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La biologie de synthèse et le séquençage de nouvelle génération de l'ADN figurent parmi les domaines les plus en vue pour le Nobel de chimie, décerné mercredi, mais la liste des potentiels candidats est longue, selon les experts.
Les noms des lauréats seront dévoilés à 09H45 GMT, au lendemain du Nobel de physique qui a consacré les travaux de la Franco-suédoise Anne L'Huillier, le Français Pierre Agostini et l'Austro-hongrois Ferenc Krausz sur les flashs lumineux ayant permis de comprendre les mouvements ultra-rapides des électrons dans les atomes et molécules.
Nouveau domaine dans les sciences, la biologie de synthèse, qui a pour objectif d'élaborer de nouveaux systèmes inspirés des circuits métaboliques naturels, pourrait être consacrée cette année avec les découvertes des biologistes américains Stanislas Leibler et Michael Elowitz, estime l'institut Clarivate qui suit les découvertes scientifiques.
Dans le même champ d'action, le professeur américain en ingénierie médicale James J. Collins revient aussi fréquemment dans les pronostics.
Leurs travaux se concentrent sur la conception de circuits génétiques synthétiques.
Mais ce champ de recherche suscite la controverse et "soulève des questions éthiques sur les limites à ne pas franchir dans la création de la vie", fait valoir Lars Broström, spécialiste scientifique à la radio publique suédoise (SR).
Le Japonais Kazunori Kataoka, le Russo-américain Vladimir P. Torchilin ou encore l'Américaine Karen L. Wooley font aussi figure de favoris pour le "développement de méthodes innovantes" pour l'administration ciblée de médicaments et de gènes.
L'an dernier, un trio avait été récompensé pour "le développement de la +chimie click+ et de la chimie bioorthogonale", utilisés notamment pour mettre au point des meilleurs traitements pharmaceutiques, y compris contre le cancer.
- Révolution biotechnologique -
Cette année, plusieurs experts tablent sur le séquençage de nouvelle génération de l'ADN comme domaine pouvant être récompensé.
Parmi les nobélisables, selon Clarivate, figurent le chimiste britannique d'origine indienne Shankar Balasubramanian, ou encore le chimiste britannique David Klenerman pour leur "co-invention" de cette nouvelle méthode, une révolution biotechnologique de ces dernières années permettant de séquencer de grandes quantités d'ADN en temps records.
Lars Broström, de la radio SR, penche pour le biologiste basé aux Etats-Unis Omar Yaghi et son travail sur les réseaux métallo-organiques (RMO) et leurs propriétés poreuses permettant d'absorber des gaz dangereux, "un domaine important pour le futur", en particulier pour l'environnement.
"Aujourd'hui, il existe des produits commerciaux composés de ce type de matériaux qui peuvent, entre autres, absorber et décontaminer des toxines, agir comme catalyseur ou même extraire l'eau présente dans l'air" aride des déserts, a-t-il ajouté.
Le nom de Karen Wooley, chimiste américaine à l'université A&M de Texas qui a développé les nanotechnologies pour le traitement des maladies, circule également dans la presse suédoise. Elle fait partie des rares femmes citées pour le prix cette année.
Comme pour les autres Nobel, le prix de Chimie a été critiqué pour son manque de diversité et d'égalité. Depuis 1901, seules huit femmes ont été couronnées, sur un total de 114 lauréats.
Les très attendus prix Nobel de littérature et de la paix seront annoncés respectivement jeudi et vendredi. Le prix Nobel d'économie, décerné pour la première fois en 1969, sera lui dévoilé lundi 9 octobre.
Pour les lauréats du millésime 2023, le chèque accompagnant le prix est désormais de onze millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l'histoire plus que centenaire des Nobel.
(S.G.Stein--BBZ)