Berliner Boersenzeitung - Mladic, punks et Kosovo : les murs de Belgrade, livre d'histoire à ciel ouvert

EUR -
AED 3.855359
AFN 71.377323
ALL 98.9304
AMD 409.516427
ANG 1.892125
AOA 958.34413
ARS 1056.623594
AUD 1.615519
AWG 1.889397
AZN 1.783436
BAM 1.959346
BBD 2.119737
BDT 125.457077
BGN 1.955898
BHD 0.395617
BIF 3039.829534
BMD 1.049665
BND 1.414788
BOB 7.281457
BRL 6.100126
BSD 1.0499
BTN 88.512294
BWP 14.342507
BYN 3.435719
BYR 20573.431932
BZD 2.116271
CAD 1.468019
CDF 3012.538394
CHF 0.930822
CLF 0.037165
CLP 1025.470248
CNY 7.599311
CNH 7.606927
COP 4605.667141
CRC 535.068474
CUC 1.049665
CUP 27.81612
CVE 110.686953
CZK 25.297954
DJF 186.546724
DKK 7.457556
DOP 63.403524
DZD 140.299428
EGP 52.079328
ERN 15.744973
ETB 129.119469
FJD 2.388985
FKP 0.828518
GBP 0.835408
GEL 2.875939
GGP 0.828518
GHS 16.58171
GIP 0.828518
GMD 74.526346
GNF 9059.657727
GTQ 8.106673
GYD 219.655948
HKD 8.169091
HNL 26.482792
HRK 7.487532
HTG 137.799417
HUF 409.458002
IDR 16637.71341
ILS 3.824506
IMP 0.828518
INR 88.457727
IQD 1375.585844
IRR 44164.650178
ISK 145.073956
JEP 0.828518
JMD 166.621585
JOD 0.744525
JPY 161.875648
KES 135.931727
KGS 91.099783
KHR 4252.192128
KMF 495.96684
KPW 944.698007
KRW 1469.588545
KWD 0.323055
KYD 0.874917
KZT 524.238873
LAK 23050.641277
LBP 94049.974422
LKR 305.502961
LRD 188.939707
LSL 19.03039
LTL 3.099387
LVL 0.634932
LYD 5.127613
MAD 10.574845
MDL 19.19247
MGA 4901.935038
MKD 61.604812
MMK 3409.270632
MNT 3566.761255
MOP 8.413649
MRU 41.886862
MUR 49.039901
MVR 16.227576
MWK 1821.168622
MXN 21.256448
MYR 4.673157
MZN 67.084504
NAD 19.030647
NGN 1771.288201
NIO 38.575455
NOK 11.650062
NPR 141.620031
NZD 1.795658
OMR 0.404098
PAB 1.04992
PEN 3.982432
PGK 4.225689
PHP 61.895602
PKR 291.596027
PLN 4.312506
PYG 8179.805456
QAR 3.821305
RON 4.976566
RSD 116.999844
RUB 109.171889
RWF 1438.040905
SAR 3.941569
SBD 8.799923
SCR 14.330794
SDG 631.372893
SEK 11.529645
SGD 1.412723
SHP 0.828518
SLE 23.858676
SLL 22010.952976
SOS 599.826672
SRD 37.256789
STD 21725.944051
SVC 9.186628
SYP 2637.314389
SZL 19.030664
THB 36.384557
TJS 11.191784
TMT 3.673827
TND 3.338456
TOP 2.458422
TRY 36.294159
TTD 7.131043
TWD 34.062702
TZS 2781.612304
UAH 43.569361
UGX 3890.040978
USD 1.049665
UYU 44.750999
UZS 13467.200332
VES 48.873774
VND 26682.481618
VUV 124.618326
WST 2.930235
XAF 657.15898
XAG 0.034777
XAU 0.0004
XCD 2.836771
XDR 0.803054
XOF 655.517644
XPF 119.331742
YER 262.33747
ZAR 18.932858
ZMK 9448.244693
ZMW 28.950504
ZWL 337.991668
  • AEX

    -0.4400

    879.4

    -0.05%

  • BEL20

    20.3000

    4248.44

    +0.48%

  • PX1

    2.1800

    7257.47

    +0.03%

  • ISEQ

    22.1100

    9635.63

    +0.23%

  • OSEBX

    3.0800

    1471.7

    +0.21%

  • PSI20

    30.1200

    6438.88

    +0.47%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    17.9300

    3007.02

    +0.6%

  • N150

    16.8100

    3312.05

    +0.51%

Mladic, punks et Kosovo : les murs de Belgrade, livre d'histoire à ciel ouvert
Mladic, punks et Kosovo : les murs de Belgrade, livre d'histoire à ciel ouvert / Photo: Andrej ISAKOVIC - AFP

Mladic, punks et Kosovo : les murs de Belgrade, livre d'histoire à ciel ouvert

Portraits de disparus aimés, drapeaux russes, criminels de guerre, déclarations nationalistes… Sur les murs de Belgrade se dessine l'histoire de la Serbie, peinte et repeinte au rythme des soubresauts politiques.

