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Sous pression pour agir après l'effroyable tuerie du Texas, des élus du Congrès américain s'affairaient jeudi à trouver un compromis sur un encadrement limité des armes à feu, avec un mince espoir de réussite.
Depuis le début de la semaine, pendant qu'Uvalde enterre certains des 19 enfants tués dans l'horrible fusillade, un groupe de sénateurs -- 4 républicains et 5 démocrates -- tiennent des discussions quotidiennes, à la recherche de quelconque percée sur ce sujet ultra-sensible.
Défenseur de longue date d'un meilleur encadrement des armes, Joe Biden exhortera une nouvelle fois le Congrès à légiférer lors d'un discours à 19H30 (23H30 GMT).
Le président américain avait promis pendant sa campagne d'agir contre ce fléau que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer.
Mais l'étroite majorité de son parti au Congrès ne lui permet pas d'adopter seul une telle législation.
- L'après Sandy Hook -
Tout le défi est donc de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat.
Dans un pays où plus de 30% des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits des "citoyens respectueux de la loi", formule qu'ils utilisent en boucle sur les plateaux de télévision.
Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de mesures limitées, comme la vérification des antécédents judiciaires ou psychologiques des acheteurs d'armes individuelles, ce que des associations réclament depuis des années.
Elles sont pilotées par le sénateur Chris Murphy, représentant de l'Etat du Connecticut, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook quand un déséquilibré de 20 ans avait tué 26 personnes, dont vingt enfants.
Quelques heures après ce drame, le 14 décembre 2012, le président de l'époque Barack Obama avait déjà imploré en larmes le Congrès à "agir sérieusement afin d'empêcher de nouvelles tragédies".
Mais les projets de loi présentés par des élus avaient été combattus par le très puissant lobby des armes, la National Rifle Association, et avaient été mis en échec quelques mois plus tard.
Depuis, pratiquement rien n'a bougé, hormis des mesures locales prises par des villes ou des Etats. Et une certaine forme de cynisme a commencé à gagner les mouvements citoyens qui dénoncent les tueries récurrentes dans les écoles, les lieux de cultes, ou dans des hôpitaux, comme celle à Tulsa mercredi.
- "Progrès rapides" -
Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où les autres ont échoué?
"Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose", a assuré le sénateur Chris Murphy sur Twitter. "Et nous avons convenu d'un plan pour continuer à travailler".
La sénatrice républicaine Susan Collins a elle aussi fait part de "progrès rapides vers un paquet de mesures de bon sens qui pourrait bénéficier du soutien de démocrates et de républicains".
En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont interrompu une pause de dix jours dans leur circonscription pour débattre d'un grand projet de loi qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et les chargeurs à grande capacité.
Ces mesures, qui pourraient être adoptées à la Chambre la semaine prochaine, ont été qualifiées d'"inefficaces", "irréfléchies" et "anti-américaines" par un groupe de républicains. Et il paraît impossible qu'elles puissent être adoptées dans l'état au Sénat.
(U.Gruber--BBZ)