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Des centaines de fidèles se sont rassemblés vendredi dans une grande mosquée de Doha, au Qatar, pour prier en mémoire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pendant que l'Iran et ses alliés préparent leur riposte à son assassinat attribué à Israël.
Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, doit être enterré dans un cimetière de Lusail, dans le nord de Doha, après la brève prière qui a rassemblé des centaines de personnes dans la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahab, la plus grande de la capitale qatarie.
Le Hamas avait appelé à une "journée de colère".
Le Qatar, principal pays négociateur, a mis en doute la viabilité de cette médiation après son assassinat mercredi, qui a suscité des appels à la vengeance.
L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu quelques heures après une frappe israélienne qui a tué mardi le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Choukr, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Ces deux attaques ont ravivé les craintes d'une extension de la guerre à l'ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d'une part, l'Iran et les groupes qu'il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen d'autre part.
- "Riposte inéluctable" -
Vendredi matin, le corps d'Ismaïl Haniyeh a été transporté jusqu'à la mosquée de Doha, protégée par d'importantes forces de sécurité, où les fidèles se sont rassemblés portant le drapeau palestinien ou le traditionnel keffieh.
Une partie d'entre eux sont restés à l'extérieur pour prier, sur des nattes, par 44 degrés Celsius, avant que le cercueil enveloppé dans le drapeau palestinien ne parte vers le cimetière.
Le vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, étaient attendus à la cérémonie. La Turquie et le Pakistan ont décrété une journée de deuil.
Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué par un "projectile aérien", selon les médias iraniens, dans l'une des résidences réservées aux anciens combattants à Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.
Selon l'armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth.
Le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d'anonymat, a affirmé jeudi qu'Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait, protégée par les Gardiens de la Révolution, dans un vaste complexe situé dans un quartier huppé du nord de Téhéran.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé jeudi Israël d'une "riposte inéluctable".
Le Hezbollah, allié du Hamas, échange des tirs presque quotidiens avec l'armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé jeudi qu'Israël était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif", selon son bureau.
Lors d'un entretien téléphonique avec M. Netanyahu jeudi, le président américain Joe Biden "a réaffirmé son engagement pour la sécurité d'Israël contre toutes les menaces de l'Iran, y compris de groupes terroristes qui agissent par procuration comme le Hamas, le Hezbollah et les Houthis" du Yémen, selon la présidence américaine.
- "Deux scénarios" -
Jeudi, des milliers de personnes en deuil ont assisté aux funérailles officielles d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait menacé Israël d'un "châtiment sévère", a récité la prière des morts.
"Deux scénarios ont été évoqués, une riposte simultanée de l'Iran et ses alliés ou une réponse échelonnée de chaque partie", a ajouté cette source.
L'armée israélienne poursuit pendant ce temps son offensive dans la bande de Gaza, où Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Des frappes aériennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord, où au moins quatre Palestiniens, dont une fillette, ont été tués, selon la Défense civile. Des tirs d'artillerie ont tué une femme à Khan Younès, dans le sud, selon des médecins.
L'armée a annoncé avoir "éliminé 30 terroristes" dans le secteur de Rafah, également dans le sud, et tué un cadre du Jihad islamique, un groupe armé allié du Hamas, dans le nord de Gaza.
L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 39.480 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.
(H.Schneide--BBZ)