Berliner Boersenzeitung - Rennes bascule dans le dur de la drogue

EUR -
AED 3.829623
AFN 73.173436
ALL 98.751539
AMD 411.894843
ANG 1.878536
AOA 957.142719
ARS 1065.811881
AUD 1.664547
AWG 1.87675
AZN 1.776625
BAM 1.961771
BBD 2.104627
BDT 124.559148
BGN 1.954291
BHD 0.393224
BIF 3081.710039
BMD 1.042639
BND 1.415623
BOB 7.202925
BRL 6.352072
BSD 1.042383
BTN 88.616592
BWP 14.406853
BYN 3.411216
BYR 20435.718717
BZD 2.095298
CAD 1.496995
CDF 2992.373475
CHF 0.93067
CLF 0.037358
CLP 1030.826026
CNY 7.607826
CNH 7.609704
COP 4575.755522
CRC 525.90586
CUC 1.042639
CUP 27.629926
CVE 110.603259
CZK 25.113417
DJF 185.298162
DKK 7.461165
DOP 63.473207
DZD 140.628023
EGP 53.083035
ERN 15.639581
ETB 129.936663
FJD 2.413031
FKP 0.825751
GBP 0.827407
GEL 2.930222
GGP 0.825751
GHS 15.322641
GIP 0.825751
GMD 75.070358
GNF 9005.325129
GTQ 8.031524
GYD 218.075897
HKD 8.101662
HNL 26.459795
HRK 7.478749
HTG 136.366396
HUF 413.312815
IDR 16871.771078
ILS 3.810157
IMP 0.825751
INR 88.580135
IQD 1365.469478
IRR 43882.060688
ISK 145.125284
JEP 0.825751
JMD 163.087991
JOD 0.739339
JPY 162.808436
KES 134.761454
KGS 90.709933
KHR 4188.790523
KMF 486.00001
KPW 938.374256
KRW 1507.270198
KWD 0.32105
KYD 0.868644
KZT 547.421558
LAK 22814.664858
LBP 93341.123021
LKR 306.031536
LRD 189.187687
LSL 19.190113
LTL 3.078641
LVL 0.630682
LYD 5.121664
MAD 10.490734
MDL 19.199626
MGA 4918.017226
MKD 61.523122
MMK 3386.449859
MNT 3542.886201
MOP 8.344681
MRU 41.454582
MUR 49.216448
MVR 16.060534
MWK 1807.418976
MXN 20.953379
MYR 4.700256
MZN 66.628502
NAD 19.190298
NGN 1615.61078
NIO 38.35657
NOK 11.820119
NPR 141.786948
NZD 1.841707
OMR 0.401409
PAB 1.042383
PEN 3.881415
PGK 4.226907
PHP 61.312409
PKR 290.136836
PLN 4.264758
PYG 8127.740201
QAR 3.799903
RON 4.97558
RSD 116.965336
RUB 107.390257
RWF 1453.036866
SAR 3.916873
SBD 8.741019
SCR 14.681166
SDG 627.151017
SEK 11.478029
SGD 1.412599
SHP 0.825751
SLE 23.775986
SLL 21863.615588
SOS 595.719035
SRD 36.62898
STD 21580.516219
SVC 9.120675
SYP 2619.661292
SZL 19.185399
THB 35.729183
TJS 11.40311
TMT 3.659662
TND 3.321442
TOP 2.441968
TRY 36.681389
TTD 7.074602
TWD 33.972336
TZS 2517.972834
UAH 43.715787
UGX 3823.638855
USD 1.042639
UYU 46.492187
UZS 13439.100906
VES 53.473158
VND 26540.368364
VUV 123.784156
WST 2.880589
XAF 657.966108
XAG 0.035421
XAU 0.000397
XCD 2.817784
XDR 0.795128
XOF 657.966108
XPF 119.331742
YER 261.050706
ZAR 19.0976
ZMK 9385.003296
ZMW 28.847085
ZWL 335.729239
  • AEX

    -3.4300

    875.44

    -0.39%

  • BEL20

    9.6700

    4214.22

    +0.23%

  • PX1

    -19.6900

    7274.48

    -0.27%

  • ISEQ

    -17.4700

    9685.54

    -0.18%

  • OSEBX

    -5.4800

    1400.54

    -0.39%

  • PSI20

    -14.4700

    6276.75

    -0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    14.8900

    3053.27

    +0.49%

  • N150

    3.2200

    3227.17

    +0.1%

Rennes bascule dans le dur de la drogue
Rennes bascule dans le dur de la drogue / Photo: Damien MEYER - AFP/Archives

Rennes bascule dans le dur de la drogue

Des fusillades au milieu des tours d'habitation, des meurtres et un enfant de cinq ans touché par balles à la tête: 2024 a été un "point de bascule" pour Rennes avec des règlements de compte "ultra-violents" commis par des "mercenaires" venus d'ailleurs, s'inquiètent autorités et acteurs locaux.

Taille du texte:

Malgré ses 37 points de deal répartis principalement entre quatre quartiers (Maurepas, Cleunay, Le Blosne et Villejean), Rennes et ses 222.000 habitants étaient jusque-là relativement épargnés par le narcobanditisme.

En mars, une fusillade à l'arme automatique de plus d'une heure en pleine nuit au Blosne, "fait prendre conscience" que le mode opératoire des trafiquants a changé, explique à l'AFP le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet.

