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Johnny Depp veut "reprendre le cours de sa vie", a assuré vendredi son avocate, au dernier jour des débats d'un procès pour diffamation qu'il intente à son ex-femme Amber Heard, devant un tribunal américain où ont été révélés les détails les plus scabreux d'une relation "toxique" entre les deux acteurs.
"Il y a six ans jour pour jour, le 27 mai 2016, Mme Heard est entrée dans un tribunal et a déposé une fausse plainte pour violences conjugales contre son mari depuis 15 mois, Johnny Depp", a affirmé Camille Vasquez.
"C'était un mensonge, elle le savait, il le savait" mais "le monde n'a vu que ce qu'elle voulait lui montrer", a-t-elle ajouté. Elle "ne voulait pas seulement le divorce, elle voulait le ruiner".
"Mme Heard est en réalité l'agresseur et M. Depp la victime", a-t-elle lancé, demandant au jury de permettre à Johnny Depp de "reprendre le cours de sa vie".
Les avocats d'Amber Heard doivent également présenter leurs conclusions vendredi.
Les sept jurés se retireront ensuite pour délibérer. S'ils ne s'accordent pas sur un verdict, ils reviendront mardi, lundi étant férié aux Etats-Unis.
En six semaines de débats, le jury a entendu des dizaines d'heures de témoignages dans ce procès tenu à Fairfax, près de Washington, ultra-médiatisé et diffusé en direct à la télévision.
- "Harcelée, humiliée" -
La vedette de la saga "Pirates des Caraïbes" poursuit en diffamation son ex-femme, qui avait écrit dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018 être "une personnalité publique représentant les violences conjugales", sans nommer Johnny Depp.
L'acteur de 58 ans assure n'avoir jamais levé la main sur une femme et dénonce des accusations "ahurissantes". Il réclame 50 millions de dollars en dommages et intérêts, estimant que cette tribune a ruiné sa réputation et sa carrière.
Amber Heard, apparue notamment dans "Justice League" et "Aquaman", a contre-attaqué et demande le double. Selon elle, cette plainte "futile" prolonge "les abus et le harcèlement" de son ex-mari et a bloqué sa propre carrière.
Famille, amis, collaborateurs, agents, dirigeants de studios, psychologues, chirurgiens, experts financiers... Plusieurs dizaines de témoins ont défilé à la barre, dressant un portrait du couple très éloigné du glamour d'Hollywood.
La comédienne a raconté que Johnny Depp devenait un "monstre" sous l'emprise d'un cocktail explosif de drogues et d'alcool, résistant à toutes ses suppliques pour se faire soigner.
Johnny Depp lui aurait promis une "humiliation mondiale" si elle le quittait et, quand elle l'a fait, elle est devenue la cible d'une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux.
"Je suis harcelée, humiliée, menacée tous les jours, juste parce que je suis dans cette salle d'audience", a-t-elle dit jeudi, très émue, ajoutant recevoir "des milliers" de menaces de mort depuis le début du procès.
- Rumeur -
Johnny Depp, lui, peut compter sur le soutien de centaines de fans qui l'acclament chaque jour depuis le 11 avril devant le tribunal.
L'actrice de 36 ans assure que les violences qu'elle attribue à Johnny Depp ont débuté en 2012. Elles auraient atteint leur paroxysme, un viol à l'aide d'une bouteille d'alcool, en mars 2015, un mois après leur mariage, quand l'acteur tournait l'épisode 5 des "Pirates" en Australie.
Lors de cette dispute, Johnny Depp a eu l'extrémité d'un doigt sectionnée et a été hospitalisé. Il affirme que c'est à cause d'un éclat d'une bouteille lancée par Amber Heard. Elle assure qu'il s'est blessé tout seul.
Seules deux autres célébrités ont témoigné: l'actrice Ellen Barkin, ex-petite amie de Johnny Depp à la fin des années 1990, a décrit un homme "ivre presque tout le temps", jaloux et possessif et qui, de colère, avait lancé une bouteille dans sa direction.
La top model britannique Kate Moss, autre "ex" de l'acteur, a démenti une vieille rumeur selon laquelle il l'aurait un jour poussée dans les escaliers.
Johnny Depp avait déjà perdu un premier procès en diffamation à Londres en 2020, contre le tabloïd The Sun, qui l'avait qualifié de "mari violent".
Les deux acteurs ont affirmé avoir perdu entre 40 et 50 millions de dollars de cachets depuis la parution de la tribune du Washington Post.
(O.Joost--BBZ)