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La justice argentine a ordonné la détention de 61 citoyens brésiliens se trouvant en Argentine et qui font l'objet d'une demande d'extradition pour l'attaque contre les sièges des trois pouvoirs brésiliens à Brasilia en janvier 2023, a affirmé vendredi à l'AFP une source judiciaire.
L'ordre a été émis par un juge à la demande de la Cour suprême du Brésil et concerne 61 ressortissants brésiliens qui se trouvent en Argentine et qui ont reçu "des condamnations définitives à des peines de prison ferme", a précisé cette source.
La police brésilienne a arrêté des centaines de personnes soupçonnées de participation à l'attaque de janvier 2023, une semaine après l'investiture du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva.
Le 10 juin, le Brésil a annoncé avoir demandé l'aide de l'Argentine pour localiser sur son territoire de 140 fugitifs soupçonnés d'avoir pris part aux émeutes.
"Deux personnes ont déjà été arrêtées", a dit la source judiciaire vendredi. Pour les autres, "où qu'elles soient identifiées ou localisées en Argentine, elles seront arrêtées et mises à la disposition de la justice pour entamer le processus d'extradition", a-t-elle ajouté.
La décision d'extradition peut toutefois faire l'objet d'un recours devant la Cour suprême. Si ce recours était épuisé, la procédure passerait alors au pouvoir exécutif qui pourrait "accepter l'extradition, concéder le statut de réfugié ou un autre recours et ainsi éviter l'extradition", de même source.
En octobre, le gouvernement argentin a modifié sa loi sur le statut de réfugiés pour que les personnes ayant été accusées ou condamnées dans leur pays ne puissent plus en bénéficier.
- Déjà deux arrestations -
Les deux personnes déjà arrêtées en Argentine sont Joelton Gusmao de Oliveira, 47 ans, et Rodrigo De Freitas Moro, 34 ans. Ils ont tous deux été interpellés à La Plata, à 60 kilomètres au sud-est de la capitale Buenos Aires.
Le premier a été arrêté jeudi, son comportement ayant été considéré "suspect" par la police locale. Il avait été condamné en février par contumace au Brésil à 17 ans de prison.
Le portail brésilien UOL a rapporté, en citant trois sources proches du dossier, que Joelton Gusmao de Oliveira avait été arrêté alors qu'il tentait de renouveler son statut de réfugié au bureau des migrations.
Le deuxième, condamné à 14 ans de prison au Brésil, a été arrêté vendredi à La Plata, alors qu'il "allait effectuer des démarches d'immigration", selon la police de la province de Buenos Aires.
Les deux hommes ont été reconnus coupables de tentative de coup d'Etat, de dommages aggravés, association criminelle armée et abolition violente de l'Etat de droit démocratique notamment, a précisé la même source.
Le 8 janvier 2023, des milliers de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi le palais présidentiel ainsi que les sièges du Congrès et de la Cour suprême, à Brasilia, en réclamant l'intervention des forces armées pour déposer Lula, tout en dénonçant une supposée fraude électorale.
(U.Gruber--BBZ)