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Des tempêtes de sable ont provoqué des hospitalisations, des fermetures d'école et des perturbations du trafic aérien dans plusieurs pays du Moyen-Orient.
Mardi, un épais nuage de poussière a recouvert la capitale saoudienne, Ryad, dont la tour emblématique Kingdom Centre est devenue invisible à plus de quelques centaines de mètres, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le centre météorologique du royaume avait prévu des "vents poussiéreux", "réduisant la visibilité" dans la capitale, l'est du pays et plus à l'ouest, dans les villes saintes de La Mecque et de Médine, selon l'agence officielle SPA.
Des conditions similaires étaient observées dans d'autres pays du Golfe comme à Bahreïn, au Qatar et aux Emirats arabes unis.
Le phénomène n'est pas rare dans une région connue pour ses déserts, mais sa fréquence a augmenté ces derniers mois, alimenté par les sécheresses et les faibles précipitations liées au changement climatique.
L'Irak a connu huit tempêtes de sable depuis la mi-avril.
La dernière en date a entrainé lundi l'hospitalisation de près de 4000 personnes pour des troubles respiratoires, et la fermeture de l'aéroport à cause "d'une visibilité de 300 mètres", des écoles et des administrations publiques dans tout le pays.
A Bagdad, les toits, les voitures et même les meubles dans les maisons étaient recouverts d'une couche de sable jaune très fin.
En Iran, les administrations, les écoles et les universités étaient fermées ce mardi dans plusieurs provinces en raison de tempêtes de sable, selon les médias d'Etat.
Au Koweït, le trafic aérien a été suspendu pendant une heure et demie lundi, et le trafic maritime dans les trois ports est resté suspendu mardi après-midi. Le ministère de l'Education a annoncé la réouverture des écoles mercredi.
- Aggravation du phénomène -
L'arrivée de masses d'air sec et froid hors saison contribuent à la prolifération des tempêtes de sable dans l'est de la Syrie et en Irak "puis leur transmission à la péninsule arabique", a expliqué à l'AFP Hassan Abdallah, du centre météorologique WASM, en Jordanie.
Lorsqu'elles atteignent l'Arabie saoudite, les tempêtes ont tendance à perdre en intensité, a-t-il ajouté.
L'aggravation du phénomène s'explique par plusieurs facteurs, comme le faible niveau des eaux du Tigre et de l'Euphrate, la fluctuation des précipitations annuelles et la désagrégation des sols, a-t-il ajouté.
Pour y faire face, les pays de la région doivent planter davantage d'arbres et "s'attaquer de toute urgence au faible niveau du Tigre et de l'Euphrate", a estimé Hassan Abdallah.
Dans le centre-ville de Ryad mardi, le sable recouvrait toutes les voitures et les bâtiments.
"Travailler à l'extérieur est très difficile à cause de la poussière, mais le chantier doit être livré aujourd'hui", a confié à l'AFP un ouvrier pakistanais se présentant sous le nom Kalimullah. "J'essaie de me laver le visage de temps en temps", a-t-il ajouté.
"Les tempêtes de sable font partie de notre culture, nous y sommes habitués mais certaines sont violentes", a constaté Abdullah Al-Otaibi, un employé saoudien, se dépêchant d'entrer dans son bureau en se frottant les yeux.
(A.Lehmann--BBZ)