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Trois policiers ont été condamnés à des peines allant de 3 à 12 mois de prison avec sursis vendredi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour l'interpellation violente en 2017 de Théo Luhaka, jeune homme noir érigé en symbole des violences policières.
Après plus de neuf heures de délibéré, le gardien de la paix Marc-Antoine Castelain a été reconnu coupable du coup de matraque qui a grièvement blessé le jeune homme alors âgé de 22 ans, dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant 5 ans.
Des peines de 3 mois de prison avec sursis ont été prononcées à l'encontre de ses collègues Jérémie Dulin et Tony Hochart pour violences volontaires.
La cour a pris une décision en-deçà des réquisitions de l'avocat général qui avait demandé des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis.
Elle n'a pas retenu la qualification "de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente".
La scène captée par les caméras de la ville d'Aulnay-sous-Bois montre les policiers procéder à l'arrestation du jeune homme, qui s'y oppose. Au cours de l'empoignade, M. Castelain porte un coup avec la pointe de son bâton télescopique de défense (BTD) à travers le caleçon de la victime.
Ce coup d'estoc provoque la rupture de son sphincter (muscle annulaire) avec une plaie de dix centimètres de profondeur.
Malgré deux opérations chirurgicales, Théo Luhaka souffre d'incontinence et garde des séquelles irréversibles, selon les experts médicaux. Il avait confié s'être "senti violé" au cours du procès qui a duré deux semaines.
Le fonctionnaire de police avait exprimé sa "compassion" après avoir provoqué la grave blessure mais a estimé son "coup légitime", "enseigné à l'école".
Une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait conclu à "un usage disproportionné de la force" lors de l'interpellation.
Les trois agents ont été mutés dans leurs régions d'origine.
Presque sept ans après cette "affaire Théo" au retentissement national, le débat sur le maintien de l'ordre et l'usage de la force n'a cessé de ressurgir avec notamment la mort de Nahel, tué lors d'un contrôle routier par un tir de police en juin.
(A.Lehmann--BBZ)