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La police australienne recherche lundi trois personnes suspectées d'être liées à l'incendie d'une synagogue de la banlieue de Melbourne, vendredi avant l'aube, un acte désormais qualifié de "terroriste" par les autorités.
Des individus masqués ont mis le feu, tôt vendredi, à la synagogue Adass Israel, située dans la banlieue sud-est de Melbourne, selon les forces de l'ordre. Le feu a envahi l'édifice religieux, y causant d'"importants dégâts" d'après la police, mais sans faire de blessés graves.
La police a identifié "trois suspects, que nous sommes en train de pourchasser", a indiqué lors d'une conférence de presse Shane Patton, commissaire en chef de la police de l'Etat du Victoria (sud-est).
L'enquête a fait d'"importants progrès" durant le week-end, a-t-il ajouté, sans fournir davantage d'informations.
Des responsables des polices fédérale et locale ainsi que de l'agence nationale du renseignement se sont rencontrés lundi et ont conclu que l'incendie était "probablement un acte terroriste", a indiqué M. Patton.
"Sur la base de ces éléments, je suis convaincu qu'il s'agit d'une attaque, d'un attentat terroriste contre cette synagogue", a-t-il indiqué. L'unité policière chargée du contre-terrorisme participe aux travaux d'enquête.
- "Scandale" -
Le feu s'est déclaré vendredi à 04H10 (17H10 GMT jeudi) dans l'édifice religieux.
Selon un responsable policier, une personne témoin de l'incendie, entrée dans la synagogue pour y prier, a vu "deux individus masqués", qui "apparaissent avoir répandu un accélérant d'un certain type sur les lieux". Le bâtiment a ensuite été "envahi par les flammes", d'après la même source.
Un membre du conseil d'administration de la synagogue, Benjamin Klein, avait déclaré que quelques fidèles étaient assis et priaient à l'intérieur lorsque l'incendie s'est déclaré.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese avait immédiatement condamné une "attaque délibérée et illégale", évoquant une "tolérance zéro" pour l'antisémitisme, qui "n'a absolument pas sa place en Australie".
Dimanche, il a affirmé que l'incendie était "la définition du terrorisme". "Il y a eu une hausse inquiétante de l'antisémitisme (...) les atrocités survenues dans la synagogue de Melbourne ont manifestement été conçues pour susciter de la peur dans la communauté", a-t-il avancé face à des journalistes.
Le chef de file de l'opposition Peter Dutton a de son côté regretté ce qu'il a décrit comme un manque de fermeté de M. Albanese face à l'antisémitisme.
Son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, a quant à lui dénoncé un "vil acte antisémite classique", identifiant un lien avec les prises de position de Canberra vis-à-vis du Moyen-Orient.
"Cet acte odieux ne peut être séparé des opinions anti-israéliennes qui émanent du gouvernement travailliste australien, et notamment de sa décision scandaleuse de voter en faveur de la résolution de l'ONU demandant la fin rapide de +la présence illicite d'Israël dans le Territoire palestinien occupé+", a avancé M. Netanyahu.
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté mardi par 157 voix pour, dont celle de l'Australie, une résolution exigeant qu'Israël mette fin "aussi rapidement que possible" à sa "présence illicite" en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
La ministre des Affaires étrangères Penny Wong a défendu le vote, affirmant que les Australiens étaient "libres de soutenir" ou non les politiques israéliennes, tout en qualifiant d'"inacceptables" les attaques ciblant les Australiens de confession juive.
(K.Lüdke--BBZ)