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Le parquet péruvien a requis plus de 30 ans de prison contre l'ancienne candidate à la présidence Keiko Fujimori, poursuivie pour blanchiment dans le cadre du scandale Odebrecht.
"La peine réclamée par le ministère public contre l'accusée Keiko Sofia Fujimori Higuchi est de 30 ans et 10 mois de prison", a déclaré le procureur José Domingo Pérez mardi lors de la présentation de l'acte d'accusation, soit la peine maximale encourue.
Selon l'accusation, l'entreprise Odebrecht de BTP brésilienne aurait versé à Mme Fujimori 1,2 million de dollars dans le cadre du système de corruption mis en place dans toute l'Amérique latine en échange de contrats publics.
Le parquet accuse Keiko Fujimori, 49 ans, candidate malheureuse à la présidentielle à trois reprises, d'avoir financé ses campagnes de 2011 et 2016 avec de l'argent d'Odebrecht non déclaré dans ses comptes et l'a renvoyée pour blanchiment, crime organisé, obstruction à la justice et fausse déclaration dans une procédure administrative.
Le ministère public a également demandé à la Cour de la priver d'exercer des fonctions publiques pendant 15 ans, ce qui mettrait hors course la dirigeante de Fuerza Popular, le principal parti de droite du Pérou, pour la présidentielle de 2026.
Keiko Fujimori, fille de l'ancien président Alberto Fujimori (1990-2000) gracié en décembre 2023 après avoir purgé 16 ans de prison pour crimes contre l'humanité, a toujours clamé son innocence et a déjà purgé 16 mois de détention préventive.
Quelque 45 autres personnes sont également poursuivies dans ce procès ouvert le 1er juillet, dont l'ex-mari de Mme Fujimori et d'anciens dirigeants de Fuerza Popular, dans ce procès fleuve qui devrait s'étaler sur plus d'une année avec 1.500 témoins appelés à la barre.
Le Pérou est le pays le plus touché par le scandale Odebrecht, après le Brésil, et quatre anciens présidents péruviens ont été impliqués entre 2001 et 2016.
D'anciens dirigeants d'Odebrecht ont reconnu dans différentes procédures avoir distribué des millions de dollars à Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), Ollanta Humala (2011-2016), Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011) et Alejandro Toledo (2001-2006).
Sur le point d'être arrêté dans le cadre de cette affaire, l'ancien président Garcia s'était suicidé en avril 2019.
(L.Kaufmann--BBZ)