Berliner Boersenzeitung - Katalin Kariko, de chercheuse marginalisée au prix Nobel de médecine

EUR -
AED 3.850499
AFN 71.008773
ALL 98.203623
AMD 408.181205
ANG 1.878426
AOA 957.117815
ARS 1052.802845
AUD 1.611799
AWG 1.889601
AZN 1.78073
BAM 1.95685
BBD 2.104369
BDT 124.546819
BGN 1.955321
BHD 0.395093
BIF 3078.681071
BMD 1.048322
BND 1.404767
BOB 7.242022
BRL 6.068274
BSD 1.042269
BTN 88.462435
BWP 14.238911
BYN 3.410895
BYR 20547.119472
BZD 2.100867
CAD 1.464763
CDF 3009.733788
CHF 0.933259
CLF 0.036948
CLP 1019.505987
CNY 7.59717
CNH 7.598032
COP 4601.873352
CRC 530.889885
CUC 1.048322
CUP 27.780544
CVE 110.939365
CZK 25.31071
DJF 185.603117
DKK 7.458186
DOP 62.814299
DZD 140.452152
EGP 52.010209
ERN 15.724836
ETB 127.59287
FJD 2.383151
FKP 0.827459
GBP 0.834234
GEL 2.872224
GGP 0.827459
GHS 16.558655
GIP 0.827459
GMD 74.431168
GNF 8983.905538
GTQ 8.090178
GYD 219.26283
HKD 8.156945
HNL 26.338382
HRK 7.477955
HTG 136.814706
HUF 410.177472
IDR 16634.465696
ILS 3.851683
IMP 0.827459
INR 88.359061
IQD 1365.358559
IRR 44108.165823
ISK 144.899116
JEP 0.827459
JMD 166.040664
JOD 0.743572
JPY 161.920737
KES 135.495088
KGS 90.983275
KHR 4196.291327
KMF 495.32971
KPW 943.489782
KRW 1470.40793
KWD 0.322684
KYD 0.868583
KZT 520.409126
LAK 22893.719185
LBP 93333.853984
LKR 303.348533
LRD 189.169904
LSL 18.807949
LTL 3.095423
LVL 0.634119
LYD 5.089828
MAD 10.54339
MDL 19.010562
MGA 4864.702709
MKD 61.551564
MMK 3404.910334
MNT 3562.199534
MOP 8.356543
MRU 41.470644
MUR 49.09263
MVR 16.206881
MWK 1807.304094
MXN 21.343897
MYR 4.667134
MZN 66.998095
NAD 18.807949
NGN 1763.687131
NIO 38.350941
NOK 11.598951
NPR 140.756858
NZD 1.793396
OMR 0.403607
PAB 1.048071
PEN 3.95212
PGK 4.196291
PHP 61.870958
PKR 289.43114
PLN 4.324697
PYG 8136.52045
QAR 3.822234
RON 4.9767
RSD 117.002216
RUB 109.041694
RWF 1422.776888
SAR 3.936062
SBD 8.788669
SCR 15.763705
SDG 630.565511
SEK 11.518181
SGD 1.412426
SHP 0.827459
SLE 23.827917
SLL 21982.801994
SOS 595.625233
SRD 37.209173
STD 21698.157582
SVC 9.120067
SYP 2633.941386
SZL 18.801446
THB 36.275119
TJS 11.161648
TMT 3.669128
TND 3.32964
TOP 2.455279
TRY 36.262506
TTD 7.078798
TWD 34.040064
TZS 2778.054341
UAH 43.118956
UGX 3872.539951
USD 1.048322
UYU 44.570933
UZS 13371.173597
VES 49.410144
VND 26648.355968
VUV 124.458945
WST 2.926487
XAF 656.315372
XAG 0.034032
XAU 0.00039
XCD 2.833144
XDR 0.79284
XOF 656.315372
XPF 119.331742
YER 262.001981
ZAR 18.935062
ZMK 9436.158367
ZMW 28.791996
ZWL 337.559392
  • AEX

    -0.5300

    879.31

    -0.06%

  • BEL20

    0.8500

    4228.94

    +0.02%

  • PX1

    -14.5100

    7240.49

    -0.2%

  • ISEQ

    7.6900

    9621.46

    +0.08%

  • OSEBX

    9.1100

    1477.79

    +0.62%

  • PSI20

    5.7700

    6414.45

    +0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.5000

    2989.04

    +2.98%

  • N150

    2.9700

    3298.27

    +0.09%

Katalin Kariko, de chercheuse marginalisée au prix Nobel de médecine
Katalin Kariko, de chercheuse marginalisée au prix Nobel de médecine / Photo: Attila KISBENEDEK - AFP/Archives

Katalin Kariko, de chercheuse marginalisée au prix Nobel de médecine

Chercheuse inconnue et marginalisée à ses débuts, la Hongroise Katalin Kariko est devenue une spécialiste incontournable de l'ARN messager, récompensée lundi du prix Nobel de médecine avec son collègue américain Drew Weissman.

