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Un homme armé prétendant agir "pour Gaza" retient jeudi soir plusieurs employés d'une usine du groupe américain Procter & Gamble (P&G) située en lisière d'Istanbul, dans le nord-ouest de la Turquie.
L'homme, qui retient sept employés selon le syndicat Umut-Sen, a justifié son acte par les opérations militaires israéliennes en cours dans la bande de Gaza, a indiqué la police locale à l'AFP.
Les forces spéciales sont entrées en négociations avec le preneur d'otages, selon les médias locaux.
La prise d'otage serait survenue au milieu de l'après-midi, autour de 15H00 locales (12H00 GMT), selon les médias turcs.
Un porte-parole du fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène Procter & Gamble a confirmé à l'AFP que son usine de Gebze, à la périphérie est d'Istanbul, a été "évacuée plus tôt dans la journée".
"Les travailleurs ont été évacués de l'usine P&G de Gebze; sept ouvriers restent otages. Le patron est responsable de leur sécurité", a indiqué de son côté le syndicat Umut-Sen dans un message posté sur le réseau social X.
- "pour la Palestine" -
Un cordon policier empêchait jeudi soir l'accès aux abords de l'usine, où quelque 500 personnes sont employées d'ordinaire, ont constaté des journalistes de l'AFP. Et un car de la police anti-émeute est arrivé aux abords de l'usine.
"S'il fait ça pour la Palestine, qu'il aille se battre là-bas. Qu'est-ce que ma fille de 26 ans a à voir là-dedans ?", a déclaré à l'AFP Çigdem Aydemir, la mère de l'une des employées retenues, au milieu de proches anxieux patientant dans la nuit.
"Nous n'avons aucune information depuis l'intérieur. Nous attendons depuis six heures mais aucun responsable n'a fait de déclaration", a déploré le père d'un autre otage, refusant de décliner son identité.
Des images reprises par les médias turcs, que l'AFP n'a pas pu authentifier, montrent un homme au visage partiellement couvert par un keffieh palestinien, portant ce qui pourraient être une ceinture explosive autour de la taille et un pistolet dans la main droite.
"Pour Gaza", indique un message peint en rouge sur un mur derrière lui, sous deux drapeaux turc et palestinien se faisant face.
Le mari d'une des employées retenues a indiqué à l'agence de presse privée DHA que l'homme avait menacé de "tirer dans tous les sens" en cas d'intervention policière.
- soutien américain à Israël -
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'un des dirigeants les plus critiques d'Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a dénoncé à plusieurs reprises le soutien des Etats-Unis à Israël, qu'il a qualifié d'Etat "terroriste" et "génocidaire".
Des appels au boycott de produits américains ont également été très relayés en Turquie depuis le début du conflit. Plusieurs restaurants McDonald's et cafés Starbucks - qui opèrent sous licence turque - ont été vandalisés à travers le pays.
Début novembre, la police turque avait dû disperser à l'aide de gaz lacrymogènes un rassemblement pro-palestinien organisé devant une base militaire abritant des forces américaines, quelques heures avant une visite à Ankara du secrétaire d'Etat Antony Blinken.
Des foules de manifestants s'étaient également rassemblées dans les premiers jour du conflit devant l'ambassade des Etats-Unis à Ankara et son consulat à Istanbul.
Des manifestations de soutien aux Palestiniens sont régulièrement organisées dans le pays.
(Y.Berger--BBZ)