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L'ouragan Beryl, qui a fait sept morts lors de son passage dans les Caraïbes et au Venezuela, a touché terre vendredi matin au Mexique près de Tulum, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) de Miami aux Etats-Unis.
L'ouragan présente des vents avec des pointes de 160 km/heure, indique le NHC dans son dernier bulletin actualité à 07h00 locales (12h00 GMT).
Le service de météorologie national du Mexique parle d'un ouragan de catégorie 2 sur une échelle de 5, avec des vents soufflant à 175 km/h et prévoit des rafales allant jusqu'à 220 km/h, ainsi que des vagues de six à huit mètres de haut.
"S'il te plait, reste chez toi", a prévenu la gouverneure de l'Etat du Quintana Roo Mara Lezama dans une vidéo publiée dans la nuit à l'attention des habitants.
Beryl doit désormais poursuivre sa course à travers la péninsule du Yucatan, le golfe du Mexique, puis le nord-ouest du pays et le Texas.
"Beryl devrait toucher le sud-ouest du golfe du Mexique ce soir, avant de se déplacer vers le nord-ouest du Mexique et le sud du Texas d'ici la fin de la semaine", d'après le NHC.
Beryl devrait s'affaiblir rapidement en traversant la péninsule "mais une lente ré-intensification est attendue lors que Beryl se déplacera par dessus le golfe du Mexique".
Jeudi, des touristes ont été évacués des hôtels face aux plages de Tulum et d'autres tentaient de partir en autobus. "Nous allons à Cancun", a déclaré à l'AFP Lili, une touriste britannique qui quittait Tulum. "Nous voulons être le plus près possible de l'aéroport".
D'autres continuaient de profiter d'une journée encore ensoleillée à la plage.
"On nous a annulé le vol et nous avons dû payer deux nuits de plus à l'hôtel. Nous avons un peu peur mais nous sommes convaincus que les gens sont prêts et savent ce qu'il faut faire", affirme une touriste mexicaine, Virginia Rebollar, qui voyage avec trois autres proches.
L'aéroport de Tulum - 47.000 habitants - a suspendu ses activités dès jeudi. L'armée a déployé environ 8.000 membres à Tulum, affirmant disposer de réserves alimentaires et de 34.000 litres d'eau potable à distribuer à la population.
Les classes ont été suspendues dans la région et des centres d'accueil ont été mis en place tant pour les touristes que pour la population locale, ont annoncé les autorités.
A Cancun, des achats dans la panique de produits de première nécessité ont été enregistrés ces derniers jours dans les supermarchés et des hôtels ont protégé à titre préventif leurs fenêtres.
- Ouragan précoce -
Des préparatifs sont également en cours dans l'Etat du Tamaulipas frontalier des Etats-Unis (nord-ouest), a dit le président Andres Manuel Lopez Obrador.
Premier ouragan de la saison dans l'Atlantique qui s'étend de début juin à fin novembre, Béryl, exceptionnellement puissant et précoce, a déjà fait sept morts sur son trajet, dont trois au Venezuela.
Dans les îles Caïmans, la tempête a causé inondations soudaines et coulées de boue.
En Jamaïque, plus de 400.000 personnes se sont retrouvées privées d'électricité après son passage mercredi et des habitations ont été rasées.
Le roi Charles III, chef de l'Etat dans plusieurs pays des Caraïbes, s'est dit jeudi "profondément attristé" par ces "terribles destructions".
Béryl est devenu l'ouragan le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.
Il a ravagé plusieurs états comme la Grenade et Saint-Vincent-et-les-Grenadines, où "90% des habitations ont été emportées" sur Union, une des îles de l'archipel, a déclaré son Premier ministre Ralph Gonsalves.
- Changement climatique -
Pour les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d'ouragans plus puissants.
L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s'annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Niña, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, explique la NOAA.
L'Atlantique Nord est depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, nettement au-dessus des températures enregistrées dans les annales.
(Y.Yildiz--BBZ)