Taille du texte:

Née en Hongrie il y a 68 ans, c'est aux Etats-Unis que la scientifique - 13e femme récompensée du Nobel de médecine - a mené ses travaux pointus et novateurs. Lesquels, avant de lui valoir une pluie de récompenses scientifiques, l'ont d'abord contrainte à oeuvrer dans l'ombre.

Il faut dire que peu imaginaient que le travail souterrain de cette biochimiste poserait les jalons des vaccins des firmes Pfizer et Moderna contre le Covid-19.

La chercheuse avait confié en décembre 2020 à l'AFP avoir du mal à se faire aux projecteurs, après tant d'années laborieuses. Son cas illustre selon elle "la nécessité de soutenir la science à de nombreux niveaux", avait-elle dit lors d'un entretien vidéo depuis son domicile de Philadelphie.

Mme Kariko a employé une bonne partie de son temps dans les années 1990 à postuler pour des financements de ses recherches centrées sur l'acide ribonucléique (ARN) messager, des molécules qui donnent aux cellules un "mode d'emploi" afin qu'elles produisent des protéines bienfaisantes pour notre corps.

- "Rétrogradée" -

La biochimiste pensait que l'ARN messager pourrait jouer un rôle clé dans le traitement de certaines maladies, par exemple en soignant les tissus du cerveau après un AVC.

Mais l'université de Pennsylvanie, où Mme Kariko était en voie d'accéder au professorat, a mis un coup d'arrêt à cette trajectoire, face aux rejets successifs de ses demandes de bourses de recherche.

"J'étais destinée à être promue et c'est alors qu'ils m'ont rétrogradée, s'attendant à ce que je parte", se souvenait-elle en décembre.

A l'époque, Katalin Kariko ne disposait pas de la fameuse carte verte de résidente et elle avait besoin d'un travail pour renouveler son visa. Elle n'ignorait pas non plus qu'il lui serait difficile de financer les études supérieures de sa fille, avec son salaire raboté. Elle a pourtant décidé de persister.

Une telle détermination, la chercheuse en thérapie génique l'a transmise... dans ses gènes: sa fille, Susan Francia, est non seulement sortie diplômée de l'illustre université de Pennsylvanie, mais elle a également remporté la médaille d'or au sein de l'équipe d'aviron des Etats-Unis aux Jeux olympiques de 2008 et 2012.

A la fin des années 1980, la communauté scientifique n'avait d'yeux que pour l'ADN.

Mme Kariko, elle, s'intéressait à l'ARN messager, l'imaginant fournir aux cellules les moyens de fabriquer elles-mêmes les protéines thérapeutiques. Une solution permettant d'éviter de modifier le génome des cellules, au risque d'introduire des modifications génétiques incontrôlables.

Mais l'ARN messager n'était pas non plus dénué de problèmes: il suscitait de vives réactions inflammatoires, étant considéré comme un intrus par le système immunitaire.

- "Où est votre superviseur?" -

Avec son partenaire de recherche, le médecin immunologiste Drew Weissman, également récompensé lundi, Katalin Kariko parvient progressivement à introduire d'infimes modifications dans la structure de l'ARN, le rendant plus acceptable par le système immunitaire.

Leur découverte, publiée en 2005, marque les esprits, extirpant (un peu) Mme Kariko de l'anonymat.

Puis, ils franchissent un nouveau palier, en réussissant à placer leur précieux ARN dans des "nanoparticules lipidiques", un enrobage qui leur évite de se dégrader trop vite et facilite leur entrée dans les cellules. Leurs résultats sont rendus publics en 2015.

Cinq ans plus tard, ces percées ont été cruciales à l'heure de combattre la pandémie de Covid-19.

Mme Kariko a occupé jusqu'en 2022 la vice-présidence au sein du laboratoire allemand BioNTech, associé à la firme Pfizer, qui a produit le premier vaccin distribué dans le monde occidental, l'autre étant fabriqué par Moderna.

Malgré ses nombreux prix, dont le prix Lasker et le Breakthrough prize, elle n'a jamais oublié les moments où elle s'est sentie sous-estimée. Quand, dans un univers masculin on lui demandait à la fin de certaines conférences d'experts: "Où est votre superviseur?".

(L.Kaufmann--BBZ)