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La Réunion s'est confinée dimanche en début de soirée avant l'arrivée du cyclone tropical Belal, qui pourrait "marquer l'histoire" de l'île française de l'océan Indien par des vents "dévastateurs" et de nombreux débordements de cours d'eau.
Le préfet de ce département-région de quelque 870.000 habitants a déclenché l'alerte rouge cyclonique à compter de 20H00 heure locale (17H00 à Paris). Maintenant "on va devoir commencer à endurer", a déclaré Jérôme Filippini lors d'une visioconférence de presse dans la soirée.
Jusqu'à mardi matin, les Réunionnais doivent être confinés "dans un lieu sûr", a exigé le préfet.
"Soyez prudents, restez chez vous. L'État est mobilisé à vos côtés", leur a écrit le président Emmanuel Macron dans un message posté sur X.
Le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu en début de soirée avec Gérald Darmanin au centre de crise du ministère de l'Intérieur pour faire un point sur les opérations, selon Matignon.
"Mes pensées vont aux habitants de La Réunion confrontés à un terrible cyclone. Merci à tous nos agents publics sur le pont pour protéger nos concitoyens", a réagi sur X le chef du gouvernement après cette réunion.
La présidente de la région Huguette Bello a invité "les Réunionnais à la plus grande prudence". "Une rude épreuve se présente à nous", a-t-elle estimé sur le même réseau social.
Les autorités craignent que Belal, qui se situait dans l'après-midi à un peu plus de 200 kilomètres au nord-ouest de La Réunion, devienne un "cyclone tropical intense" au moment de son passage sur l'île ou à proximité immédiate, en fin de nuit ou dans la matinée de lundi.
Ses vents pourraient être "dévastateurs" selon Météo France, qui parle d'un cyclone "qui pourrait marquer l'histoire" de La Réunion. L'île n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.
"Ce qui arrive sur La Réunion est un phénomène qui est sans doute encore plus intense que ce qu'on pouvait évoquer hier quand on donnait des références à 10 ans, 20 ans", a prévenu le préfet, évoquant plutôt Firinga en 1989 voire Jenny en 1962.
Un passage en "alerte violette", qui signifierait une "interdiction" de sortie aussi pour les équipes de secours, n'est "pas exclu".
Selon Météo France, les vents de Belal pourraient dépasser les 200 km/h sur le littoral et plus de 250 km/h dans les hauteurs de l'île, 200 à 300 mm de précipitations sont attendues en quelques heures, ainsi qu'une houle pouvant atteindre 8 mètres (avec des vagues maximales plus hautes encore).
- Des "récalcitrants" près du rivage -
"L'œil du cyclone peut passer sur La Réunion et une accalmie peut être ressentie: ça ne doit pas être compris comme la fin du cyclone bien au contraire, car les vents vont reprendre dans des directions complètement différentes", a prévenu Céline Jauffret, de Météo France.
"Il reste une vigilance particulière sur l'impact des crues", avec des "seuils qui ont des références à 30 ans ou à 100 ans", a insisté le préfet. Des municipalités sont allés démarcher les habitants pour "convaincre les personnes de quitter leur domicile, on y est pas arrivé à chaque fois, on va continuer de le faire".
L'aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé à 16H00 locales (13H00 à Paris), et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18H00 (15H00 à Paris), ce jusqu'à nouvel ordre.
Six centres de vie ont été mis en place pour des patients nécessitant des équipements pour leurs soins, en plus des 142 centres d'hébergement déployés sur le territoire afin d'accueillir des personnes précaires ou habitant en bord de ravines ou cours d'eau, selon les autorités.
Quelque 2.000 pompiers sont mobilisés sur place, a déclaré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot sur BFMTV.
Le spectacle de la houle déferlant sur les côtes a attiré de nombreux badauds une partie de la journée.
"Le préfet nous a demandé de nous préparer à vivre quelques jours en autarcie, alors on vient voir un peu la mer avant de s'enfermer", a indiqué à l'AFP Marie-Ève, qui n'a donné que son prénom.
Le préfet a indiqué que les forces de l'ordre avaient "dû faire s'éloigner du rivage un certain nombre de récalcitrants qui prenaient des risques encore tard dans la journée". Une "exception par rapport au comportement de la population", a-t-il cependant relevé.
(K.Müller--BBZ)