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A la gare Montparnasse à Paris, comme dans celles de Bordeaux ou Lille, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, des milliers de voyageurs, bloqués sur leur quai, tentaient de trouver une solution, après que des actes de "sabotage" ont visé vendredi le réseau TGV, mettant à mal leurs plans de voyage.
La SNCF a annoncé "une attaque massive" visant à paralyser le trafic ferroviaire et des perturbations qui devraient "durer au moins tout le week-end" et affecter 800.000 voyageurs.
Katherine Abby, graphiste parisienne de 30 ans, devait, elle, partir pour Biarritz. "Ce sont mes seules vacances de l'année. Je serais assez démoralisée de devoir annuler ce voyage".
La SNCF a promis des conditions d'échange et de remboursement des billets "fortement assouplies". En attendant, ceux restés à quai phosphorent, essayant de trouver des solutions alternatives.
Un train initialement prévu à 10H39 pour Nantes s'apprête à partir. Devant le quai, les passagers d'autres trains pour Nantes également retardés ou annulés tentent d'y monter.
- "Tristesse" -
Les agents SNCF décident de faire preuve de souplesse. "Le Mans, Angers, Nantes, on peut en prendre 50!", crie l'un d'eux. Une foule de mains munies d'un billet se dressent aussitôt au bout du quai. "On remplit au maximum, on va monter jusqu'à 100" passagers supplémentaires, indique l'un des agents.
Ces derniers ne cachent pas leur "tristesse". "On se prépare depuis des mois pour être fin prêts pour les Jeux, et voilà, aujourd'hui, c'est la catastrophe", déplore l'un d'eux.
A 15H00, le grand hall de la gare n'avait toujours pas désempli, malgré le départ de quatre trains pour Brest, Quimper, Nantes et Bordeaux. Tandis que la SNCF demande aux voyageurs de reporter leur voyage "dans la mesure du possible", de nombreux touristes continuent d'attendre une solution, comme Rick, 21 ans, touriste venue des Pays-Bas. "On va essayer de réserver un FlixBus si c'est pas possible de prendre le train. Sinon, on prendra un hôtel pour la nuit, mais ça va nous coûter cher!"
- "J'attends" -
Dans la gare de Bordeaux, on pense aussi aux plans B: Benoît Deprimoz, 29 ans, et Laura Comboroure, 27 ans, sont censés se rendre à Nantes pour un mariage. "On va regarder pour louer une voiture", explique Benoît.
Marie Sureau, 20 ans, étudiante en sciences politiques à Paris, voulait remonter vers la capitale vendredi matin, mais avoue son désarroi. "Il n'y a même pas d'avion pour Paris aujourd'hui, il n'y a plus de BlaBlaCar. Franchement, là, je ne sais pas, j'attends."
Clara Ledure 21 ans, animatrice de colonie de vacances, attend avec des enfants et d'autres animateurs un train pour Paris, et lance une chorégraphie impromptue pour patienter. "On nous a sortis du train pour Paris en nous disant que peut-être que ça reprendrait cet après-midi, mais on n'est même pas sûr... donc là on attend, on nous a dit +la solution c'est d'attendre+", explique-t-elle à l'AFP.
Vers midi, le train pour Paris-Montparnasse prévu à 08H41 est finalement annoncé au départ. Seules les personnes qui avaient des billets pour ce train "sont autorisées" à monter, mais il n'y a pas de contrôles aux portiques. Des gens qui n'ont pas de billet pour ce train tentent leur chance. Le train quitte la gare vers 12H25. Une trentaine de voyageurs restent à quai, dont une jeune fille, en pleurs, au téléphone.
- "Mauvaise première impression" -
Ellie et Maya Scott, deux touristes irlandaises de 24 et 21 ans, attendent allongées sur le sol. Elles étaient censées rejoindre Paris pour les JO. "On est plutôt énervées, ça fait une mauvaise première impression", lance Ellie.
A Lille Europe, qui dessert notamment Paris, Londres et Bruxelles, les tableaux d'affichage indiquent des retards de 1 heure 30 à 2 heures. Parmi les voyageurs en attente, des membres de l'équipe féminine de basket du Japon, médaille d’argent aux derniers Jeux olympiques.
Même situation à Lilles Flandres, l'autre gare lilloise: jusqu'à 5 heures de retard pour les trains pour Bruxelles. Sur l'application SNCF Connect, plus d'un train sur deux entre Lille et Paris apparaît supprimé.
Un agent SNCF indique avoir reçu "pas mal d'Anglais, des Allemands" qui voulaient se rendre aux JO à Paris. Il leur a recommandé de prendre des TER via Amiens, où "il y a un peu d'attente, mais ça roule".
Une autre agente se veut rassurante auprès des usagers: "Vous pourrez monter à bord de n'importe quel train avec votre billet, ne vous inquiétez pas".
Stefan Vaeck et son ami Abdul sont coincés depuis trois heures et demie à Lille Flandres. Les deux Belges d'Ostende voulaient se rendre à Marseille. "On a tout là-bas, nos réservations, l'hôtel, la voiture", explique-t-il, inquiet.
Les deux amis font des allers-retours entre Lille-Flandres et Lille-Europe depuis 10H00. "Ils essaient de nous trouver une solution, mais rien ne marche alors ils nous renvoient d'une gare à l'autre", déplore Stefan.
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(S.G.Stein--BBZ)