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L'alerte violette a été levée lundi sur l'île de La Réunion, permettant aux secours d'intervenir et d'évaluer les dégâts du cyclone Belal, au parcours moins "cataclysmique" que prévu même si un décès a été confirmé.
Le préfet de ce département-région ultra-marin de 870.000 habitants, Jérôme Filippini, a ordonné le basculement à 13H00 locales (10H00 à Paris) en alerte rouge pour autoriser les équipes de secours à sortir, mais prévenant que ce basculement "ne change rien pour la population", qui doit toujours rester confinée.
"Nous ne sommes pas du tout sortis du cyclone, mais on est en-deçà du caractère cataclysmique" craint initialement, a affirmé M. Filippini, appelant toutefois à la prudence face au caractère imprévisible du phénomène météorologique: "On voit le bout du tunnel (...) si Belal a la gentillesse de ne pas nous réserver de surprises ce soir ou demain matin".
Après avoir frappé La Réunion vers 09H00 par le nord et l'ouest de l'île, provoquant de fortes pluies et des rafales de vent très violentes, le mur de l'oeil du cyclone a finalement dévié sa course vers le nord sans rentrer à l'intérieur des terres. Un infléchissement de trajectoire "probablement sous l'effet du relief marqué de l'île", selon la préfecture.
- Un décès confirmé -
La préfecture a toutefois confirmé le décès "d'une personne sans domicile fixe qui ne s'était pas mise à l'abri" à Saint-Gilles (ouest) et avait refusé l'hébergement d'urgence proposé. Selon la gendarmerie locale, son corps a été retrouvé à proximité de la caserne, mais les causes du décès ne sont pas encore connues.
Si le pire semble évité dans l'immédiat, de fortes précipitations et des rafales de vent continuent de toucher l'île alors que l'oeil du cyclone devrait rester à La Réunion jusqu'en fin d'après-midi.
"Nous resterons dans sa zone d'influence dans l'après-midi, des rafales de 140 km/h sont attendues dans les bas et de 160 km/h dans les hauts. En termes de précipitations, des pluies soutenues sont attendues tout l'après-midi", a précisé durant la visioconférence Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo-France.
Les maires du Port et de La Possession, deux communes du nord-ouest de l'île, ont affirmé à l'AFP qu'aucun dégât significatif n'avait été signalé, mais les pluies ont déjà provoqué les crues de plusieurs rivières charriant avec elles de nombreux débris.
"En comparaison, les débits du cyclone Gamède en 2007 sont dépassés. Ils avaient à l'époque impacté les ouvrages localement" a commenté le Territoire de l'Ouest, une intercommunalité regroupant les cinq communes de cette région.
Sur les réseaux sociaux, les habitants de La Réunion, dont certains s'aventuraient dehors en raison de la relative accalmie causée par l'oeil du cyclone, ont publié les images montrant par endroits d'impressionnantes inondations et des arbres arrachés.
- 100.000 foyers sans électricité -
"C'est un bilan évidemment à consolider, à la mesure de l'évènement qu'on connait", a-t-il précisé.
La Réunion n'a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa, dans les premiers jours de 2014. Mais la comparaison que beaucoup redoutaient était celle du cyclone Firinga, à l'impact dévastateur en 1989.
Avant l'arrivée des vents, les autorités locales avaient mis en place des centres d'hébergement finalement peu sollicités: près de 700 personnes y ont été admises, notamment parmi la population la plus précaire ou vulnérable en cas de crues.
"Nous avons procédé jusqu'au dernier moment possible à des évacuations", a souligné le préfet dans la matinée, précisant plus tard que "près de 120 personnes" avaient été mises à l'abri au cours d'ultimes opérations menées en fin de soirée et durant la nuit, avant le confinement strict.
Il a précisé attendre dès mardi, une fois l'aéroport de La Réunion - Roland-Garros rouvert, le renfort d'une trentaine de personnes de Mayotte et d'une centaine de renforts de la Sécurité civile venus de métropole, ainsi que d'équipes d'EDF qui aideront à réparer les dégâts.
(A.Lehmann--BBZ)