Berliner Boersenzeitung - Au Bangladesh, les victimes des émeutiers qui ont chassé l'ancien régime redoutent un déni de justice

EUR -
AED 3.82149
AFN 73.041433
ALL 98.55892
AMD 415.721985
ANG 1.87395
AOA 948.863211
ARS 1066.595859
AUD 1.667379
AWG 1.872757
AZN 1.76665
BAM 1.956393
BBD 2.099416
BDT 124.252877
BGN 1.957548
BHD 0.392547
BIF 3074.702209
BMD 1.04042
BND 1.412915
BOB 7.185177
BRL 6.426779
BSD 1.039805
BTN 88.508971
BWP 14.441237
BYN 3.402798
BYR 20392.23769
BZD 2.092314
CAD 1.494665
CDF 2986.006583
CHF 0.936999
CLF 0.037354
CLP 1030.723435
CNY 7.590496
CNH 7.601534
COP 4550.704712
CRC 527.954918
CUC 1.04042
CUP 27.571138
CVE 110.294183
CZK 25.112052
DJF 184.903571
DKK 7.464496
DOP 63.339194
DZD 140.460985
EGP 52.914317
ERN 15.606304
ETB 132.393121
FJD 2.412371
FKP 0.823994
GBP 0.829996
GEL 2.923886
GGP 0.823994
GHS 15.284632
GIP 0.823994
GMD 74.909813
GNF 8986.377753
GTQ 8.00935
GYD 217.545925
HKD 8.081667
HNL 26.419006
HRK 7.462837
HTG 135.959895
HUF 411.759841
IDR 16830.931058
ILS 3.797779
IMP 0.823994
INR 88.624821
IQD 1362.112776
IRR 43788.690905
ISK 145.190824
JEP 0.823994
JMD 162.002865
JOD 0.737968
JPY 163.685187
KES 134.38118
KGS 90.51648
KHR 4179.22631
KMF 484.965928
KPW 936.37768
KRW 1517.400665
KWD 0.320637
KYD 0.866554
KZT 538.668061
LAK 22739.672498
LBP 93114.317485
LKR 306.441083
LRD 189.24553
LSL 19.334273
LTL 3.07209
LVL 0.62934
LYD 5.104351
MAD 10.485474
MDL 19.184629
MGA 4904.439109
MKD 61.579469
MMK 3379.244519
MNT 3535.348011
MOP 8.318241
MRU 41.506983
MUR 48.972477
MVR 16.024479
MWK 1803.046398
MXN 21.002705
MYR 4.668339
MZN 66.486737
NAD 19.334459
NGN 1604.255567
NIO 38.261595
NOK 11.813837
NPR 141.614554
NZD 1.843034
OMR 0.399934
PAB 1.039815
PEN 3.871824
PGK 4.220117
PHP 61.176038
PKR 289.469892
PLN 4.26282
PYG 8109.457501
QAR 3.781746
RON 4.977686
RSD 116.881322
RUB 103.94356
RWF 1450.525627
SAR 3.905049
SBD 8.722421
SCR 14.50686
SDG 625.81609
SEK 11.528252
SGD 1.415175
SHP 0.823994
SLE 23.718639
SLL 21817.096429
SOS 594.274378
SRD 36.475085
STD 21534.59941
SVC 9.098407
SYP 2614.087445
SZL 19.342676
THB 35.556355
TJS 11.375447
TMT 3.651875
TND 3.315505
TOP 2.436769
TRY 36.611485
TTD 7.066073
TWD 33.958811
TZS 2517.817245
UAH 43.597336
UGX 3806.116828
USD 1.04042
UYU 46.282246
UZS 13423.551809
VES 53.660282
VND 26468.292186
VUV 123.520781
WST 2.87446
XAF 656.149534
XAG 0.035161
XAU 0.000398
XCD 2.811788
XDR 0.797234
XOF 656.130609
XPF 119.331742
YER 260.495182
ZAR 19.412609
ZMK 9365.027402
ZMW 28.776721
ZWL 335.014909
  • AEX

    4.0100

    876.26

    +0.46%

  • BEL20

    22.8100

    4246.05

    +0.54%

  • PX1

    10.9100

    7282.69

    +0.15%

  • ISEQ

    43.5100

    9712.3

    +0.45%

  • OSEBX

    7.4200

    1408

    +0.53%

  • PSI20

    20.1800

    6325.74

    +0.32%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    40.4000

    3055.65

    +1.34%

  • N150

    6.7900

    3238.97

    +0.21%

Au Bangladesh, les victimes des émeutiers qui ont chassé l'ancien régime redoutent un déni de justice
Au Bangladesh, les victimes des émeutiers qui ont chassé l'ancien régime redoutent un déni de justice / Photo: Abu SUFIAN JEWEL - AFP/Archives

Au Bangladesh, les victimes des émeutiers qui ont chassé l'ancien régime redoutent un déni de justice

De l'immunité à l'impunité ? Au Bangladesh, la promesse des autorités provisoires de ne pas poursuivre en justice les émeutiers qui ont précipité la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina inquiète ceux qui ont été la cible de leurs violences.

