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Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris "contre les racismes et l'islamophobie" dans le cadre d'une marche visant en particulier "les violences policières", qui avait été interdite par le préfet de police puis autorisée par la justice, a constaté une journaliste de l'AFP.
La manifestation a rassemblé environ 3.000 personnes, selon une source policière.
Les députés LFI Mathilde Panot, Eric Coquerel et Danièle Obono étaient présents.
"Il fallait penser une mobilisation hors marche blanche et événements dramatiques" car "les violences policières, ce sont les violences les plus graves qui touchent nos enfants, ceux des quartiers, les enfants pauvres, noirs ou arabes", a estimé auprès de l'AFP Yassa Belkhodja, coinitiatrice de cette marche. Mais "ces violences ne sont qu'une partie des violences, il y a des violences quotidiennes", a-t-elle ajouté.
La manifestation devait s'achever place de la République avec un concert à 18H00 auquel devait participer le rappeur Médine.
"Nos enfants ne sont pas des gibiers de flics", clamaient des pancartes blanches. Sur d'autres, citant Frantz Fanon, on pouvait lire "le racisme est une plaie de l'humanité".
"Il y en a marre de cette justice à deux vitesses", de "ces regards quand on sort de nos quartiers", ces "fouilles, ces délits de faciès", a témoigné une manifestante, Jennifer Kalam, auxiliaire de puériculture de 44 ans.
Comme elle, de nombreux manifestants portaient un keffieh en solidarité avec la population de la bande de Gaza, où l'armée israélienne a de nouveau effectué des bombardements meurtriers dimanche, notamment sur la ville de Rafah. La manifestation avait lieu plus de six mois après le début de la guerre contre le Hamas dans le territoire palestinien, suite à l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas.
La manifestation avait été interdite jeudi par la préfecture de police au motif que la dénonciation "dans son appel des +crimes policiers+ à l'encontre des jeunes" était "propice à attirer des composantes recherchant délibérément les affrontements avec les forces de l'ordre", au risque de "troubles à l'ordre public".
Saisi en référé, le tribunal administratif de Paris avait suspendu vendredi cette interdiction, jugeant qu'elle portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation".
(F.Schuster--BBZ)