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Les pompiers espagnols ont entamé vendredi dans l'immeuble de Valence (est) ravagé par un incendie foudroyant leurs difficiles recherches de 14 habitants encore portés disparus, alors que le bilan provisoire s'élève à quatre morts.
Selon une équipe de l'AFP sur place, plusieurs pompiers équipés de vêtements de protection ont pu entrer dans l'édifice totalement calciné et commencer peu avant midi (11H00 GMT) à passer au peigne fin les décombres.
"La priorité est désormais (...) de rechercher les victimes", a déclaré le Premier ministre Pedro Sánchez, qui s'est rendu sur place.
Le bilan de cet incendie, qui s'est déclaré jeudi vers 17H30 (16H30 GMT), est dans l'immédiat de quatre morts.
Mais "14 personnes" n'ont "pas été localisées" parmi les habitants de l'immeuble de 14 étages, qui compterait 138 appartements, a indiqué vendredi la préfète de la région de Valence, Pilar Bernabé. La maire de Valence, María José Catalá, a évoqué, elle, le chiffre de "9 à 15" disparus.
Slava Honcharenko, Ukrainienne de 31 ans, connaît plusieurs familles de compatriotes vivant dans l'immeuble et relogées depuis jeudi soir dans un hôtel.
"Nous sommes très mal, nous savons ce que c'est de perdre son domicile car nous l'avons vécu il y a deux ans en Ukraine", dit-elle à l'AFP, non loin de l'édifice d'où s'échappent encore des volutes de fumée.
- "Comme si on avait jeté de l'essence" -
Selon les médias espagnols, la localisation des premiers corps a été effectuée grâce à des drones, alors que l'extrême chaleur régnant dans le bâtiment, situé dans le quartier de Campanar, a longtemps empêché les pompiers d'y pénétrer.
D'après le président de la région de Valence, Carlos Mazón, 15 personnes ont été prises en charge jeudi pour des blessures de degrés divers, dont sept pompiers, mais leur pronostic vital n'est pas engagé.
"C'était horrible", a dit à l'AFP Vicente Ferrer, un retraité de 72 ans, pour qui l'immeuble a "brûlé plus vite" que les figurines de carton incendiées lors des "Fallas", fêtes traditionnelles organisées en mars à Valence et qui attirent habituellement un million de personnes dans la troisième ville d'Espagne.
"C'est comme si on avait jeté de l'essence" sur l'édifice, a abondé Sergio Perez, chauffeur de 49 ans.
- Le revêtement mis en cause -
Plusieurs experts ont mis en cause le rôle d'un matériau utilisé comme isolant sur la façade dans la propagation des flammes, comme lors de la tragédie de la tour Grenfell de Londres en juin 2017, dans laquelle 72 personnes avaient perdu la vie.
Esther Puchades, numéro deux de l'association régionale des ingénieurs industriels (COGITI), a pointé, dans les médias, la présence de polyuréthane, très inflammable, dans les panneaux utilisés sur la façade ventilée de l'immeuble. D'autres ont plutôt évoqué la présence de polyéthylène, comme dans le cas de la tour Grenfell.
Selon Faustino Yanguas, des pompiers de Valence, "le matériau, sur lequel il faudra enquêter, a été un facteur qui a beaucoup contribué" à la propagation foudroyante des flammes, tout comme "les rafales de vent qui dépassaient les 60 km/h". Au total, une trentaine d'équipes de pompiers ont été déployées sur place, ont précisé les services d'urgence sur X.
Les pompiers ont notamment sauvé dans la soirée un père et sa fille, pris au piège sur leur balcon, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Trois jours de deuil ont été décrétés à Valence, dont les autorités locales ont annoncé des aides de plusieurs milliers d'euros pour les familles sinistrées.
La mairie a aussi annoncé qu'elle mettrait à leur disposition 131 appartements dans un immeuble qu'elle vient d'acquérir.
Un match de Liga prévu vendredi soir entre le club de Valence et celui de Grenade a aussi été reporté.
L'Espagne avait déjà été marquée récemment par un dramatique incendie qui a fait 13 morts début octobre dans une discothèque de Murcie (sud-est). Six personnes ont été inculpées en décembre pour "homicides involontaires" après ce drame.
(F.Schuster--BBZ)