Taille du texte:

Abdul passe le plus clair de son temps dans un hôpital de Dacca, au chevet de son fils de 16 ans, Shahriar, plongé dans un profond coma depuis qu'il a été roué de coups par des manifestants.

"Mon fils n'a plus ouvert les yeux, ni même parlé", se désole le père de famille, qui tient à préserver son anonymat par peur des représailles.

Depuis que le ministère de l'Intérieur a annoncé que les "révolutionnaires" de l'été dernier ne seraient pas inquiétés, il redoute que ceux qui ont frappé sont fils ne soient jamais punis.

Le 5 août, le jour où Sheikh Hasina a fuit le Bangladesh, Shahriar a été surpris dans son village du district de Panchagarh (nord) par une foule qui a envahi les rues, incendié et pillé les commerces de la communauté soufie des Ahmadiya.

"Près de 500 personnes armées de bâtons et de marteaux ont investi les maisons Ahmadiya", raconte Mawlana Muhammad Salauddin, un membre de cette minorité musulmane.

"Certains ont trouvé refuge à la mosquée, d'autres se sont cachés dans les buissons ou chez des voisins", poursuit le témoin. L'adolescent n'a pas réussi à échapper à cette brusque flambée de violence.

Lancées à l'initiative d'étudiants de la capitale Dacca, les manifestations contre le régime de Sheikh Hasina ont essaimé dans tout le pays, jusqu'à sa fuite en hélicoptère pour l'Inde.

- Tourbillon de violences -

Plus de 700 personnes, pour l'essentiel des civils, ont trouvé la mort sous les tirs et les coups des forces de l'ordre, selon un bilan provisoire de l'ONU.

Dans le tourbillon de violences qui s'est emparé du pays dans les trois jours qui ont suivi la chute de l'ancien régime autoritaire, certains émeutiers s'en sont pris à ses partisans, réels ou supposés.

Selon les autorités, au moins 46 policiers ont été tués, des membres de la Ligue Awami, le parti de Sheikh Hasina, lynchés.

D'autres épisodes de violences se sont nourris de tensions religieuses ou simplement des circonstances.

L'ONG de défense des droits humains Ain O Salish Kendra a recensé au moins 318 tués, dont des enfants, du 5 au 8 août, quand le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a pris les rênes du gouvernement provisoire.

Le Conseil bangladais pour l'unité hindou, bouddhiste et chrétienne (BHBCUC) a répertorié 2.010 incidents violents entre le 4 et le 20 août.

Parmi eux, la destruction du musée hébergé au domicile du premier président du Bangladesh indépendant, Sheikh Mujibur Rahman, le père de l'ex-cheffe du gouvernement, qui a fait au moins quatre morts, selon des témoins.

Autre victime, une femme de la minorité hindoue a affirmé avoir été violée le 5 août par des émeutiers. "Nous n'avons pas porté plainte par peur", a-t-elle confié sous couvert de l'anonymat.

La minorité hindoue du pays - moins de 10% des 170 millions de Bangladais - a été particulièrement ciblée par les manifestants car considérée comme proche de l'ex-Première ministre.

- "Pas d'impunité" -

A ce jour, le gouvernement provisoire a accordé une large immunité aux adversaires de l'ancien régime impliqués dans des violences.

Le 14 octobre, sa position a été gravée dans le marbre d'une déclaration officielle du porte-parole du ministère de l'Intérieur, Faisal Hasan.

"Les étudiants et les citoyens qui ont participé à rendre ce soulèvement victorieux ne feront l'objet d'aucune poursuite, arrestation ou harcèlement pour leurs actes commis entre le 15 juillet et le 8 août", a-t-il annoncé.

A l'inverse, la police et la justice ont enregistré de nombreuses plaintes visant les tenants du gouvernement déchu. Des dizaines d'entre eux ont été placés en détention.

Un mandat d'arrêt a aussi été délivré contre Sheikh Hasina, motivé par les multiples exactions et atteintes aux droits humains documentées par les ONG pendant les quinze ans (2009-2024) de son règne de fer.

Au nom du conseil religieux BHBCUC, Nirmal Rozario réclame aujourd'hui que la justice s'intéresse à toutes les violences.

"Si le gouvernement souhaite défendre la bonne gestion, il doit enquêter sur tous les cas de violence et poursuivre leurs auteurs", juge-t-il.

L'avocate Sara Hossain souhaite elle aussi que l'immunité accordée du gouvernement ne s'étende pas "aux auteurs de crimes violents", et presse les autorités provisoires de clarifier leur position.

En attendant un éventuel signe de la justice, les parents de Shahriar veillent sur leur fils dans sa chambre de l'hôpital de Dacca.

"J'y passe tout la journée (...) pour garder l'œil sur lui", confie son père.

(T.Renner--BBZ)