Berliner Boersenzeitung - Privé de mer, le port d'Odessa transformé en cantine d'arrière-front

EUR -
AED 3.821977
AFN 73.055386
ALL 97.709091
AMD 412.646943
ANG 1.874159
AOA 948.996725
ARS 1072.803552
AUD 1.673475
AWG 1.87302
AZN 1.769737
BAM 1.946617
BBD 2.099695
BDT 124.273187
BGN 1.957675
BHD 0.39231
BIF 3075.193828
BMD 1.040566
BND 1.40975
BOB 7.212083
BRL 6.43008
BSD 1.039895
BTN 88.957374
BWP 14.483678
BYN 3.403147
BYR 20395.103094
BZD 2.088847
CAD 1.493291
CDF 2986.425766
CHF 0.939954
CLF 0.037479
CLP 1034.167284
CNY 7.595198
CNH 7.634657
COP 4583.612118
CRC 529.701316
CUC 1.040566
CUP 27.575012
CVE 109.74678
CZK 25.169845
DJF 184.929163
DKK 7.458051
DOP 63.321303
DZD 141.260043
EGP 52.898863
ERN 15.608497
ETB 132.828925
FJD 2.416092
FKP 0.82411
GBP 0.829253
GEL 2.924023
GGP 0.82411
GHS 15.287109
GIP 0.82411
GMD 74.920419
GNF 8988.556377
GTQ 8.018177
GYD 217.566839
HKD 8.07849
HNL 26.421366
HRK 7.463886
HTG 135.88899
HUF 411.319265
IDR 16878.768802
ILS 3.802516
IMP 0.82411
INR 89.266921
IQD 1362.27394
IRR 43794.845479
ISK 143.899988
JEP 0.82411
JMD 161.865676
JOD 0.73797
JPY 163.372039
KES 134.409599
KGS 90.529054
KHR 4184.322213
KMF 485.034046
KPW 936.509254
KRW 1529.819764
KWD 0.320524
KYD 0.866624
KZT 545.70582
LAK 22730.775361
LBP 93127.843787
LKR 304.165205
LRD 190.302314
LSL 19.506286
LTL 3.072522
LVL 0.629428
LYD 5.109871
MAD 10.498626
MDL 19.134018
MGA 4856.093046
MKD 61.52834
MMK 3379.719351
MNT 3535.844779
MOP 8.312608
MRU 41.428377
MUR 48.895919
MVR 16.022119
MWK 1803.19405
MXN 21.484783
MYR 4.646174
MZN 66.496079
NAD 19.506286
NGN 1608.71547
NIO 38.269477
NOK 11.792355
NPR 142.331599
NZD 1.845268
OMR 0.400636
PAB 1.039895
PEN 3.897515
PGK 4.224054
PHP 60.556765
PKR 289.584684
PLN 4.276739
PYG 8127.660548
QAR 3.792592
RON 4.974533
RSD 116.985605
RUB 114.980612
RWF 1442.872942
SAR 3.909189
SBD 8.723646
SCR 14.817947
SDG 625.881731
SEK 11.476559
SGD 1.414556
SHP 0.82411
SLE 23.729516
SLL 21820.162046
SOS 594.29661
SRD 36.704895
STD 21537.625332
SVC 9.099035
SYP 2614.454762
SZL 19.491058
THB 35.547315
TJS 11.334669
TMT 3.652388
TND 3.302621
TOP 2.437112
TRY 36.762699
TTD 7.067661
TWD 34.153439
TZS 2544.185043
UAH 43.762953
UGX 3819.980552
USD 1.040566
UYU 45.61461
UZS 13419.633
VES 54.069867
VND 26518.836855
VUV 123.538137
WST 2.874864
XAF 652.877275
XAG 0.036039
XAU 0.000397
XCD 2.812183
XDR 0.797339
XOF 652.874153
XPF 119.331742
YER 260.531866
ZAR 19.54661
ZMK 9366.342745
ZMW 28.961385
ZWL 335.061983
  • AEX

    6.8000

    878.63

    +0.78%

  • BEL20

    38.4600

    4264.53

    +0.91%

  • PX1

    67.2800

    7380.74

    +0.92%

  • ISEQ

    38.8700

    9757.27

    +0.4%

  • OSEBX

    0.0000

    1425.05

    0%

  • PSI20

    10.1900

    6377.26

    +0.16%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    20.2400

    3041.08

    +0.67%

  • N150

    18.9000

    3277.58

    +0.58%

Privé de mer, le port d'Odessa transformé en cantine d'arrière-front
Privé de mer, le port d'Odessa transformé en cantine d'arrière-front / Photo: Oleksandr GIMANOV - AFP

Privé de mer, le port d'Odessa transformé en cantine d'arrière-front

Olga Jarova pointe du doigt la belle table en terrasse à laquelle le président Volodymyr Zelensky s'installait lors de ses visites à Odessa, le grand port du sud-ouest de l'Ukraine qui échappe encore aux Russes mais subit un blocus.

