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Le directeur de la police du Salvador, l'une des figures de la lutte contre les gangs armés, est mort dans un accident d'hélicoptère avec plusieurs autres responsables et un fugitif, ont annoncé lundi les autorités du pays.
Le chef de la police, Mauricio Arriaza, escortait Manuel Coto, ancien directeur d'un établissement financier accusé d'importants détournements de fonds et arrêté dimanche au Honduras.
Tous deux voyageaient avec d'autres responsables du Salvador à bord d'un hélicoptère militaire qui s'est écrasé dans le secteur de San Eduardo, à 180 km au nord-est de la capitale San Salvador, ont indiqué les forces armées sur le réseau social X.
"Nous avons le regret d'annoncer la mort de toutes les personnes qui voyageaient" à bord de l'appareil, ont-elles indiqué.
La police a indiqué que le directeur adjoint des enquêtes, Romulo Pompilio Romero, ainsi que le caporal Abel Antonio Arevalo, avaient également péri dans l'accident.
Selon la chaîne publique Canal 10, David Cruz, le chef de la communication du ministère de la Justice, est également mort dans le crash. Il avait fait état de pluies dans un dernier rapport avant l'accident.
Des équipes de secours se sont rendues sur place "afin de fournir l'assistance nécessaire", ont déclaré les services de protection civile sur X.
Après l'incident, le président salvadorien Nayib Bukele a promis l'ouverture d'une enquête. "Ce qui s'est passé ne peut rester un simple accident, cela doit faire l'objet d'une enquête approfondie", a-t-il déclaré sur X, précisant qu'il allait demander une "assistance internationale".
Réélu en février dernier, M. Bukele, très populaire pour sa guerre contre les bandes criminelles mais critiqué par les associations de défense des droits humains, a rendu hommage au chef de la police, une "pièce fondamentale pour apporter la paix et la sécurité à notre peuple".
- "Héros national" -
"Il n'était pas n'importe quel directeur de la police, il était le directeur de la police du plan de contrôle territorial, du régime d'urgence et de la guerre contre les gangs", a souligné M. Bukele.
"Nous enquêterons jusqu'au bout mais rien ne pourra nous rendre notre héros national", a-t-il ajouté.
Manuel Coto, qui s'était enfui au Honduras où il a été arrêté avant d'être remis à la police du Salvador, est accusé d'avoir détourné 35 millions de dollars en tant qu'ancien directeur de la Coopérative d'épargne et de crédit de Santa Victoria (Cosavi).
Il avait été interpellé alors qu'il se dirigeait en voiture en compagnie d'"un trafiquant d'êtres humains vers les États-Unis", a précisé le ministre hondurien de la sécurité, Gustavo Sanchez, sur X.
A la tombée de la nuit dimanche, le commissaire Arriaza était arrivé à la frontière d'El Amatillo, qui sépare le Salvador du Honduras, où ses homologues lui avaient remis le fugitif.
Le président Bukele, qui a entamé en juin un second mandat à la tête du pays après des élections triomphalement remortées a fondé son programme et sa popularité principalement sur la lutte contre les "maras", en vertu de l'état d'exception en vigueur depuis 2022 qui permet des arrestations sans mandat.
Près de 82.000 membres présumés de gangs ont ainsi été emprisonnés en un peu plus de deux ans. Des organisations de défense des droits humains remettent cependant en question ces méthodes, s'inquiétant de l'incarcération d'innocents et des conditions de détention.
(B.Hartmann--BBZ)