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La Russie a dénoncé dimanche la frappe ukrainienne sur un marché à Donetsk qui a fait au moins 25 morts et 20 blessés, "un acte terroriste barbare" selon Moscou qui montre "la nécessité d'atteindre tous les objectifs" de l'invasion en Ukraine.
L'incertitude entourait toujours par ailleurs dimanche après-midi les causes de l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit sur un terminal gazier en Russie, cible potentielle des forces ukrainiennes.
Sur le terrain, l'armée russe a, elle, revendiqué la prise d'une petite localité dans la région de Kharkiv, Kiev évoquant de son côté une avancée sans "aucune importance" stratégique.
La ville de Donetsk dans le Donbass, située à environ 20 kilomètres de la ligne de front et passée sous le contrôle de séparatistes prorusses pilotés par Moscou en 2014, est régulièrement la cible de bombardements ukrainiens.
Dimanche, une attaque de Kiev sur un marché a provoqué l'un des bilans les plus meurtriers dans la ville depuis plusieurs mois.
Le responsable régional installé par Moscou, Denis Pouchiline, a annoncé au moins 25 morts et 20 blessés, "dont deux enfants".
"Des gens criaient, une femme pleurait. J'ai vu de la fumée s'échapper, les fenêtres du magasin étaient brisées", a raconté Tatiana, une habitante du quartier, à un média local russe.
"Qu'est-ce qu'il y a de militaire ici ? C'est un marché lambda", rageait une autre Tatiana, présente au moment de l'attaque.
De nombreux corps ensanglantés étaient allongés par terre, des éclats de verre jonchant le sol.
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé "un acte terroriste barbare contre la population civile" effectué à l'aide de "six" salves d'artillerie tirées depuis Avdiïvka, épicentre des combats et encore sous contrôle de Kiev.
"La nécessité d'atteindre tous les objectifs" de l'invasion en Ukraine "est évidente", a poursuivi le ministère.
L'attaque sera d'ailleurs au programme des discussions à New York à l'ONU du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à partir de lundi, selon Moscou.
- Légère poussée russe -
Ailleurs sur la ligne de front, l'armée russe a revendiqué la prise de Krakhmalnoïe, une toute petite localité de 45 habitants dans la région de Kharkiv (est), illustrant ainsi la pression accrue exercée par les forces russes ces dernières semaines.
Jeudi, Moscou avait déjà revendiqué la conquête d'une autre petite localité, Veseloïe, dans la région de Donetsk (est).
Kiev a tout de suite minimisé la prise russe. "Il s'agit de cinq maisons. Elles ont été détruites par les Russes", a assuré à la télévision ukrainienne Volodymyr Fitio, un porte-parole des forces terrestres.
Il a toutefois relevé que les troupes ukrainiennes avaient été "déplacées vers des positions de réserve", où elles "tiennent maintenant la défense, empêchant l'ennemi de continuer à avancer".
La zone de Koupiansk, dans laquelle se trouve Krakhmalnoïe, avait été occupée par la Russie au début de l'invasion russe, jusqu'à ce qu'une attaque éclair des Ukrainiens libère la région en septembre 2022, infligeant aux troupes de Moscou une humiliante retraite.
La Russie est repassée à l'offensive sur ce front durant l'été 2023, pendant que l'Ukraine tentait, sans succès, une grande contre-offensive dans le Donbass (est) et le sud.
Face aux assauts russes répétés, les autorités ukrainiennes avaient ordonné en début de semaine l'évacuation de 26 localités de la région de Kharkiv, où se trouve Koupiansk, une décision qui concernait environ 3.000 personnes.
- Terminal gazier en flamme -
Pour tenter d'enrayer la machine russe et en représailles aux frappes sur son sol, l'armée ukrainienne multiple aussi ces dernières semaines des attaques de drones et de missiles en territoire adverse.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un important incendie s'est déclaré dans un terminal gazier en Russie sur la mer Baltique, provoqué par "un facteur externe" selon Novatek, l'entreprise gérante du site d'Oust-Louga (nord-ouest).
"Il n'y a pas de victime", a précisé le géant gazier.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient de hautes flammes et de la fumée, une cuve "de 100 mètres cubes" étant en feu, selon l'agence de presse Ria Novosti. Plusieurs pompiers luttaient pour éteindre l'incendie par -10°C.
Novatek, tout comme les autorités locales, n'ont à ce stade pas donné de piste éventuelle, mais les regards se tournent vers Kiev, qui reste muet.
Les forces ukrainiennes ont revendiqué cette semaine deux attaques contre des dépôts pétroliers sur le sol russe.
Le ministère russe de la Défense a, comme à son habitude, assuré dimanche avoir "déjoué" plusieurs attaques ukrainiennes de drones et de missiles ces dernières heures, sans mentionner d'incident à Oust-Louga.
(K.Lüdke--BBZ)