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Vingt personnes ayant voyagé à bord de l'avion de Singapore Airlines qui a connu des turbulences avant un atterrissage d'urgence à Bangkok mardi, se trouvaient en soins intensifs dans des hôpitaux de la capitale thaïlandaise, après un incident exceptionnel qui a coûté la vie à un passager.
Le Boeing du vol SQ321, qui transportait 211 passagers et 18 membres d'équipage, a subi des turbulences extrêmes et soudaines à 11.000 mètres au-dessus de la Birmanie dix heures après son décollage, s'élevant soudainement et plongeant à plusieurs reprises.
Un passager de nationalité britannique âgé de 73 ans est mort et 104 autres personnes ont été blessées à bord de l'appareil qui effectuait la liaison Londres-Singapour.
Le groupe hospitalier Samitivej a déclaré mercredi à l'AFP avoir pris en charge 85 d'entre elles, dont 20 dont en soins intensifs originaires d'Australie, du Royaume-Uni, de Hong Kong, de Malaisie, de Nouvelle-Zélande, de Singapour et des Philippines.
Sur des photos prises dans l'avion, on voit une cabine jonchée de nourriture, de bouteilles de boissons et de bagages, ainsi que des masques à oxygène pendant du plafond.
Selon un communiqué du ministère philippin du Travail, une passagère philippine, une ingénieure informatique travaillant à Singapour, souffre d'une fracture du cou et son état a été jugé "sensible" mais stable par les médecins.
Le PDG de Singapore Airlines Goh Choon Phong a présenté ses condoléances à la famille du défunt et s'est dit "vraiment désolé pour l'expérience traumatisante" vécue par les personnes à bord, dans un message vidéo.
A l'aéroport Suvarnabhumi de la capitale thaïlandaise, le personnel médical a transporté les blessés sur des brancards jusqu'aux ambulances qui attendaient sur le tarmac.
Un employé de Thai Airways a déclaré à l'AFP avoir vu "plus de 10" ambulances se précipiter sur les lieux. Le personnel de l'aéroport a séparé les passagers en quatre groupes en fonction de leur état de santé, a raconté cet homme, qui n'a donné que son prénom, Poonyaphat.
Mercredi, 131 passagers et 12 membres d'équipage traumatisés, soit la majorité des personnes présentes dans le Boeing, sont finalement arrivés à Singapour sur un autre vol.
- "Turbulences incroyablement fortes" -
Ils ont été accueillis par des proches soulagés mais aucun n'a souhaité parler aux journalistes.
"J'ai été projeté contre le plafond, puis, lorsque l'avion a brutalement chuté, j'ai fait pareil", a dit un passager à la presse locale australienne, mercredi, après son arrivée à Sydney, sa destination finale.
"J'ai ensuite heurté le sol assez violemment et mon petit-déjeuner et mon verre ont également volé en éclats".
"Des membres de l'équipage étaient en train de servir le petit-déjeuner à tout le monde et ce sont eux, les pauvres, qui ont été le plus grièvement blessés", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, a adressé ses "plus sincères condoléances" aux proches du passager qui a perdu la vie, Geoff Kitchen, le directeur d'un théâtre près de Bristol, en Grande-Bretagne.
La cité-Etat a envoyé une équipe d'enquêteurs à Bangkok et M. Wong a assuré que son pays "travaillait en étroite collaboration avec les autorités thaïlandaises" et mènerait "une enquête approfondie".
Parmi les passagers, 56 étaient australiens, 47 britanniques et 41 singapouriens, a souligné la compagnie aérienne.
La Malaisie a fait savoir que neuf de ses ressortissants étaient hospitalisés, dont un dans un état critique mais stable.
Un photographe de l'AFP a vu des membres du personnel de Singapore Airlines portant des gilets jaunes entrer mercredi dans l'appareil, resté cloué au sol à Bangkok.
"Il est trop tôt pour savoir exactement ce qui s'est passé. Mais je pense que les passagers ne prennent pas assez de précautions", a commenté auprès de l'AFP Anthony Brickhouse, un expert américain en sécurité aérienne.
"Dès que le signal s'éteint, la plupart d'entre eux détachent immédiatement leur ceinture de sécurité".
- "Un vol fou" -
Allison Barker, dont le fils Josh était à bord du Boeing, a raconté à la BBC qu'il lui avait envoyé un texto lui parlant d'un avion "fou" qui devait effectuer un atterrissage d'urgence.
"Nous ne savions pas s'il avait survécu, c'était tellement angoissant. J'ai passé les deux heures les plus longues de ma vie", a-t-elle confié.
Les scientifiques expliquent que le changement climatique est susceptible de provoquer davantage de turbulences, invisibles au radar.
Selon une étude réalisée en 2023, la durée annuelle des turbulences a augmenté de 17% entre 1979 et 2020 et les turbulences sévères, plus rares, de plus de 50%.
burx-pdw/del/bds
(H.Schneide--BBZ)