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La police de New York poursuivait mercredi la traque d'un tireur qui a semé le chaos la veille dans le métro et blessé au moins 23 personnes, dont 10 par balles, pendant que des millions d'employés reprenaient les transports pour aller au travail.
Le maire de New York, Eric Adams, a appelé les New-Yorkais à être "vigilants", tout en excluant à ce stade que le tireur, toujours en fuite 24 heures après les faits, ait un complice.
"Il semble avoir agi seul", a déclaré sur la chaîne MSNBC le maire démocrate, entré en fonction le 1er janvier en promettant de remettre la mégapole sur de bons rails après la pandémie de Covid-19, notamment en matière de lutte contre la criminalité.
L'étau s'est par ailleurs resserré autour d'un homme, simplement présenté mardi par la police (NYPD) comme une "personne d'intérêt" pour l'enquête, mais désormais qualifié de "suspect" par le maire de New York.
Mardi, le NYPD avait diffusé des photos de cet individu, Frank James, en indiquant qu'il avait loué la camionnette retrouvée dans Brooklyn et dont une clé a été découverte sur la scène du crime.
Et mercredi matin, les New-Yorkais recevaient sur leur téléphone des messages donnant la description de cet "homme noir de 62 ans", en demandant d'alerter la police pour donner tout élément utile à l'enquête.
- Pas le choix -
L'homme a publié diverses vidéos sur YouTube, où il livre de longues tirades politiques, parfois virulentes, et critique Eric Adams, ce qui a poussé la police à renforcer la sécurité autour du maire.
Pendant que la traque du tireur, décrit comme "dangereux" la veille, se poursuivait, des millions de New Yorkais reprenaient les transports pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal.
"Je n'ai pas vraiment le choix, je dois prendre le métro. J'espère que ce sera plus sûr aujourd'hui. Cela avait l'air un peu plus vide", a expliqué une passagère, Laura Swalm, 49 ans, qui habite l'Etat voisin du New Jersey.
"Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre (2001). Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention", explique-t-elle à l'AFP.
Le compte Twitter du métro de New York, l'un des plus grands réseaux au monde, annonçait tôt mercredi matin le retour d'un "service complet" sur toutes les lignes, notamment à la station "36th street" du sud de Brooklyn, où le tireur a sévi et où passent plusieurs lignes.
- 33 balles tirées -
Mardi matin, vers 08H30 (12H30 GMT), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le train entrait dans la station.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD), Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités après cette attaque où le suspect -- toujours en fuite -- a tiré 33 balles.
"Tout ce que vous voyez, c'est de la fumée noire, et je me suis tourné vers la droite, et j'ai vu ce type avec un masque", a témoigné sur CNN l'une des victimes, Hourari Benkada, depuis son lit d'hôpital.
"La fusillade a duré environ une minute, je dirais environ dix tirs (...). Je n'ai jamais entendu autant de coups de feu sortir d'une arme de poing... (...) Il avait probablement des chargeurs prolongés ou une autre arme à feu", a ajouté cet homme, touché par balle au niveau du genou. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs.
L'attaque de mardi a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2.000 par an enregistrés au début des années 1990.
(B.Hartmann--BBZ)