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Au moins huit personnes ont été tuées, une trentaine blessées et 13 autres étaient portées disparues vendredi après la forte explosion qui a partiellement détruit vendredi l'hôtel Saratoga, dans le centre de La Havane, probablement due à une fuite de gaz.
"Jusqu'à présent, huit personnes sont décédées et une trentaine sont hospitalisées", a indiqué la présidence cubaine sur Twitter. Parmi les blessés, "11 sont dans un état extrêmement graves", a déclaré Miguel Garcia, directeur de l'hôpital Calixto Garcia où ils sont soignés.
Peu avant, le premier secrétaire du Parti communiste à La Havane, Luis Antonio Torres Iribar, avait signalé que "13 personnes (étaient) portées disparues" et prévenu : "les travaux de recherche et de secours continuent dans l'hôtel, où il est possible que d'autres personnes soient coincées" sous les décombres.
Seuls s'y trouvaient à l'intérieur des employés en train de préparer sa réouverture, prévue à partir du 10 mai.
"Les premières constatations indiquent que l'explosion a été provoquée par une fuite de gaz", a précisé sur Twitter le compte de la présidence cubaine.
Selon le dirigeant local du quartier historique de La Havane, Alexis Costa Silva, cité par le média d'Etat Cubadebate, une bombonne de gaz liquide était en train d'être changée dans l'hôtel.
Le cuisinier a senti une odeur de gaz et a découvert une fissure dans le tuyau, et c'est ce qui a provoqué l'explosion.
"Ce n'était ni une bombe, ni un attentat, c'est un regrettable accident", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
- "Une explosion terrible" -
Les quatre premiers étages de l'hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, deux restaurants et piscine sur le toit, ont été soufflés dans l'explosion, survenue vers 11H00 locales (15H00 GMT) et le sol était jonché de débris et de morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques minutes après l'explosion, un épais nuage de fumée et de poussière s'étendait sur l'avenue du Prado, où se trouve l'hôtel, à deux pas du célèbre édifice public du Capitole.
"On a senti une énorme déflagration et un nuage de poussière qui est arrivé jusqu'au parc (en face de l'hôtel, ndlr), beaucoup de gens sont sortis en courant", a témoigné à l'AFP Rogelio Garcia, conducteur d'un bicitaxi qui passait devant le Saratoga au moment de l'explosion.
"Il y a eu une explosion terrible et tout s'est écroulé", a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n'a pas voulu donner son nom.
Plusieurs véhicules ont également été détruits à proximité de cet hôtel, connu pour avoir hébergé ces dernières années plusieurs célébrités dont Madonna, Mick Jagger, Rihanna et Beyoncé.
Construit en 1880 pour y héberger des magasins, l'immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové comme hôtel de luxe en 2005.
Les forces de l'ordre, arrivées en nombre, ont clôturé le périmètre tandis que les secours recherchaient d'éventuelles victimes supplémentaires dans les gravats au pied de l'hôtel.
Au moins deux ambulances et cinq véhicules de pompiers étaient présents sur place, a constaté l'AFP.
Le président Diaz-Canel, qui s'est aussi rendu dans un hôpital où étaient soignés les blessés, a lancé aux médecins: "Soyez les meilleurs, il faut sauver les nôtres".
"Solidarité et consternation", a tweeté le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez, qui a présenté ses "sincères condoléances aux familles des victimes".
Une école est située juste à côté de l'hôtel mais par chance, "tous les enfants ont été évacués et aucun n'a été blessé", a indiqué la présidence cubaine.
(S.G.Stein--BBZ)