Taille du texte:

Avant l'invasion de l'Ukraine, "Datcha", le restaurant que Mme Jarova gère dans une demeure aristocratique du XIXe, était à l'image de cette ville de marins fondée par Catherine II: nostalgique et insouciant.

Mais alors que Moscou promet le canon à tout navire qui s'aventurerait dans les eaux environnantes, et que la rade a été minée préventivement par Kiev dès le début du conflit, Odessa, carrefour multiculturel d'un million d'habitants, apprend à vivre repliée sur elle-même.

"Turbot, rouget, gobie... 80% de nos poissons provenaient de la mer Noire", explique à l'AFP Mme Jarova. "Mais désormais, la pêche au large est interdite".

Le matin, tout le monde est aux fourneaux pour nourrir gratuitement la population. "L'arrivage en provenance d'Asie, on ne savait pas comment l'assaisonner au début", sourit la restauratrice de 47 ans.

Alors qu'une sirène anti-bombardements retentit, Odessa vit comme en sursis, protégée par le verrou que représente la ville de Mykolaïv, située à quelque 130 km à l'est, où la résistance ukrainienne empêche les Russes de conquérir tout le littoral, au prix de bombardements quasi-quotidiens.

- "La moindre des choses" -

S'ils sont fiers de leur cité réputée pour son climat agréable, sa vie culturelle, ses monuments influencés par les styles français et italiens, les habitants d'Odessa n'ont plus la tête aux loisirs nautiques.

"Tous les jours, week-end compris, je viens confectionner des filets de camouflage pour l'armée", affirme Natalia Pintchenkova, 49 ans, derrière un grand drapeau britannique rendant hommage au soutien sans faille apporté par Londres à l'Ukraine depuis le début du conflit.

C'est "la moindre des choses" par rapport à la "souffrance de ceux de Mikolaïv", dit-elle, alors que l'été invite à la flânerie.

A tous les coins de rue, gymnases ou salles de spectacle sont réquisitionnés pour accueillir les volontaires engagés dans l'effort de guerre à l'arrière du front, alors que le thermomètre affiche 32 degrés.

"Les gens ne veulent pas rester seuls chez eux à écouter les mauvaises nouvelles à la radio", estime Bogdan Galaida, 21 ans, qui coordonne l'un de ces ateliers bénévoles. "Ici au moins ils peuvent parler à quelqu'un et n'angoissent pas trop pour la suite".

Fevzi Mamoutov, un Tatar de 31 ans, prépare un plat de "plov" au chaudron avec une quarantaine de volontaires, dans son ancien centre culturel transformé en cantine militaire.

"Ma famille a dû quitter la Crimée" après l'annexion par Moscou en 2014, "donc je sais ce que ressentent les Ukrainiens qui fuient actuellement l'invasion russe", dit cet ancien champion européen de lutte gréco-romaine, barbe saillante et t-shirt orange.

Si l’assaut est lancé sur Odessa, "je me battrai parce qu'on a de bonnes armes cette fois", affirme-t-il, en rappelant la répression des Tatars par Staline, déportés en masse en Asie centrale en 1944.

- Baignade interdite -

Ioury Bassiouk, lui, a transformé son studio télé en centre de stockage. "Au début, on a livré 10.000 paires de chaussettes à Kharkiv", plus grande ville de l'est de l'Ukraine, énonce-t-il pour illustrer la variété des besoins en temps de guerre.

"On envoie de l'eau potable à Mikolaïv qui en est privée grâce à trois rotations quotidiennes par bus", dit ce journaliste d'un site internet très suivi dans le sud de l'Ukraine.

La France a proposé d'aider à débloquer le port d'Odessa, dans le cadre d'une opération coordonnée par l'ONU, tandis que le président de l'Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, réclamait son déminage, afin que les exportations de céréales ukrainiennes vers l'Afrique puissent reprendre.

Mais Kiev craint toujours que Moscou parachute ses troupes et "on ne veut pas tout déminer", dit l'ancien vice-président de la région Ioury Dimtchoglo, qui évoque des négociations sur l'instauration de simples "corridors" déminés.

Il ne donnera aucun détail sur la quantité de mines jonchant les fonds marins, au grand dam des habitants qui déambulent glace à la main autour de la célèbre plage Arcadia.

Pas question de poser un orteil sur cette plage: des panneaux rouges avec une tête de mort viennent rappeler que la baignade est interdite. La semaine dernière, un imprudent y a laissé sa vie.

Des milliers de personnes piquent néanmoins une tête un peu plus loin. La rumeur dit que là, il n'y a pas de danger.

"On ne va pas laisser les Russes nous enlever la mer", lance Tatyana, qui travaille pour l'administration et préfère taire son nom de famille. "Enfiler le maillot, c'est aussi notre forme de résistance!"

(F.Schuster--BBZ)