Taille du texte:

Fin septembre, un policier kosovar et des membres serbes d'un commando paramilitaire sont morts dans l'une des dernières montées en tension entre la Serbie et le Kosovo. Une poignée de jours plus tard, sur les murs de la capitale s'étalait en rouge, bleu et blanc "Le Kosovo est le cœur de la Serbie", slogan cher aux nationalistes.

Dans le centre-ville, les quartiers chics, sur le bord de l'autoroute… comme des tracts sur le béton, les slogans se réécrivent sans cesse.

"Les murs deviennent politiques – il y a toujours eu, à des degrés différents, de la politique dans les graffitis. Mais ces dernières années après chaque évènement d'envergure, cela a augmenté. On peut voir des peintures de Poutine, même Trump a son portrait en ville, il y aussi eu une fresque représentant des combattants du groupe Wagner, beaucoup de soldats russes morts en Ukraine...", explique Hana Šuica, chercheuse, qui travaille sur un livre consacré à ce sujet.

"C'est un champ de bataille (…) une guerre permanente dans laquelle les uns viennent profaner les œuvres, les autres viennent repeindre..."

La plus vieille fresque de Belgrade s'étale sur plusieurs mètres de haut en plein cœur de la ville. On y voit un étudiant de dos, tout de jean vêtu, cahier rouge sous le bras.

- "Contribuer à la culture" -

C'est un professeur de l'Académie des Arts, Čedomir Vasić, et ses étudiants qui l'ont réalisée en 1984, en hommage au 25 mai – anniversaire de Tito, l'homme qui a régné d'une main de fer sur la Yougoslavie pendant 35 ans.

Le professeur Vasić a été arrêté et a passé une nuit en prison, raconte Ljiljana Radosevic, chercheuse en histoire de l'art spécialiste du graffiti. "J'imagine que les policiers ne savaient pas vraiment ce qu'étaient les fresques – c'était vu comme quelque chose de nouveau, de potentiellement dangereux".

Cinq ans plus tard, pour célébrer la tenue du IXe congrès des non-alignés, les autorités ont compris l'intérêt, et des artistes de toute la Yougoslavie sont invités à venir peindre des fresques - dont certaines signent encore l'identité de la ville.

Après une décennie 90 marquée par l'effondrement de la Yougoslavie, les bombardements de l'Otan, la chute de Milosevic, les murs de Belgrade deviennent le support d'une nouvelle mode.

En 2014, un groupe punk, le Grupa JNA, donne naissance au Grobarski Trash Romanism – des portraits géants en noir et blanc de personnalités – écrivains, poètes, acteurs … souvent vêtus d'un maillot du club de basket Partizan Belgrade. "Il s'agissait pour eux de montrer qu'on peut être un supporter et ne pas être une horrible personne, qu'on peut contribuer à la culture de Belgrade, de la Serbie", raconte Ljiljana Radosevic.

Les portraits deviennent tellement populaires que d'autres supporters – à l'opposé du spectre politique – en reprennent les codes pour peindre "des personnages troubles de notre histoire, comme Ratko Mladic".

- Tout est politique -

En mars 2023, selon l'initiative des Jeunes pour les Droits de l'homme en Serbie (YIHR), il y avait dans Belgrade plus de 250 mentions - portrait ou graffiti - de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, condamné à la perpétuité par la justice internationale pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant le conflit en Bosnie (1992-1995).

Début octobre, une femme a même été condamnée à 850 euros d'amende pour avoir lancé des œufs sur une fresque murale à son effigie.

Pour embrasser en un coup d'oeil les murs de Belgrade, il faut aller se planter devant l'université de philosophie et lever les yeux.

Sous l'une des fresques non-alignées de 1989 apparait le visage en noir et blanc de Zoran Đinđić, Premier ministre serbe assassiné en 2003. Aimé des plus progressistes pour la vision libérale qu'il avait de la Serbie, il est haï d'une partie du pays pour avoir livré Slobodan Milosevic à la justice.

La fresque a été plusieurs fois profanée, barbouillée, au point qu'elle a été repeinte un peu plus haut - pour limiter les risques, laissant la place à des graffitis plus classique en dessous - noms, slogans ... aucune figure controversée à l'horizon.

On n'y voit peut-être que des lettres, admet Ljiljana Radosevic, mais ici "tout graffiti est politique".

(S.G.Stein--BBZ)