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Au moins six personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche aux Etats-Unis au cours de fusillades, alors que les parlementaires américains mènent d'âpres discussions sur une régulation - modeste - du port d'armes.
Poursuivant une sombre litanie qui ne fait même plus les gros titres de la presse nationale, sauf exception comme la récente tuerie dans une école du Texas (sud), plusieurs tireurs ont ouvert le feu sur la foule dans une rue bondée de Philadelphie (nord-est).
Ils ont touché 14 personnes, dont trois sont mortes, selon la police.
La commissaire Danielle Outlaw a indiqué que l'une des personnes décédées avait eu une altercation avec un homme, et que les deux autres étaient "des passants innocents" dans ce quartier très animé en soirée.
A Chattanooga, dans le Tennessee (sud), deux personnes sont mortes par balles et une troisième a succombé après avoir été percutée par un véhicule lors d'une fusillade à proximité d'une boîte de nuit, selon la police locale.
"Plus d'un tireur était impliqué", a indiqué la cheffe de la police de Chattanooga, Celeste Murphy, notant que "plusieurs personnes" restaient hospitalisées dans un état critique.
Que ce soit à Philadelphie ou à Chattanooga, la police n'a procédé dans l'immédiat à aucune interpellation, d'après les médias locaux.
Les Etats-Unis traversent une flambée de violences par armes à feu, marquée en particulier par la tuerie dans une école au Texas le 24 mai (19 enfants et deux enseignantes tués).
Rien que lors du week-end écoulé, le site Axios a compté qu'au total, en incluant celles de Philadelphie et de Chattanooga, au moins 11 personnes étaient mortes et 54 avaient été blessées dans des fusillades à victimes multiples.
Les violences ont par exemple éclaté lors de fêtes de jeunes gens célébrant leur "graduation", la fin de leur cursus au lycée.
A Philadelphie, la police a indiqué avoir retrouvé deux armes semi-automatiques sur place, dont l'une avec un chargeur à grande capacité.
- "Assez" -
Le président démocrate Joe Biden voudrait justement que le Congrès, à défaut de les interdire, augmente à 21 ans au lieu de 18 l'âge légal pour acheter un fusil d'assaut.
Le sénateur démocrate Chris Murphy travaille en ce sens avec un groupe de parlementaires issus des deux grands partis américains, une tâche ardue car les républicains rejettent quasi systématiquement les mesures destinées à réguler les armes.
M. Murphy a dit dimanche que le groupe espérait élaborer une série de lois qui pourrait avoir le soutien d'au moins 10 républicains, en plus de l'accord attendu de presque tous les démocrates. "Je pense que la possibilité de succès est meilleure que jamais", a-t-il déclaré à CNN.
Les mesures en cours d'élaboration comprendraient, selon lui, "quelques changements modestes mais forts dans les lois sur les armes à feu", y compris davantage de vérifications des antécédents pour les achats d'armes à feu.
Selon un sondage CBS News/YouGov publié dimanche, une majorité d'Américains se disent favorables à un durcissement des règles sur la possession d'armes, et même à une interdiction pure et simple des armes semi-automatiques.
Mais l'enquête d'opinion révèle aussi à quel point ce sujet, comme d'autres, divise profondément.
72% des sympathisants démocrates estiment que le pays serait plus sûr si moins d'armes y circulaient. Près de la moitié (46%) des électeurs républicains jugent au contraire que la sécurité serait meilleure si plus d'Américains étaient armés.
Aux Etats-Unis, 393 millions d'armes à feu - plus que la population - circulaient en 2020. Depuis le début de l'année, 18.574 personnes y sont mortes par arme à feu, dont 10.300 suicides, selon Gun Violence Archive.
Outre le massacre au Texas, une série de fusillades meurtrières se sont produites récemment, avec des bilans et dans des circonstances particulièrement dramatiques.
Le 14 mai, un homme blanc se définissant comme "raciste" et "antisémite" a tué 10 personnes noires dans un supermarché, à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada.
Quatre personnes ont aussi été tuées lors d'une fusillade dans un hôpital de Tulsa (Oklahoma, sud). Le tireur visait le médecin qui l'avait opéré du dos et qu'il jugeait responsable de ses douleurs, selon la police.
(A.Berg--BBZ)