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Les autorités brésiliennes s'efforcent samedi de récupérer les corps des 62 victimes du crash spectaculaire d'un avion près de Sao Paulo, dans le sud-est du pays, tout en réalisant les expertises pour déterminer les causes du drame.
Vingt-quatre corps ont déjà été extraits des débris de l'avion qui s'est écrasé vendredi à Vinhedo, selon la mairie de cette ville de 76.000 habitants située à quelque 80 kilomètres de Sao Paulo, capitale économique du Brésil.
L'appareil a partiellement pris feu lors du crash, après une impressionnante descente en piqué que montrent les images partagées sur les réseaux sociaux par des habitants.
Les restes des victimes déjà récupérées étaient "carbonisés" et à ce stade "deux corps ont été identifiés: le pilote et le copilote", a déclaré à la presse le maire Dario Pacheco.
Quelque 200 personnes travaillaient samedi sur le terrain pour récupérer les corps, transférés ensuite dans la morgue principale de Sao Paulo.
Des patrouilles de police, des ambulances, des camions de pompiers entraient et sortaient de la zone résidentielle arborée, nommée Residencial Recanto Florido, où l'avion s'est écrasé, a constaté une équipe de l'AFP.
La pluie qui tombe sans discontinuer depuis vendredi soir complique les opérations.
"Notre estimation est que d'ici à la fin de la journée tous les corps auront été retirés" des décombres, a indiqué Carlos Palhares, directeur de l'institut de criminologie de la Police fédérale.
Au sol, aucun habitant du quartier où l'avion s'est écrasé n'a été blessé.
"Cela a été une sensation de panique, d'impuissance, (...) quelque chose de vraiment très triste", a confié à l'AFP Roberta Henrique, 38 ans, présidente de l’association des voisins.
Les résidents sont "effrayés, atteints psychologiquement", a-t-elle ajouté, visiblement émue.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le "tragique accident".
- Hypothèse du gel -
Une enquête a été ouverte par le Centre d'investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa) pour déterminer les causes de la catastrophe.
L'appareil reliait Cascavel, dans l'Etat du Parana (sud), à l'aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo. Après une chute brutale, il s'est brisé au sol à 13H25 (16H25 GMT).
Selon le site de suivi des vols Flight Radar 24, l'avion a volé durant près d'une heure à 17.000 pieds (5.180 mètres). A 13H21 (16H21 GMT) il a commencé à perdre de l'altitude et dans la minute suivante il a brutalement chuté jusqu'à 4.100 pieds (1.250 mètres).
Selon l'Armée de l'air brésilienne (FAB), "la perte de contact avec le radar a eu lieu à 13H22" et auparavant l'appareil n'avait pas "déclaré se trouver dans une situation d'urgence ni affronter des conditions météorologiques adverses".
La boîte noire a été retrouvée et devra être analysée.
Selon l'Agence nationale de l'aviation civile, l'appareil, qui volait depuis 2010, respectait toutes les normes en vigueur.
Il avait fait l'objet d'opérations de "maintenance de routine la nuit précédente" et quitté Ribeirao Preto, ville de l'Etat de Sao Paulo où se situe le siège de Voepass, "sans aucun problème technique", a indiqué vendredi en conférence de presse le directeur des opérations de la compagnie, Marcel Moura.
Des spécialistes ont émis l'hypothèse qu'une formation de gel sur les ailes de l'avion ait pu provoquer l'accident.
M. Moura a reconnu que ce modèle d'avion vole "à un type d'altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel". La météo prévoyait vendredi du gel mais dans le périmètre "des caractéristiques acceptables pour un vol", a-t-il expliqué.
L'avion est de modèle ATR 72-500. Le constructeur ATR, filiale d'Airbus et de l'italien Leonardo, a affirmé que ses spécialistes "sont pleinement engagés pour soutenir l'enquête en cours".
Il s'agit de la première grande catastrophe aérienne au Brésil depuis 17 ans.
En 2007, un Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM avait raté son atterrissage sur l'aéroport de Congonhas de Sao Paulo et s'était écrasé contre un bâtiment de fret, tuant les 187 personnes à bord et 12 personnes au sol.
Deux ans plus tard, un Airbus A330-230 d'Air France, assurant la liaison entre Rio de Janeiro et Paris, a disparu au-dessus de l'Atlantique dans une zone de turbulences avec 228 personnes à bord.
(O.Joost--BBZ)