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A peine les funérailles d'Elizabeth II passées, Harry, Meghan et Andrew retournent dans l'ombre. Si la monarchie britannique a offert aux yeux du monde braqués sur elle l'image d'une famille la plus unie possible, les divisions ne sont pas réglées.
Les "royals" actifs ont repris jeudi leur travail de représentation. L'héritier William et son épouse Kate sont allés remercier des bénévoles et travailleurs qui ont encadré l'organisation des funérailles lundi à Windsor, comme sa tante la princesse Anne auprès de militaires ayant défilé. Son oncle Edward se rendait lui en visite en Estonie et Allemagne pour rencontrer des troupes britanniques.
Alors que la monarchie s'était employée pendant la période de deuil national jusqu'aux funérailles à inclure Andrew, mis à l'écart à la suite d'un scandale sexuel, et Harry et Meghan, partis en Californie, la parenthèse semble refermée. Désormais en charge de faire tenir la "Firme", surnom péjoratif de la monarchie, Charles III ne montre pour l'instant aucune volonté de faire table rase du passé.
Il a cependant mentionné dans son premier discours son fils Harry et sa femme Meghan, avec qui les relations se sont détériorées depuis leur fracassant départ en Californie en 2020. Tout en semblant écarter un retour, précisant que le couple "continue de construire sa vie à l'étranger".
Les "Sussex" (Harry est duc de Sussex) ont en retour accepté l'offre du prince héritier William, frère d'Harry, et son épouse Kate -avec qui ils sont réputés en froid- de les accompagner pour un bain de foule à Windsor, reformant le temps de cette apparition leur ancien quatuor glamour des "Fab Four".
Même le prince Andrew, frère de Charles privé de la plupart de ses titres militaires, a été autorisé à porter l'uniforme pour "la veillée des princes" des quatre enfants d'Elizabeth II autour de son cercueil. De même pour Harry le lendemain.
- "Dissensions" -
"Ils ont vraiment offert un front uni" pour rendre hommage à "l'une des plus grandes Britanniques de tous les temps", estime l'expert de la royauté Richard Fitzwilliams. Il fallait qu'eux-mêmes guident cette "union mondiale" lors du "fascinant" spectacle des funérailles, explique l'expert, qui juge la mission remplie.
"Mais tout le monde sait bien qu'il y a des dissensions", a-t-il nuancé, notant que les "problèmes avec Andrew" étaient loin d'être réglés.
Le frère du roi "pense qu'il peut retrouver une position officielle", "mais Charles sait bien que c'est impossible". "Pas particulièrement proche" d'Andrew en raison de l'écart d'âge, le nouveau roi va devoir gérer ce frère encombrant, "sans futur" sur le devant de la scène.
Outre Andrew, le fossé avec les Sussex ne semblent pas s'être résorbé. Malgré les efforts des deux côtés, Harry et William ne semblent pas avoir avoir retrouvé leur complicité d'antan.
- Équipe réduite, mais solide -
Harry et Meghan entretenaient avec la reine une relation spéciale, note Richard Fitzwilliams, "ils étaient étrangement proches d'elle, car ils pouvaient toujours la voir même quand il y avait des dissensions avec les autres". Elizabeth II décédée, maintenir le lien ne sera plus aussi évident, surtout "qu'on ne sait pas" à quel point les funérailles ont permis un rapprochement, estime-t-il.
Le couple est retourné en Californie, où les attendent leurs enfants Archie et Lilibeth, sans qu'officiellement Harry ne soit revenu sur ses intentions de publier d'ici la fin de l'année une autobiographie, dont la monarchie redoute qu'elle contienne règlements de comptes et révélations.
Si Andrew est hors jeu, Charles peut en revanche compter sur la reine consort Camilla et le reste de sa fratrie selon l'expert, c'est-à-dire son dernière frère Edward et sa femme Sophie, ainsi que la Princesse royale, sa sœur Anne.
Les générations suivantes ne sont pas en reste: William et Kate, très populaire, ont toujours montré leur fidélité à la couronne.
Le "coup de maître" pour montrer l'unité de la famille ? estime M. Fitzwilliams "Avoir mis en avant lors des funérailles Georges et Charlotte", les enfants du couple, qui seront "de plus en plus présents".
(B.Hartmann--BBZ)