AEX
-11.9800
Stellantis a indiqué lundi que le réseau Citroën allait accélérer la réparation d'airbags défectueux cet été sur des modèles C3 et DS3, alors que le groupe été mis en demeure par l'UFC-Que Choisir de présenter des "solutions concrètes" pour ses clients.
Le constructeur automobile a répondu à l'association que la capacité de réparation du réseau serait "multipliée par deux d’ici à fin juillet", dans un courrier consulté par l'AFP.
Critiqué pour la lenteur des prises en charge, alors que les clients ne peuvent plus utiliser leur voiture, le groupe va également mettre en place un programme de réparation à domicile.
Lancées à la mi-juillet à Marseille, ces réparations s'étendront ensuite à l’ensemble de la zone concernée par le rappel, soit la moitié sud de la France, et pourraient à terme traiter jusqu’à 50.000 voitures.
530.000 véhicules Citroën C3 et DS3 sont en cours de rappel - dont 240.000 en France - pour de possibles défauts de leurs coussins gonflables de sécurité fournis par l'entreprise Takata, qui a fait faillite depuis.
Stellantis a appelé ses clients à ne plus utiliser leur véhicule tant qu'il n'est pas réparé. Ces airbags sont responsables de plusieurs accidents graves en raison de la détérioration d'un gaz les rendant potentiellement dangereux au moment du gonflement, notamment dans les régions à climat chaud et humide.
Au 24 juin, en France, près de 22.000 airbags de Citroën C3 et DS 3 ont été réparés et 7.000 le seront "prochainement", soit 29.000 voitures au total, selon Stellantis.
L'UFC-Que Choisir a dénoncé lundi "l'incurie" dont a fait preuve, selon elle, le géant automobile jusqu'ici. "À défaut de réponse et d’engagements satisfaisants dans le délai d’un mois, l’UFC-Que Choisir engagera toutes actions judiciaires utiles afin de préserver les droits des consommateurs et de défendre l'intérêt collectif de ces derniers", a prévenu l'association dans un communiqué.
"Depuis le début du mois de mai 2024, l’ensemble de notre réseau associatif est (...) assailli par les appels de milliers de consommateurs, légitimement inquiets et exaspérés par votre gestion pour le moins calamiteuse de cette procédure de rappel et d’immobilisation sans précédent", écrit la présidente de l'UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin, dans une lettre ouverte adressée au directeur général de Stellantis, Carlos Tavares.
L'association demande au groupe "d’assurer la mise en œuvre systématique et efficace de toutes mesures de substitution permettant de pallier l’immobilisation forcée des véhicules (...), celle-ci ne trouvant à l’évidence son origine que dans votre gestion désastreuse de cette crise industrielle, pourtant très largement prévisible".
Stellantis a répondu mettre "tout en œuvre pour proposer des solutions de mobilité et de réparations adaptés à chaque situation".
Douze mille véhicules de courtoisie ont été fournis, 3.000 supplémentaires doivent arriver d’ici à la fin de la semaine, et 10.000 par la suite. Le réseau de concessionnaires pourrait également fournir des voitures d'occasion, pour atteindre au total 35.000 véhicules prêtés au cours du mois de juillet.
Stellantis a également "investi" afin de doubler la capacité de production d’airbags à partir du mois d’août, avec 14.500 airbags livrés par semaine, a indiqué le groupe sans préciser le cadre de cet investissement.
Des millions de voitures de nombreuses marques (Mazda, Ford, Honda, BMW) ont fait l'objet de vagues de rappel depuis 2014 pour un changement d'airbags du même fournisseur japonais.
(K.Müller--BBZ)