"On est désormais face à un phénomène d'ultra-violence décomplexée, très visible", souligne-t-il. Et "nos moyens n'augmentent pas à la mesure de ceux des trafiquants qui se multiplient."

Depuis mars, "pas une semaine sans un homicide, une fusillade ou une tentative de meurtre liés au trafic de stup", résume un policier. "Ça couvait depuis le Covid mais maintenant, ça explose."

"Il y a une intensification du trafic (...) avec des trafiquants très structurés qui se disputent les lieux lucratifs", confirme à l'AFP le directeur interdépartemental de la police nationale d'Ille-et-Vilaine, Yannick Blouin, évoquant une "violence désinhibée".

L'émoi devient national lorsque, le 26 octobre, un enfant de cinq ans est touché par deux balles à la tête. Dès le 1er novembre, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, se rend à Rennes pour annoncer notamment l'arrivée de la CRS 82, spécialisée dans les violences urbaines, à Maurepas.

L'auteur présumé des tirs ayant touché l'enfant (désormais hémiplégique) est un adolescent de 16 ans, révèle jeudi le procureur, qui annonce la condamnation de 22 personnes pour des violences liées au trafic de stupéfiants depuis juillet.

- "Mercenaires" -

A Maurepas, la CRS 82 est partie. "Rien n'a changé, les points de deal sont toujours là", note Pascal Lesage, 60 ans, habitant du quartier. "On apprend à vivre avec eux."

Par grappe de trois, des jeunes hommes habillés de noir et encagoulés côtoient les parents venus chercher leurs enfants à l'école primaire toute proche. Quelques mètres plus loin, des adolescents surveillent les allées-venues près d'un supermarché Aldi.

"Ce sont des gamins de 16-20 ans, biberonnés aux réseaux sociaux, à la violence. Ils ne se voient pas vivants dans dix ans", regrette une source proche d'enquêtes portant sur ces points de deal.

Les adolescents "sont armés sur les points de deal, ça n'existait pas avant. Mais ils ne savent pas tirer et quand il y a une fusillade, ils tirent partout, au risque de toucher un appart" ou un enfant.

A Rennes, les lieux de vente "sont encore tenus par des (gens) locaux mais les gamins, eux, passent de ville en ville", explique-t-elle.

Ce sont souvent des Mahorais et des Guyanais, de plus en plus jeunes, "avec une coexistence de gens implantés localement et des mercenaires qui louent leurs services", note une source judiciaire.

Âgé d'une trentaine d'années, un homme qui cogère "depuis 15 ans" un des "fours" de Maurepas raconte à l'AFP gagner "2.000 euros par semaine".

Les affaires vont "de mieux en mieux", notamment "grâce à la coke", assure-t-il.

- Arrivée du crack -

Les points de deal rennais proposent une cocaïne parfois fragmentée pour que le demi-gramme coûte 30 euros, un prix d'appel pour les consommateurs, remarque Guillaume Pavic, chercheur pour l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives OFDT).

Si pour les autorités, le "point de bascule" à Rennes est récent, l'expert le situe dès 2016 quand les toxicomanes américains ont délaissé la cocaïne sud-américaine au profit des opioïdes comme le Fentanyl.

Les cartels sud-américains inondent alors le marché européen, notamment via les côtes bretonnes et normandes.

Résultat, la poudre blanche afflue en Bretagne. "L'effet est mécanique: les prix baissent, les consommateurs augmentent", remarque l'expert.

La région présente un "bon vivier de clients" grâce à la présence de 350 festivals et freeparties par an, note-t-il. La consommation de haschich, cocaïne, ecstasy et de kétamine "s'y banalise".

Comme partout en France, la cocaïne vendue "est de plus en plus pure, au risque d'augmenter les accidents de consommation", dont les overdoses, signale M. Pavic.

Fait plutôt rare hors Île-de-France, Rennes compte depuis 2023 au Blosne un point de vente de crack.

"Vendre du crack, c'est accepter que les personnes le consomment sur place. Cela fait fuir les autres clients et c'est un enfer pour les habitants", soupire M. Pavic.

- Trois enquêteurs -

Selon la maire de Rennes, Nathalie Appéré (PS), les récentes violences sont la conséquence de "rivalités liées au contrôle de point de deal".

Lundi, une nouvelle fusillade près du Blosne a visé une camionnette, sans faire de blessé mais touchant un appartement.

Face aux trafiquants, "il n'y a que trois enquêteurs pour la cellule dédiée au trafic de stup. Ils ne peuvent pas suivre", dénonce Frédéric Gallet, du syndicat Alliance.

"Il faut renforcer les équipes, passer Rennes en +secteur difficile+ pour que la prime qui va avec attire des recrues."

Le procureur Frédéric Teillet insiste également sur l'importance d'enquêter sur les réseaux de blanchiment d'argent. "Démanteler un point de deal, c'est une action de surface, qui doit être faite, mais ce n'est pas frapper au coeur."

Dans les quartiers, "l'enjeu est de garder contact avec les adolescents pour qu'ils puissent quitter le trafic s'ils le décident", plaide un acteur de terrain.

"Mais ce n'est possible qu'avec les jeunes qui habitent dans le quartier. Ceux qui ne font que passer, on les a déjà perdus."

(G.Gruner--BBZ)