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De nouvelles pluies samedi matin en Afrique du Sud ont assombri le ciel et les espoirs d'avancée des secours après de tragiques inondations qui ont fait près de 400 morts et des dizaines de milliers de sinistrés.
Des opérations de sauvetage sont toujours en cours, ont déclaré à l'AFP des secouristes. "Nous allons nous concentrer sur les urgences médicales", a expliqué Garrith Jamieson, qui dirige des équipes.
La plupart des victimes des intempéries qui ont commencé le weekend dernier sur la côte est ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du KwaZulu-Natal (KZN) ouverte sur l'océan Indien.
Des dizaines de personnes sont encore portées disparues. L'armée avec des hélicoptères et plus de 4.000 policiers ont été déployés. Mais au 6e jour de la catastrophe, l'espoir de retrouver des survivants est mince.
"Il pleut depuis ce matin dans certaines parties de la région. Et même si ça ne sera pas aussi violent que ces derniers jours, comme le sol est déjà saturé en eau, il risque d'y avoir encore beaucoup d'inondations", a expliqué à l'AFP le prévisionniste Puseletso Mofokeng, de l'institut national de météorologie.
Les fortes pluies ont emporté des portions entières de routes, de nombreuses infrastructures se sont effondrées. L'opérateur public de transport tente dans l'urgence de rétablir les principaux axes de communication. La priorité est mise sur la reconstruction des ponts qui se sont effondrés, isolant totalement certaines parties de l'agglomération de plus de 3,5 millions d'habitants.
- "Pourris" -
Quelque 4.000 maisons ont été rasées, plus de 13.500 endommagées, mettant des milliers de gens à la rue. Des hébergements d'urgence ont été ouverts mais la place manque. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol.
Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des désespérés puisent de l'eau à même les canalisations éventrées. D'autres racontent que les rares vivres qui leur restaient sont maintenant pourris.
Le président Cyril Ramaphosa a déploré un sinistre "jamais vu auparavant dans le pays". L'état de catastrophe a été déclaré.
Les ONG sont mobilisées et les distribution de nourriture continuent. Les queues s'allongent à l'arrière de camions pour récupérer un sac de riz, des pâtes mais aussi des bouteilles d'eau et des matelas.
Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages.
La veille, des volontaires armés de gants et de sacs poubelle ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes.
Des pluies se sont aussi abattues dans la province voisine de l'Eastern Cape (sud-est). Des inondations ont déjà été signalées dans la région de la ville côtière de Port St Johns.
Quatre personnes sont mortes, selon l'ONG locale Gift of the Givers, présente sur place. "Le corps d'un petit garçon de six ans a été retrouvé hier", a indiqué à l'AFP Corene Conradie, coordinatrice dans la province. "De nombreuses maisons ont été détruites, au moins une centaine de familles sont actuellement sans toit".
L'Afrique du Sud est généralement épargnée par les tempêtes qui affectent chaqué année les pays voisins comme Madagascar ou le Mozambique pendant la saison cyclonique qui court de novembre à avril.
(K.Müller--BBZ)