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"On espère qu’on arrivera à temps pour prendre notre correspondance": le trafic des trains SNCF reste perturbé samedi, au lendemain d'actes de sabotage contre le réseau TGV, qui n'a pas encore été revendiquée.
Si les vacanciers sont les premiers touchés par ces perturbations, "tous les transports d'équipes et accrédités" pour les Jeux olympiques seront eux assurés, a indiqué la SNCF.
La situation s'améliore, mais le trafic ferroviaire est toujours perturbé. En moyenne, samedi, 7 TGV sur 10 vont circuler sur les axes Nord, Bretagne et Sud-Ouest, avec des retards moyens de une à deux heures, a annoncé la SNCF.
Le trafic sera encore perturbé dimanche "sur l'axe Nord", mais il "devrait s'améliorer sur l'axe Atlantique pour les retours de week-end".
"Tout sera rétabli lundi matin" sur le réseau, a assuré samedi le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, lors d'un point presse.
"On sera prêt et on espère faire un retour de week-end très correct" dimanche, a-t-il dit lors d'un point presse dans la gare Montparnasse à Paris.
Présent à ses côtés, le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a précisé que 8 personnes sur 10 "pourront se déplacer" sur les 800.000 détentrices d'un billet pour ce week-end.
"Les agents de SNCF Réseau ont travaillé toute la nuit dans des conditions difficiles, sous la pluie", selon la SNCF.
- "A temps pour notre correspondance" -
Dans les gares, les voyageurs étaient plutôt calmes samedi matin.
"Je vous rappelle que nous avons subi un acte de malveillance (...) Des retards et des suppressions (de trains, NDLR) sont à prévoir", prévenait régulièrement une opératrice en gare Montparnasse.
"Les gens se sont informés", a expliqué un opérateur de la SNCF.
Les TGV partis samedi matin ont roulé lentement sur une partie du trajet et leur arrivée avec du retard décalait les prochains départs.
"Avant de venir, on a vu que le train était à l'heure, mais finalement on aura 25 minutes de décalage. Ça fera deux heurs de retard à Quimper, arrivée 16H14", a signalé Tifenn Oulc'hen, 35 ans, en chemin pour les vacances avec son garçon de 18 mois, Ehouarn.
"Ça me rappelle des souvenirs, quand on mettait 5H30 pour aller en Bretagne", avant les lignes à grande vitesse, s'est souvenu son mari Gwénolé, 42 ans. "On a quand même l'impression qu'ils se sont bien dépêchés de tout remettre en ordre", a-t-il noté.
Les voyageurs en correspondance étaient plus inquiets. A Bordeaux, Bruno Cévalier et Pauline Favard, devaient rejoindre au plus vite la gare de Lille pour assister aux épreuves de basket des JO.
"On espère qu’on arrivera à temps pour prendre notre correspondance à Paris. Les épreuves, elles, ne nous attendront pas, mais on va y arriver", disaient-ils en courant vers la contrôleuse de billets.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés à divers endroit du réseau.
Une opération "bien préparée", organisée par une "même structure", selon une source proche de l'enquête.
- Les JO "pas sabotés" -
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs.
"Nous avons récupéré un certain nombre d'éléments qui nous permettent de penser qu'on saura assez rapidement qui est responsable de ce qui n'a manifestement pas saboté les Jeux olympiques, mais qui a saboté une partie des vacances des Français", a déclaré samedi sur France 2 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les investigations mobilisent plus de cinquante enquêteurs de la gendarmerie, selon une autre source proche du dossier. Des prélèvements effectués sur les différents lieux ont été envoyés aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour être analysés en urgence, a-t-on ajouté de même source.
L'attaque est survenue à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale, suscitant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin.
Les incendies volontaires ont touché des postes d'aiguillage à Courtalain (ligne à grande vitesse Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est).
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(L.Kaufmann--BBZ)