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Chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier se sont joints dimanche aux Britanniques se recueillant en masse devant le cercueil d'Elizabeth II, à la veille de funérailles d'Etat qui s'annoncent grandioses.
Alors que touche à sa fin la dizaine de jours de deuil national ayant suivi le décès de la souveraine, tellement populaire après 70 ans de règne, des milliers de personnes ont continué de faire la queue pour lui rendre un dernier hommage.
Joe Biden, accompagné de son épouse Jill, a fait le signe de croix devant le cercueil de la défunte souveraine, exposé à Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique. Il a rendu hommage au sens de la "dignité" et du "service" d'Elizabeth II, qui s'est éteinte le 8 septembre à l'âge de 96 ans.
Le président français Emmanuel Macron est arrivé à Westminster Hall avec son épouse Brigitte, main dans la main, tous les deux habillés en noir, avec baskets sombres et lunettes de soleil. "Nous partageons la peine des Britanniques", a dit Emmanuel Macron à des journalistes.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le roi d'Espagne, Felipe VI, se sont également inclinés devant la dépouille de la reine, ainsi que la première dame ukrainienne, Olena Zelenska, visiblement très émue.
Les dirigeants étrangers devaient être reçus à Buckingham Palace en début de soirée, pour le premier grand rendez-vous diplomatique de Charles III.
- Premières loges -
Mais compte tenu du temps d'attente considérable pour défiler devant le cercueil - au moins 10 heures annoncées dimanche en fin d'après-midi - le gouvernement a averti que la décision d'interdire aux nouveaux arrivants de rejoindre la file d'attente, devenue un phénomène en soi, serait prise dans la journée.
Dans ce défilé continu qui a vu passer des dizaines - voire centaines - de milliers de personnes, un seul incident a été relevé: un homme a été inculpé pour trouble à l'ordre public après avoir quitté la queue et s'être approché du cercueil vendredi.
A 20H00 locales (19H00 GMT) dimanche, le Royaume-Uni se figera dans une minute de silence pour un "moment de réflexion", en mémoire de sa monarque qui a régné 70 ans, une longévité sans précédent dans l'Histoire britannique, jusqu'à son décès dans sa résidence écossaise de Balmoral.
L'organisation de ses funérailles d'Etat, les premières depuis celles de Winston Churchill en 1965, représente pour la police de Londres un défi sans précédent, et mobilise des milliers de policiers et militaires.
En coulisses, les répétitions battent leur plein, et aux abords de Westminster Hall, les plus ardents campent déjà pour s'assurer une place de choix.
A sa grande surprise, Shaleen MacLeod, venue de Glasgow, a réussi à s'assurer une place en première ligne dimanche matin pour voir passer la procession lundi. "Je m'attendais à être derrière", a expliqué à l'AFP cette fervente admiratrice de la reine.
- "Pas ennuyeux" -
Lundi matin, 2.000 invités, dont les chefs d'Etat, se retrouveront à l'abbaye de Westminster, où Elizabeth II a été couronnée en 1953, pour le point d'orgue des hommages rendus dans une immense émotion depuis la mort de la monarque à la popularité planétaire.
Ce sera "la meilleure des cérémonies funéraires", a prévenu sur la BBC l'ancien archevêque d'York John Sentamu. La reine ne voulait pas un service "ennuyeux", a-t-il ajouté, annonçant une cérémonie qui "élève" et "réchauffe" les coeurs.
Dernier des enfants de la reine à lui rendre hommage, le prince Andrew, réputé fils préféré d'Elizabeth II et tombé en disgrâce après des accusations d'abus sexuel soldées par un accord financier, a salué sa "compassion", sa "confiance", ses "conseils" et son "humour".
Dans un message vidéo enregistré qui sera diffusé dimanche sur la BBC, la reine consort insiste sur les difficultés qu'Elizabeth II, "femme solitaire", a rencontrées dans un monde de chefs d'Etat et de gouvernement essentiellement masculin.
- Popularité en hausse -
Comme pour à la fois jauger et entretenir le lien entre les Britanniques et la famille royale, enfants et petits-enfants de la reine ont multiplié les rencontres avec le public ces derniers jours, alors que la période de deuil écrase toute autre actualité au Royaume-Uni.
Depuis les célébrations des 70 ans du règne d'Elizabeth II en juin, la proportion des Britanniques désireux de conserver la monarchie a augmenté de cinq points, pour atteindre 67%, selon un sondage YouGov publié dimanche. Charles enregistre un bond de popularité (70% d'opinions favorables) mais reste derrière son fils William (84%) et l'épouse de ce dernier, Kate (80%).
Après une dernière procession, Elizabeth II sera inhumée dans l'intimité lundi dans la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, à l'ouest de Londres, auprès de son père le roi George VI et de son époux le prince Philip.
(U.Gruber--BBZ)