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Joe Biden a rencontré vendredi à San Francisco son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador pour parler d'immigration, avant de boucler à San Francisco un grand sommet économique des pays du pourtour Pacifique.
Le président américain a assuré qu'il ne pouvait avoir de "meilleur partenaire" que le Mexique face aux défis du moment.
- "Pas facile" -
Joe Biden a remercié son homologue de l'aider à "relever le défi" de la crise migratoire à la frontière des deux pays, en reconnaissant: "Je sais que ce n'est pas facile".
Il a aussi évoqué le travail des deux pays, dont les économies sont très intimement liées, sur les chaînes de production industrielles, et contre le trafic de fentanyl, puissant opiacé de synthèse à l'origine de dizaines de milliers d'overdoses chaque année aux Etat-Unis.
Le président mexicain a qualifié la relation entre les deux pays "d'excellente" et multiplié les compliments pour son hôte, un "président extraordinaire" et un homme "de convictions."
L'entretien est organisé au lendemain d'une rencontre entre "AMLO" et le président chinois Xi Jinping, manifestant la compétition intense que se livrent les Etats-Unis et la Chine jusqu'aux portes de l'Amérique.
- Chine -
Pékin a investi massivement dans de nombreux pays émergents, y compris en Amérique latine, dans le cadre d'un programme de financement d'infrastructures appelé "Les nouvelles routes de la soie".
Joe Biden veut proposer aux pays concernés une alternative américaine séduisante, par exemple en concluant des accords divers et variés au sein de l'Apec, qui rassemble une vingtaine de pays pesant ensemble 60% de l'économie mondiale.
En concluant le sommet, qui aura lieu l'an prochain au Pérou, il a déclaré que "l'engagement de l'Amérique dans la zone Asie-Pacifique était inébranlable et, de notre point de vue, essentiel."
Avec le Mexique, le président américain a une autre priorité: répondre aux arrivées de migrants en grand nombre à la frontière entre les deux pays, longue de plus de 3.000 kilomètres.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, Joe Biden et Andres Manuel Lopez Obrador ont notamment décidé de "travailler ensemble pour répondre aux actions du Nicaragua et d'entités privées pour encourager l'immigration clandestine dans un but lucratif".
Les Etats-Unis cherchent par ailleurs le moyen d'agir sur le plan pénal contre ces activités.
Le démocrate brigue un second mandat, et fait face à des attaques répétées de ses adversaires politiques contre sa politique migratoire, mais aussi à une grogne montante de responsables locaux démocrates.
Joe Biden assure qu'il veut agir avec "humanité", tout en prenant, dans les faits, des décisions qui restreignent nettement l'accès au territoire américain.
- Mur -
Le dirigeant mexicain avait récemment qualifié de "pas en arrière" la reprise des travaux pour construire un mur à la frontière, un projet cher à l'ancien président américain Donald Trump et que Joe Biden dit être légalement obligé de poursuivre.
Vendredi, "AMLO", plus conciliant, a remercié son homologue d'avoir mis en place des voies légales d'immigration.
Il a aussi dit être "pleinement conscient des ravages" causés par le fentanyl aux Etats-Unis.
Selon la Maison Blanche, Biden et "AMLO" ont en particulier évoqué le renforcement de la coopération policière et judiciaire pour lutter contre "le trafic d'êtres humains, de drogue et d'armes."
Le fentanyl, fabriqué à base de produits provenant très souvent de Chine, est un autre sujet qui empoisonne la campagne de réélection du démocrate de 80 ans.
- Commerce -
Joe Biden avait d'ailleurs obtenu de Xi Jinping un engagement à lutter davantage contre ce trafic, lors d'un sommet mercredi entre les deux présidents, qui a permis de renouer un dialogue en souffrance depuis un an.
Les deux superpuissances ont promis vendredi de continuer leurs discussions à haut niveau sur un sujet particulièrement contentieux: le commerce.
Washington, qui accuse Pékin de manoeuvres déloyales, et qui invoque la sécurité nationale, empile les mesures commerciales et technologiques contre la Chine.
Au grand dam du géant asiatique, dont le moteur économique a des ratés.
(T.Burkhard--BBZ)