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"Circulation interdite, sauf véhicules autorisés": la zone à trafic limité (ZTL) est entrée en vigueur lundi dans l'hypercentre de Paris, la mairie promettant l'absence de verbalisation pendant "six mois", mettant en avant le besoin de "pédagogie".
Le panneau tout juste dévoilé est discret, mais au premier jour de la ZTL, une vingtaine de policiers municipaux sont présents pour s'assurer que les automobilistes l'ont bien remarqué, aux abords de la place de la Bastille.
"On ne veut plus que le centre de Paris soit un raccourci", explique Ariel Weil, maire PS du secteur.
En dehors des bus, taxis et véhicules de secours, toujours autorisés, seuls les conducteurs travaillant ou résidant dans la zone, et ceux qui y font une halte pourront y rouler.
Des règles pas toujours bien comprises, aux premières heures de leur application.
"On n'est pas content de cette interdiction", peste un livreur, à l'arrêt dans sa camionnette. "Mais vous, vous pouvez continuer à passer, vous travaillez !", lui répond une policière municipale en lui remettant un dépliant explicatif.
Un rendez-vous médical, une séance de cinéma à l'intérieur de la zone sont par exemple des motifs valables pour y circuler.
"J'espère que mon macaron de résidente suffira, sinon ça fait de la paperasse en plus", soupire une psychologue, qui traverse la zone tous les jours à scooter.
La question des contrôles reste "à définir", indique à l'AFP David Belliard, l'adjoint écologiste chargé des transports. Un nouvel arrêté, pris conjointement avec la préfecture de police, doit préciser la liste des justificatifs acceptés.
"Pendant six mois, il n'y aura pas de sanction", affirme David Belliard. Les policiers municipaux et les médiateurs seront bien mobilisés, mais pour "faire de la pédagogie".
Moins de bruit, moins de pollution, la mairie s'attend à des effets notables, en particulier pour les 110.000 habitants du secteur concerné. Elle prévoit une diminution "substantielle" de la circulation dans les artères les plus fréquentées, comme -30% avenue de l'Opéra.
"Bordel sans nom", "amateurisme"... L'opposition, elle, étrille la mesure. Dans une publication sur le réseau social X, le groupe d'opposition Changer Paris craint "des reports massifs de circulation dans les arrondissements voisins".
Le premier adjoint à la mairie assure de son côté que "les effets de report seront extrêmement limités".
Avec 5,5 km2 et quatre arrondissements concernés, la municipalité y voit "une des zones à trafic limité les plus ambitieuses d'Europe". Sa mise en place, promise par Anne Hidalgo lors de la campagne de 2020, avait été plusieurs fois repoussée.
(A.Berg--BBZ)