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Au lendemain d'inondations causées par des pluies records et qui ont fait une soixantaine de morts, les habitants de Durban sur la côte est de l'Afrique du Sud tentent mercredi matin, dans le déluge de boue et de débris, de retrouver ce qui leur appartient.
Au moins 45 personnes ont été tuées par la soudaine montée des eaux et des glissements de terrain dans la première ville du Kwazulu-Natal (KZN, est), province côtière ouverte sur l'océan Indien. Une quinzaine sont mortes dans le district voisin d'iLembe, selon un dernier bilan des autorités mardi soir.
Selon les secouristes sur place qui ont décrit "un cauchemar", le nombre des victimes est sans doute beaucoup plus élevé. Le président Cyril Ramaphosa doit se rendre sur place dans la matinée. Les autorités locales réclament que l'état de catastrophe naturel soit déclaré.
De nouvelles intempéries sont annoncées par les prévisionnistes mais dans la matinée, la région qui a déjà connu des destructions massives lors d'une vague sans précédent d'émeutes et de pillages en juillet, semblait connaître un répit.
Dans une chaleur humide mais sans précipitation, certains déblayent autour de maisons effondrées. Sur des routes jonchées de débris, d'autres dispersent du sable pour combler des trous béants créés par les torrents d'eau, a constaté un journaliste de l'AFP.
Certaines écoles ont ouvert leur portes mais les bancs sont majoritairement restés dépeuplés. A l'école primaire de la banlieue noire d'Inanda, seuls deux élèves sur 48 se sont présentés.
- Comme un cyclone -
Certaines zones de la province ont reçu des pluies à un niveau qui n'avait pas été atteint depuis plus de 60 ans, selon l'institut météorologique national.
"Des régions du KZN ont enregistré des précipitations maximales plus de deux fois plus élevées que lors des précédents records de pluviosité", a déclaré à l'AFP Hannelee Doubell, de l'institut.
Il est tombé par endroits plus de 300 mm d'eau en 24 heures, "un ordre de valeur normalement associé aux cyclones", selon les prévisionnistes.
Ponts effondrés, routes ravagées, des habitants et des écoliers sont restés pendant plusieurs heures prisonniers de la montée des eaux. Au moins 140 écoles ont été touchées.
L'armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Plus de 2.000 maisons ont été endommagées ainsi que quelque 4.000 logements informels.
De nombreuses routes ont été coupées. Des stocks de conteneurs sont tombés comme des dominos sur un des principaux axes routiers de la région. Des pillages ont été signalés.
Au-dessus d'une chaussée submergée d'une eau marronnasse, les pancartes de direction et les feux rouge semblent flotter au milieu de nulle part. Des voitures abandonnées ont de l'eau jusqu'aux fenêtres.
Sur les plages populaires de Durban, des tas de débris, branches, bouteilles en plastique, se sont amoncelés.
Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d'électricité et perturbé l'approvisionnement en eau.
Les liaisons ferroviaires ont été suspendues à cause des glissements de terrain et des décombres sur les voies. Les habitants ont été appelés à éviter tout déplacement.
"Les phénomènes extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes pluies et les tempêtes côtières sont plus fréquents et plus extrêmes que dans un passé récent", ont observé les météorologues dans un communiqué, mettant en garde contre des catastrophes climatiques amenées à se reproduire.
(U.Gruber--BBZ)