AEX
0.2600
A dix jours de l'échéance, pas question de relâcher la pression pour les deux prétendants à la Maison Blanche, qu'aucun sondage ne parvient à départager: Kamala Harris joue samedi la carte des Obama tandis que Donald Trump est dans deux Etats, avant un grand rassemblement à New York.
Après le Texas la veille, la route des deux candidats se croise à nouveau samedi dans le Michigan, l'un des "Swing States", ces Etats clés où va se jouer le scrutin du 5 novembre.
Kamala Harris continue de s'appuyer sur une flopée de célébrités: Lizzo et Usher le week-end dernier, Bruce Springsteen jeudi, Beyoncé vendredi pour un meeting centré sur le droit à l'avortement et deux têtes d'affiche de son parti samedi, Barack et Michelle Obama.
Pour l'ex-Première dame, l'une des personnalités préférées des Américains selon le site YouGov, avec une cote de popularité de 61%, c'est le grand retour dans la campagne.
"Ne restez pas assis à vous plaindre. Faites quelque chose", avait-elle lancé à la foule lors de la convention démocrate en août.
A Houston, sa ville natale, Beyoncé a encouragé vendredi l'Amérique à "entonner une nouvelle chanson". "C'est notre moment" a dit Kamala Harris.
"Je ne suis pas ici en tant que célébrité. Je ne suis pas ici en tant que politicienne. Je suis ici en tant que mère", a déclaré la star, "inquiète du sort du monde dans lequel mes enfants et tous nos enfants vivent".
Leonardo DiCaprio, connu pour son engagement en faveur de l'environnement, a annoncé dans une vidéo soutenir Kamala Harris car le pays a "besoin d'un bond en avant pour sauver notre économie, notre planète et nous-mêmes", selon l'acteur.
- "Gang sauvage" -
De son côté, Donald Trump continue à marteler qu'il est l'unique rempart contre le déclin supposé de la première puissance mondiale.
Il a de nouveau évoqué vendredi "une armée de gangs de migrants qui mènent une campagne de violence et de terreur contre nos citoyens" et une "invasion de migrants criminels importée par Kamala" Harris, lors d'un meeting à Traverse, dans le Michigan.
Il y est arrivé très en retard, après avoir enregistré pendant trois heures au Texas une émission avec Joe Rogan, dont le podcast est le plus écouté au monde sur la plateforme Spotify.
Le républicain y revient sur son parcours, son mandat à la Maison Blanche et ses arguments de campagne, à grand renfort d'anecdotes et de digressions, notamment sur les arts martiaux, une passion de son hôte.
Il affirme être très bien placé dans les intentions de vote. "Je ne crois (aux sondages) que quand ils sont bons", plaisante-t-il à moitié.
- "Chaos" -
Plus de 38 millions d'Américains sur les 244 millions appelés aux urnes ont déjà fait leur choix via le vote anticipé.
L'interview vise particulièrement les jeunes hommes, notamment ceux qui apprécient les discours macho du milliardaire.
Joe Rogan, animateur complice, semble approuver la plupart des interventions de l'ancien président, même lorsque celui-ci invoque des statistiques contredites par les chiffres officiels sur l'immigration et la criminalité.
Pour revenir à la Maison Blanche et prendre sa revanche sur des démocrates qu'il accuse à tort de lui avoir volé l'élection en 2020, Donald Trump compte notamment sur le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, trois États ayant fissuré en 2016 le "mur bleu", bloc d'une petite vingtaine d'Etats considérés comme fermement démocrates.
Il se rend dans les deux premiers samedi pour des meetings, avant un grand rassemblement dans la légendaire salle du Madison Square Garden de New York dimanche, où il veut montrer le "chaos" que subissent selon lui les habitants de New York à cause des démocrates.
Un petit écart en terre démocrate, après celui de Harris au Texas conservateur, car depuis des jours, les candidats concentrent plutôt leurs efforts sur les sept Etats pivots dans lesquels aucun des deux n'a réussi à creuser l'écart au-delà de la marge d'erreur: Géorgie, Arizona, Nevada, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Michigan et Wisconsin.
(O.Joost--BBZ)