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Des milliers de Britanniques ont participé samedi à des rassemblements antiracistes en réaction aux émeutes d'extrême droite qui ont secoué le Royaume-Uni pendant une semaine.
Les derniers heurts importants entre police et émeutiers remontent à lundi soir, mais la police reste en état d'alerte pour ce week-end face au risque d'une reprise des violences déclenchées par le meurtre de trois fillettes le 29 juillet.
A l'issue d'une semaine marquée par une réponse judiciaire très ferme, avec des centaines de comparutions et de premières condamnations, ainsi que par une première vague de rassemblements antiracistes mercredi, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes pour dénoncer les récentes violences xénophobes et islamophobes.
La plus importante a réuni quelque 5.000 personnes à Belfast, capitale d'Irlande du Nord où la police a dénoncé plusieurs actes qualifiés de racistes cette semaine.
"C'est le vrai Belfast qu'on voit ici", a souligné Olivia Browne, une étudiante de 21 ans interrogée par l'AFP, portant une pancarte: "Aime ton voisin". "On a toujours été une ville acueillante et j'espère que ce sera toujours le cas".
Une mosquée de Newtownards, à l'est de Belfast, a encore été visée dans la nuit par un cocktail molotov - qui n'était pas allumé - et a été vandalisée, la police disant traiter l'affaire comme un délit raciste.
- Peines de prison ferme -
Des rassemblements réunissant des centaines de personnes ont été signalés à travers tout le Royaume-Uni: Newcastle et Manchester (nord de l'Angleterre), Cardiff (pays de Galles), Glasgow et Edimbourg (Ecosse)...
A Londres, près d'un millier de personnes se sont rassemblées devant le siège du parti anti-immigration et anti-système Reform UK, portant des pancartes "Non au racisme, non à la haine", sans incident.
"Je n'aime pas que la droite descende dans les rues en mon nom", a expliqué à l'AFP Jeremy Snelling, 64 ans, présent au rassemblement
"Je suis pour l'ouverture des frontières et les réfugiés sont une bonne chose", a-t-il ajouté, estimant qu'il fallait convaincre la population par "l'argumentation" et non la fermeté des forces de l'ordre.
"Il est très important pour les immigrés dans ce pays de nous voir ici, des Britanniques blancs, en train de dire: non, nous ne tolérons pas cela", a insisté Phoebe Sewell, une Londonienne de 32 ans.
Ces émeutes, les pires au Royaume-Uni depuis 2011, ont visé des mosquées et des centres d'hébergements pour migrants.
Elles ont éclaté à la suite de l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l'Angleterre), sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties sur le suspect, un adolescent de 17 ans.
Les autorités mettent l'accalmie depuis cinq jours sur le compte de la réponse judiciaire très ferme, avec plus de 700 arrestations, 300 inculpations et de premières condamnations à de la prison ferme pour des casseurs ou des publications en ligne attisant la violence.
Silencieux jusqu'alors, le roi Charles III a remercié vendredi soir la police pour son action pour mettre fin "à la délinquance d'un petit nombre", et salué "l'esprit de solidarité" et "la compassion" de ceux qui s'y sont opposés.
(U.Gruber--BBZ)