Berliner Boersenzeitung - Double meurtre en Amazonie : quand la misère nourrit la violence

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Double meurtre en Amazonie : quand la misère nourrit la violence
Double meurtre en Amazonie : quand la misère nourrit la violence / Photo: Joao Laet - AFP

Double meurtre en Amazonie : quand la misère nourrit la violence

À Atalaia do Norte, ville amazonienne où le journaliste britannique Dom Phillips et l'expert brésilien Bruno Pereira se rendaient en bateau quand ils se ont fait tuer, Carmen Magalhaes da Roxa casse des cailloux avec un marteau, dans une région où la misère alimente la violence.

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"Il m'arrive d'écraser mes doigts avec le marteau, mes mains sont abîmées par les éclats, mais qu'est-ce que je peux faire d'autre? Il n'y a pas de boulot ici", explique à l'AFP cette femme de 54 ans qui travaille sans relâche sous le soleil écrasant.

Vêtue d'une robe à fleurs, accroupie sur une planche de bois, elle vend des pierres concassées à des entreprises du bâtiment pour 4 réais (environ 75 centimes d'euros) le seau.

Dans cette ville située à la jonction des rivières Itaquai et Javari, les trois quarts des 20.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Atalaia do Norte est située aux portes de la Vallée de Javari, réserve indigène grande comme l'Autriche où se trouve la plus grande concentration au monde de tribus n'ayant pas encore de contact avec le monde extérieur.

Expert reconnu et défenseur des peuples indigènes, Bruno Pereira était engagé de longue date pour protéger cette réserve des intrusions de braconniers pratiquant la pêche illégale.

Selon l'Union des peuples indigènes de la Vallée de Javari (Univaja), c'est ce qui aurait motivé le double meurtre qui a choqué le monde entier, dans une région frontalière du Pérou et de la Colombie réputée dangereuse, étant devenue ces dernières années un axe stratégique du trafic de drogue.

- Délits environnementaux -

À Atalaia do Norte, il y a très peu de moyens d'échapper à la misère. Du pain béni pour les gangs de narcotrafiquants, qui orchestrent des délits environnementaux de toutes sortes, notamment la pêche illégale, la vente des poissons servant selon les experts à blanchir l'argent de la drogue.

"Les narcos se servent des populations locales, à qui ils présentent ces activités comme une opportunité pour sortir de la misère", dit à l'AFP Alaia Colares, spécialiste en sécurité à l'Université du Para, pour qui les gangs tirent profit du fait que cette région est "abandonnée par l'Etat".

"On ne peut pas résoudre le problème des délits environnementaux sans s'occuper de la pauvreté", a tweeté récemment le grand reporter brésilien Yan Boechat.

"Le développement économique de l'Amazonie est un échec. Et ce qui est arrivé à Dom et à Bruno est lié à cet échec", a-t-il poursuivi dans son message illustré d'une vidéo montrant des habitants d'Atalaia do Norte cassant des cailloux.

- Bolsonaro mis en cause -

Ce sentiment d'abandon ne date pas d'hier. Mais pour les détracteurs du gouvernement, la situation s'est dégradée depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, en janvier 2019.

Des coupes budgétaires et des directives de son administration ont réduit les activités des organes de protection de l'environnement et de la Funai, l'agence publique chargée des affaires indigènes.

En 2019, un autre meurtre, beaucoup moins médiatisé et toujours pas élucidé, avait déjà secoué la Vallée de Javari: celui Maxciel Pereira dos Santos, fonctionnaire de la Funai qui luttait contre le braconnage, comme Bruno Pereira.

Côté péruvien, un commissariat a été attaqué par des hommes lourdement armés en janvier. Quatre policiers ont été blessés et le commissariat n'a toujours pas rouvert.

Marivonea Moreira de Mello, 45 ans, habitante d'Atalaia do Norte, se souvient qu'il y a dix ans, elle laissait sa porte d'entrée ouverte la nuit, chose impensable aujourd'hui.

"De plus en plus de jeunes sont accros aux drogues. Mon fils de 20 ans, par exemple", confie cette mère de quatre enfants.

Peu après la disparition de Dom Phillips et Bruno Pereira, elle s'était sentie quelque peu rassurée par la présence de l'armée, d'agents de la Police fédérale et de nombreux journalistes étrangers dans sa ville.

À présent, alors que tous sont partis, elle se sent à nouveau abandonnée. "Ici, on manque de tout", soupire-t-elle, rappelant que le commissariat local n'a que deux policiers en poste.

(F.Schuster--BBZ)