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Nicolas Zepeda a nié lundi à Vesoul toute implication dans la disparition en 2016 de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, avant de recevoir le soutien de son père, qui a critiqué le travail des enquêteurs au premier jour du procès en appel du jeune Chilien pour "assassinat".
"Je conteste avec toutes mes forces les faits qui me sont reprochés, c'est une accusation horrible", a déclaré, en français, l'accusé de 32 ans pour sa première prise de parole devant la cour d'assises de Haute-Saône. "Sept années sont passées (depuis la disparition), je porte Narumi dans mes pensées. Je pense à l’énorme chagrin dans sa famille, que j'ai tout le temps avec moi. Je n’ai pas tué Narumi", a-t-il soutenu, visiblement ému, devant une salle comble.
Ses déclarations, conformes à la position qu'il défend depuis les premiers interrogatoires, ont laissé de marbre les avocats de la partie civile, juste en face de lui.
Elle a déploré "la temporalité" de ce procès en appel, qui s'ouvre sept ans exactement après le 4 décembre 2016, dernier jour où Narumi Kurosaki a été vue en public. Cette coïncidence de calendrier "fragilise extrêmement" sa famille.
"C'est un procès difficile qui nous attend, impossible diraient certains, mais nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour que ce second procès soit différent de celui de première instance", a déclaré Renaud Portejoie, un des deux avocats de la défense avec Sylvain Cormier. Nicolas Zepeda "est déterminé et combatif, il est présent et va peser sur son procès", a-t-il assuré.
-"Quand, comment et où ?"-
Premier témoin à déposer à la barre du tribunal, le père de l'accusé a effectivement démontré toute la combativité du clan Zepeda : appelé à évoquer la personnalité de son fils, il a livré un long exposé des failles qui parsèment selon lui le dossier d'enquête, que ce soit sur le déroulement supposé de l'assassinat, le transport du corps ou son élimination, malgré les rappels à l'ordre répétés du président de la cour, François Arnaud.
"Je suis convaincu que l'enquête a été faite pour condamner, et non pas pour retrouver Narumi", a-t-il soutenu. "Comment une enquête peut-elle aboutir si après autant d'années on ne sait toujours pas quand, comment et où elle a disparu ?".
Il a déploré que plusieurs personnes, employés de la résidence ou proches de l'étudiante, ont visité la chambre de Narumi avant que les forces de l'ordre elles-même ne se rendent sur place. Les indices prélevés "étaient absolument contaminés", a-t-il estimé.
Il a également évoqué la présence de "trois barrages" sur le Doubs, pour rejeter l'idée que le cadavre de Narumi puisse avoir été jeté dans la rivière sans être retrouvé ensuite. "Le barrage arrête tous ce qui passe, il n'y a aucune possibilité qu'il laisse passer quelque chose".
Puis, interrogé par Renaud Portejoie, il a manifesté une certaine vulnérabilité, tranchant avec l'assurance dont il avait pu faire preuve jusque-là.
"Certains imaginent que Nicolas serait coupable et qu'il serait incapable de reconnaître sa culpabilité parce qu’il voudrait préserver l'image du fils et l'honneur de la famille", a exposé l'avocat. "Est-ce l'image du fils qui prévaut, ou l'avenir de Nicolas Zepeda ?".
"Il ne s’agit pas de préserver quoi que ce soit", lui a répondu le père de son client. "Les enfants s’en vont, quittent leur famille, font leur vie. Ces contestations, ce n'est pas pour préserver mon image ou l'image de la famille", mais Nicolas Zepeda "ne peut pas être condamné à 28 ans (la peine prononcée en première instance) simplement parce qu'il y a eu des cris cette nuit-là".
Le procès doit durer trois semaines. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
(H.Schneide--BBZ)