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Les auteurs des fusillades sur fond de trafic de stupéfiants qui ont fait trois morts en moins de 48 heures ce week-end à Sevran (Seine-Saint-Denis) étaient toujours recherchés lundi, a appris l'AFP de source policière.
Selon les premiers éléments, dimanche peu après 18H00, deux hommes sont arrivés à proximité d'un centre culturel de cette ville de la banlieue nord-est de Paris.
L'un deux, intégralement habillé de noir et portant un blouson en cuir, a tiré à plusieurs reprises avec une arme de poing, tuant deux hommes, a détaillé la source policière.
Les deux suspects ont pris la fuite à pied, laissant un chargeur d'arme automatique et 18 douilles à proximité des victimes, selon cette même source.
Les victimes étaient âgées de 35 et 31 ans, selon le préfet de police Laurent Nuñez, et étaient connues pour violences et trafic de stupéfiants, selon une source policière.
Contacté, le parquet de Bobigny n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
"Il y a un gros sentiment de crainte, de peur d'une balle perdue et que ça recommence", a réagi lundi le maire DVG Stéphane Blanchet auprès de l'AFP. "Il y a des jeux d'enfants juste à côté, on est au milieu de la cité. Il était 6 heures (du soir). S'il y avait eu une belle journée ensoleillée, il y aurait eu plus de monde dehors. On imagine le pire", a-t-il ajouté.
Ce double homicide est survenu moins de 48 heures après une fusillade qui avait fait déjà un mort et plusieurs blessés, des faits là aussi liés à la criminalité autour du trafic de drogue, selon les autorités.
Un homme de 28 ans a été tué et quatre autres blessés dans cette première fusillade qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, dans la cité des Beaudottes, quartier emblématique de cette ville de 52.000 habitants.
Trois autres blessés par balles s'étaient également présentés à l'hôpital plus tard dans la nuit, l'un d'eux repartant avant d'être examiné.
- "Que cela cesse" -
Après Marseille, Sevran avait fait l'objet d'une opération anti-drogue "place nette XXL" le 25 mars dans l'objectif de porter un coup d'arrêt aux trafics. Dans cette ville, le point de deal de la cité Rougemont avait été "éradiqué", a indiqué samedi la préfecture de police.
"On a conscience que quand on fait ça, on déstabilise le trafic, on crée des convoitises et parfois il y a des affrontements (...) pour récupérer des territoires", avait dit dimanche Laurent Nuñez, depuis le commissariat de la ville. "Mais on va quand même continuer", avait-il ajouté, évoquant une guerre contre le trafic de stupéfiants "loin d'être perdue".
Un total de 315 faits d'homicides ou tentatives d'homicide liés au trafic de stupéfiants ont été comptabilisés en France entre janvier et novembre 2023 en zone police, soit une hausse de 57% sur un an, selon la police nationale.
Comme les "habitants des quartiers populaires", "je voudrais que tout cela cesse", a réagi lundi dans un communiqué Clémentine Autain, députée LFI de la circonscription. "Que l'on ne meurt pas pour un règlement de comptes. Que la jeunesse puisse se projeter dans un autre avenir que celui du deal. Que la tranquillité soit la norme".
"Nous n'avons pas les services de police à égalité avec les autres territoires", a-t-elle pointé, dénonçant un "abandon" et des "coups de communication" qui priment sur la "réflexion" face au trafic de drogue.
Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est un jeune de 17 ans qui a été tué par balles dans une cité du nord de Marseille. Les circonstances de cet homicide et un éventuel lien avec un conflit lié aux trafics de drogue n'ont pas encore été déterminés à ce stade, selon une source proche de l'enquête.
(F.Schuster--BBZ)