec anxiété par une population à bout de nerfs, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des pluies intenses jeudi et vendredi.
"Un soutien psychologique est mis en place", a déclaré à l'AFP Fabienne Berquier, présidente de la Croix-Rouge dans le Pas-de-Calais. "Les habitants sont fatigués."
D'après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, 10.000 sinistrés ont déjà été recensés.
Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée pleine d'eau samedi dans un fossé inondé, un accident "sans doute lié au fait que la route était inondée, qu'elle n'a pas bien vu le tracé", selon le parquet de Dunkerque. Mais il n'est "pas possible" d'établir un lien avec certitude "avant l'examen de corps".
- Evacuations -
Environ 250 communes ont été ou sont toujours concernées par les inondations, parfois dans des conditions dramatiques, en particulier autour de Saint-Omer, Boulogne et Montreuil, selon la préfecture.
Seule l'Aa reste maintenue dimanche en vigilance rouge par Vigicrues. La Canche et la Liane, à l'origine d'inondations depuis plusieurs jours, sont elles repassées respectivement en vigilance orange et jaune.
Cette accalmie, "prévue jusqu'à dimanche après-midi" a permis "d'observer une décrue", relève l'organisme de surveillance.
Mais l'eau, toujours abondante, continue d'affecter les exploitations agricoles, de prendre au piège des véhicules et a contraint nombre d'habitants à quitter leur domicile. Plusieurs évacuations ont été menées dans la nuit de vendredi à samedi, notamment à Blendecques (85 personnes évacuées), particulièrement touché par les inondations, et Wavran-sur-l'Aa (45 personnes).
A La Calotterie, dans le Montreuillois, la sécurité civile et les pompiers ont continué samedi à évacuer des riverains qui avaient jusqu'à présent échappé aux inondations, a constaté un journaliste de l'AFP. "J'ai au moins 10-15 cm cette nuit. Hier (vendredi), je n'avais rien", se désole Charline Groux, évacuée samedi matin.
- Falaise effondrée -
Une partie de la citadelle de Montreuil, datant du XVIe siècle, s’est effondrée vendredi, tout comme un pan du chemin du Cap Blanc-Nez, une falaise située entre Wissant et Escalles, samedi.
Selon la préfecture, 800 foyers étaient privés d'électricité samedi soir et "5.000 clients sont coupés en téléphonie mobile".
Cinq pompes de très grande capacité, capables de vider chacune une piscine olympique en 15 minutes, ont été déployées pour tenter de limiter les crues.
Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) jusqu'à mardi "dans la matinée", a précisé la SNCF. Un total de 73 axes routiers restaient coupés samedi soir.
Plus de 50 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.
Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses: entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.
(O.Joost--BBZ)